Libre-échange : L’accord mondial sur les services retardé / TiSA

Les négociateurs du « Tisa »  ont annoncé le report de l’ultime round de négociation.

Le dernier venu des traités de libre-échange vient de subir un important contretemps. L’accord de libéralisation des services, baptisé « Tisa » selon l’acronyme anglais, est négocié en toute opacité depuis 2013 entre 50 pays, dont l’Union européenne, les États-Unis et le Japon. Les négociateurs ont annoncé le 18 novembre le report de l’ultime round de négociation, prévu les 5 et 6 décembre à Genève en présence des ministres des pays concernés. Les discussions se poursuivent néanmoins, avec désormais une inconnue de taille : la position de Donald Trump, qui compte par ailleurs balayer l’accord transpacifique, un autre accord majeur de libre-échange.

Le Tisa vise à ouvrir les marchés de service à la concurrence internationale. Les secteurs des transports, du conseil ou des services à la personne seront par exemple autorisés aux entreprises étrangères. Seules les missions régaliennes (police, justice, armée) ainsi que l’éducation, l’eau et les industries culturelles devraient en être exclues. À en croire les documents qui ont fuité, via Wikileaks, sur les négociations tenues secrètes, l’accord reprend quelques grands principes libéraux : dérégulation du marché du travail, interdiction des mesures protectionnistes, droit de regard donné aux lobbys sur le travail législatif des États.

Après la mise sous cloche du Tafta, qui doit lier l’UE et les États-Unis, et les remous causés en Europe par la ratification du Ceta, qui engage l’Europe et le Canada, le libre-échange fait décidément face à de violents vents contraires.


2000 Collectivités territoriales hors TAFTA et CETA en Europe

Aujourd’hui la Ville de Karnobat en Bulgarie est devenue la 2000è collectivité hors TAFTA et/ou CETA et rejoint ainsi le mouvement d’opposition à ces traités de libre-échange.

Dans toute l’Europe, des villes et des régions telles qu’Amsterdam, Cologne, Édimbourg, Grenoble, Barcelone, Milan, Vienne, Thessalonique entre autres, ont manifesté leur refus de voir ces traités être appliqués. Elles dénoncent le manque criant de transparence des négociations et demandent que les collectivités territoriales puissent y avoir une place aux côtés des États. En déclarant leurs communes, départements et régions hors CETA et TAFTA, les élus locaux affirment leur résolution à porter la voix des citoyens qui les ont élus auprès de la Commission européenne et de leurs gouvernements. Ces prises de positions matérialisent la volonté des élus locaux de défendre les citoyens de leur territoire et les institutions démocratiques comme des espaces de débat et de prise de décision en faveur de l’intérêt général. [1]

« 75 millions de citoyens européens vivent désormais dans une zone hors TAFTA et/ou CETA », déclare Amélie Canonne, Présidente de l’Aitec et une des animatrices du Collectif Stop TAFTA.« Il apparaît clairement que, partout à travers l’Europe, les citoyens et leurs élus locaux refusent catégoriquement ces traités injustes. Les gouvernements ne peuvent plus l’ignorer. »

S’ajoutant aux critiques exprimées par les élus locaux, ces dernières semaines les deux traités ont été remis en cause par des personnalités politiques majeures dans plusieurs pays d’Europe. Le Secrétaire d’État au Commerce Extérieur Matthias Fekl et le Vice-Chancelier allemand Sigmar Gabriel ont exprimé des réticences au sujet du TAFTA [2], le Chancelier autrichien Christian Kern a émis des inquiétudes au sujet du CETA et a demandé sa renégociation. [3] Malgré ces déclarations, Jean-Claude Juncker a confirmé la semaine dernière au G20 que la Commission européenne poursuivrait les négociations du TAFTA [4]. Des manifestions contre le CETA et le TAFTA auront lieu partout à travers l’Europe cet automne, dont le 15 Octobre en France.

S’inscrivant dans cet automne de mobilisation [5], les maires et élus locaux opposés au CETA et au TAFTA se réuniront à Bruxelles le 20 Octobre prochain lors d’un Sommet Citoyen sur le CETA.

***
Notes

[1] Près de 60 maires à travers l’Europe ont signé une déclaration conjointe appelant à la fin des négociations du TAFTA et à la non signature du CETA. Celle-ci note que le CETA « mettra en péril notre capacité à légiférer et à employer les fonds publics » et conclu que : « Pour toutes ces raisons, nous demandons que les négociations en cours sur le TTIP et le TISA soient suspendues et qu’un nouveau mandat soit construit, recueillant les demandes de tous ceux et toutes celles qui n’ont pas été consultés ou consultées. Nous appelons le Parlement européen, le Conseil européen et les gouvernements nationaux à ne pas ratifier le CETA. » Le texte complet est disponible ici : https://www.ttip-free-zones.eu/node/70
La carte des collectivités territoriales européenne hors CETA et TAFTA est disponible à cette adresse : https://www.ttip-free-zones.eu
La liste des collectivités française peut également être consultée à cette adresse : https://www.collectifstoptafta.org/collectivites/

[2] https://www.theguardian.com/business/2016/aug/30/france-demands-end-to-ttip-trade-talks-matthias-fekl
http://www.independent.co.uk/news/world/europe/ttip-trade-deal-agreement-failed-brexit-latest-news-eu-us-germany-vice-chancellor-a7213876.html

[3] http://www.reuters.com/article/us-europe-trade-canada-austria-idUSKCN1173Q4?il=0

[4] https://www.neweurope.eu/article/eu-commission-will-continue-negotiating-ttip-juncker/

[5] http://stopceta.net/fr/


TTIP / TAFTA, le traité qui fait aussi peur en Suisse


Par Armando Mombelli

Bientôt des champs de maïs transgéniques en Suisse aussi? Avec le TTIP, les pays européens pourraient être contraints d'adopter les standards américains.  (Reuters)
Bientôt des champs de maïs transgéniques en Suisse aussi ?

Avec le TTIP, les pays européens pourraient être contraints d’adopter les standards américains.

Les négociations pour la conclusion d’un Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) entrent dans une phase décisive. L’accord suscite des protestations sans précédent en Europe mais également en Suisse, un pays qui ne participe pourtant pas aux négociations.

En règle générale, les grands traités internationaux sont conçus dans le but de régler des problèmes et d’atténuer les craintes qui y sont liées. C’est le cas par exemple des accords sur le désarmement ou le changement climatique. Le TTIP, qui devrait être conclu d’ici la fin de l’année, provoque un effet diamétralement opposé.

Depuis le début des négociations, plus de 500 organisations issues de la société civile, des partis politiques et des syndicats ont adhéré à une campagne d’actions et de manifestations contre le traité au niveau européen. La manifestation la plus importante a réuni plus de 150’000 personnes au mois d’octobre 2015 à Berlin. L’Initiative européenne contre le TTIP, lancée par cette coalition sans précédent, a récolté plus de 3,2 millions de signatures en l’espace d’un an. Une coalition semblable a vu le jour en juin en Suisse, en dépit du fait que la Confédération n’est pas directement touchée par cet accord.

Le TTIP, quésaco?

En négociations depuis 2013, le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) a pour objectif de réduire ou d’éliminer les droits de douane, de réduire la charge administrative pour les entreprises exportatrices et de définir des règles communes afin de faciliter le commerce et les investissements.

L’accord de libre-échange entre l’UE et le Etats-Unis devrait aider à stimuler la croissance économique, créer des emplois, faire baisser les prix des biens et services, offrir un plus grand choix de produits aux consommateurs et influencer les règles du commerce mondial.

Le traité est divisé en trois parties: les mesures destinées à ouvrir les marchés respectifs, la coopération entre les autorités pour fixer de nouvelles réglementations et les nouvelles normes communes.

Les gouvernements et les négociateurs assurent pourtant que le TTIP aura un effet bénéfique sur la croissance et l’emploi. Et pas seulement aux Etats-Unis et au sein de l’UE: c’est toute l’économie mondiale qui devrait à leurs yeux en profiter. Le traité commercial vise en effet à réduire les barrières douanières, la bureaucratie et les restrictions aux investissements, qui entravent les exportations et les échanges entre ces deux zones économiques qui génèrent près de la moitié du produit intérieur brut (PIB) mondial.

Négociations secrètes

Les craintes s’expliquent principalement par le secret qui entoure l’accord. Les négociations ont été menées derrière des portes closes, sans même que ne soient révélés le mandat des négociateurs et la composition des délégations respectives. Pourtant, les enjeux dépassent les simples questions économiques. Le TTIP aura un impact énorme sur près de 800 millions de personnes des deux côtés de l’Atlantique. Des domaines aussi importants que la protection des consommateurs, la santé, la protection de l’environnement, les services publics ou encore le droit du travail figurent au cœur des négociations.

«Il est inadmissible que les parlements des pays de l’UE soient exclus du processus de négociation d’un traité de cette ampleur», souligne ainsi Harald Ebner, un député écologiste allemand que swissinfo.ch a rencontré lors d’une récente visite en Suisse. Les parlementaires allemands ont été les premiers à réclamer et à obtenir le droit de pouvoir au minimum consulter les documents des négociations. «Aujourd’hui encore, nous n’avons accès à ces textes juridiques extrêmement complexes, rédigés en anglais sur des centaines de pages, que dans une salle de lecture spéciale où les smartphones sont interdits. Nous avons par ailleurs l’interdiction d’en faire connaître le contenu à l’opinion publique», explique Harald Ebner.

A la suite de la vague de protestations, la Commission européenne a fait il y a deux ans un petit pas vers plus de transparence, en présentant sur son site Internet des fiches d’information et des synthèses sur les thématiques traitées. Reste que le contenu des négociations n’est apparu à la lumière du jour qu’au mois de mai de cette année, lorsque Greenpeace a publié 240 pages de documents secrets relatifs à cet accord. Selon l’organisation de défense de l’environnement, les «TTIP-leaks» montrent clairement que les grandes sociétés transnationales sont associées à un certain nombre de décisions importantes, alors même que la société civile est exclue des négociations.

Normes américaines en Europe?

En Europe, les principales réserves concernent l’harmonisation des normes sur les biens et services, qui a pour but d’éliminer les obstacles au libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis. Malgré les assurances de la Commission européenne et de plusieurs pays, dont l’Allemagne et la France, les opposants au TTIP craignent que ces normes européennes n’affaiblissent les standards européens – généralement plus élevés que ceux des Etats-Unis -, en particulier dans les domaines de l’alimentation, de la protection des consommateurs ou de l’environnement. Du côté des opposants, on brandit déjà le spectre de poulets traités au chlore, de viande aux hormones, d’organismes génétiquement modifiées, de pesticides ou encore de fracturation hydraulique (fracking).

Des préoccupations qui sont également partagées en Suisse. Le ministre de l’Economie, Johann Schneider-Ammann, a déjà annoncé que le gouvernement se préparait à s’associer rapidement au TTIP, de telle sorte que les entreprises helvétiques ne soient pas exclues de cette grande zone de libre-échange. Les règles du TTIP toucheraient ainsi de plein fouet les consommateurs suisses.

Les pays avec lesquels la Suisse a conclu un accord de libre-échange.  (swissinfo.ch)
Les pays avec lesquels la Suisse a conclu un accord de libre-échange. 

(swissinfo.ch)

«Les Etats-Unis ont un grand intérêt à imposer leurs normes et leurs produits agro-alimentaires. Ces craintes sont donc fondées», estime Sara Stalder, directrice de la Fondation pour la protection des consommateurs (SKS). A ses yeux, un ajustement aux standards américains aurait toutefois un impact bien plus grand sur les consommateurs des autres pays européens, étant donné que la législation suisse est moins sévère que celle de l’UE. «Par exemple, la viande traitée aux hormones – une méthode largement employée aux Etats-Unis – est autorisée en Suisse, alors même qu’elle est interdite au sein de l’UE».

Pas seulement le TTIP

Deux autres traités suscitent depuis des années des oppositions dans les pays concernés.

L’Accord économique et commercial global (AECG) entre l’UE et le Canada, qui a pour but d’éliminer les droits de douane, faciliter l’accès aux marchés publics et ouvrir le marché aux services et aux investissements. Ce traité, déjà conclu, doit maintenant être ratifié par les Etats concernés.

L’Accord sur le commerce des services (TiSA), négocié par une cinquantaine de pays, parmi lesquels la Suisse, l’UE et les Etats-Unis, en marge de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cet accord vise à libéraliser le commerce des services, notamment financiers, et prévoit la privatisation de différents services gérés jusqu’à maintenant par le secteur public.

Menaces sur le secteur agricole

«Nous sommes en faveur du libre-échange avec l’UE et les Etats-Unis puisque nous dépendons clairement de nos deux plus grands partenaires économiques. Mais on ne peut pas mettre au même niveau des produits agro-alimentaires et des composants automobiles ou des appareils électriques. Notre alimentation est liée à notre santé, au bien-être des animaux, à l’environnement, aux ressources disponibles. Nous demandons donc que ces produits soient exclus d’un nouvel accord», affirme de son côté Maya Graf, députée du Parti écologiste suisse, qui fait partie de la coalition anti-TTIP.

L’adhésion de la Suisse au TTIP inquiète également les paysans écologistes, qui craignent de voir le marché suisse envahi par des produits agro-alimentaires américains bon marché. Il y a dix ans, c’est précisément en raison de la pression du secteur agricole que le gouvernement avait été contraint d’abandonner les négociations alors en cours avec les Etats-Unis pour la conclusion d’un accord de libre-échange.

«Nous sommes clairement inquiets car nous ne boxons pas dans la même catégorie que les Etats-Unis. Notre agriculture ne peut pas rivaliser avec les grandes exploitations américaines à plus de mille bovins. L’accord conclu en 2013 avec la Chine démontre toutefois qu’il est possible de signer des accords de libre-échange prévoyant des taxes dissuasives à partir de contingents déterminés de produits agricoles importés», affirme Jacques Bourgeois, directeur de l’Union suisse des paysans.

Accord fondamental

Les milieux économiques nourrissent quant à eux des craintes bien différentes. Ils redoutent que les entreprises helvétiques ne soient considérablement pénalisées si la Suisse ne réussissait pas à s’associer rapidement au TTIP. «Cet accord est d’une importance cruciale pour notre économie, en particulier pour le secteur industriel, qui doit déjà faire face au franc fort et à des coûts de production très élevés. A cela s’ajoutent également des désavantages douaniers à l’exportation. Les entreprises suisses rencontrent de grandes difficultés par rapport à leurs concurrents allemands par exemple», explique Stefan Vannoni, économiste en chef adjoint chez economiesuisse.

L’UE et les Etats-Unis absorbent trois-quarts des exportations suisses, rappelle l’expert, pour qui le secteur agricole devra tôt ou tard s’ouvrir au marché.

«Notre marché est trop petit et nous sommes donc forcés de devenir compétitifs au niveau international. Malgré un environnement difficile, l’industrie a accepté ce défi et a réussi à devenir concurrentielle sans exiger des mesures protectionnistes et l’aide de l’Etat. Le secteur agricole doit lui aussi apprendre à devenir compétitif, en s’adaptant au marché et en se concentrant encore davantage sur des produits de niche et de plus haute valeur ajoutée», souligne Stefan Vannoni.


Comment l’approvisionnement en eau serait affecté en Allemagne par CETA, TTIP, TiSA

Traduction par l’European Water Movement du résumé d’une étude par le stadtwerke de Karlsruhe

Note: ce résumé concerne les impacts potentiels des accords sur le commerce et les investissements en préparation à l’UE, soit l’Accord économique et commercial global (plus connu sous l’acronyme anglais CETA), le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (plus connu sous l’acronyme anglais TTIP) et l’Accord sur le commerce des services (plus connu sous l’acronyme anglais TiSA) sur les services publics d’approvisionnement en eau. Il présente les résultats d’une étude sur les dispositions prises dans ces accords pour l’approvisionnement en eau, l’assainissement et l’élimination des eaux usées. L’étude est basée sur des documents officiels publiés par la Commission européenne, de même que sur une enquête approfondie menée en continu depuis 2013. L’étude est complétée par cinq pages sur les éléments techniques de base avec des aides pour la lecture des textes et des annexes des accords. Pendant l’étude, des échanges étroits et permanents ont eu lieu avec des experts académiques et institutionnels, dont le BDEW, Association allemande des industries de l’énergie et de l’eau. Notre résumé se focalise entièrement sur l’approvisionnement en eau, laissant de côté l’assainissement et l’élimination des eaux usées. On trouve l’explication des termes techniques dans l’étude, qui du fait de sa longueur n’est disponible qu’en allemand sur le site web du stadtwerke de Karlsruhe. Ce qui suit représente le point de vue du stadtwerke et des erreurs ne peuvent pas être exclues. Le but du résumé est de contribuer à un débat objectif et d’améliorer la compréhension des accords en matière d’approvisionnement en eau. Pour ce qui est de l’accord TiSA, aucune conclusion ne peut être tirée, aucune information n’étant actuellement disponible. L’utilisation à des fins non commerciales de ce résumé est autorisée pour autant que la source soit citée et une copie envoyée au stadtwerke de Karlsruhe.

0. Contexte

Le texte définitif du CETA, accord sur le libre-échange et les investissements entre l’Union Européenne et le Canada a été publié le 29 février 2016. On estime que le vote du Conseil européen et ensuite du Parlement européen sur cet accord aura lieu en automne 2016. Le TTIP, accord sur le libre-échange et les investissements entre l’UE et les Etats-Unis, est en cours de négociation, de même que le TiSA, accord plurilatéral sur les services, négocié par les 23 membres de l’OMC, l’UE étant l’un d’entre eux.

Dans ces accords, les négociations concernant les services sont basées sur l’AGCS de 1994. En ce qui concerne la passation des marchés publics, les accords sont basés respectivement sur la législation européenne sur les marchés publics, modifiée en 2013/2014 et l’accord plurilatéral de l’OMC « Accord sur les marchés publics » (AGP, 2012). Pour protéger absolument l’approvisionnement en eau des accords en cours de préparation, il faudrait qu’aucun nouvel engagement ne soit pris. L’UE a déclaré que l’approvisionnement en eau n’était pas concerné par les négociations TTIP (information uniquement disponible en allemand).

Le 8 septembre 2015, le Parlement européen a approuvé une résolution qui inclut également les revendications de la très réussie Initiative Citoyenne Européenne Right2Water (No. 22), qui : « […] en appelle à la Commission européenne pour qu’elle exclue définitivement l’approvisionnement de l’eau, l’assainissement et l’élimination des eaux usées des règlements sur les marchés internes et de tout accord commercial, […] ».

Egalement en 2013, l’Initiative Citoyenne Européenne Right2Water a entraîné l’exclusion de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’élimination des eaux usées de la directive européenne sur les concessions. En tant qu’opérateur d’eau potentiellement concerné, le stadtwerke de Karlsruhe s’est prononcé avec vigueur pour cette exclusion, qui néanmoins reste sujette à révision par la Commission européenne jusqu’au 18 avril 2019.

1. Protection des investissements dans le cadre du CETA: un désavantage pour le stadtwerke de Karlsruhe

En Allemagne, l’eau est considérée comme un bien commun parce que la Loi sur la ressource en eau (Wasserhaushaltsgesetz, WHG) définit une « interdiction sauf autorisation » d’utilisation de cette ressource. De ce fait, tout prélèvement ou utilisation d’eau exige un permis (« Droit d’eau ») qu’il faut demander aux autorités en charge du secteur dans le cadre d’une procédure d’autorisation. Dans cette procédure, les autorités ont un pouvoir juridique discrétionnaire. Pour chaque permis, elles peuvent imposer des limites de durée, des limites de volume, des contraintes et, dans certaines circonstances, le refuser ; elles peuvent également annuler des permis accordés dans le passé. L’approvisionnement en eau au service du public a un statut privilégié dans ce contexte car il fait partie du « Daseinsvorsorge » allemand (missions d’intérêt public / services d’intérêt (économique) généraux, voir WHG, chapitres 2 and 3).

Dans le CETA, les droits d’eau sont généralement traités comme des « investissements » (p. 39 : « concession ») et bénéficieraient de ce fait de la protection des investissements prévue par l’accord. La protection des investissements prévue par le CETA donne des droits supplémentaires aux investisseurs étrangers[1] (à savoir les investisseurs canadiens ou des investisseurs multinationaux ayant des succursales au Canada) et non aux investisseurs qui opèrent au niveau local, comme le stadtwerke de Karlsruhe. Par rapport à la législation allemande, ceci amènerait également une extension de la protection de la propriété pour les investisseurs étrangers et permettrait l’inclusion de futurs manques à gagner ce qui, en général, pourrait permettre d’allouer des montants compensatoires plus élevés en cas « d’expropriation ».

Indépendamment de quelques restrictions[2] il n’y a aucune bonne raison de supposer que ces droits supplémentaires ne risquent pas d’avoir des répercussions sur le pouvoir discrétionnaire des autorités responsables de l’eau et sur la procédure pour accorder des droits d’eau. Un exemple d’un différend touchant à l’investissement et concernant la procédure d’attribution de droits d’eau est le cas Vattenfall contre l’Allemagne (2009-2011, montant réclamé EUR 1.4 milliards). Le différend portait sur des contraintes associées au droit d’eau et était basé sur des standards de protection des investissements comparables du Traité sur les énergies (pp. 36-39). Il en a résulté un règlement en faveur de Vattenfall (voir le documentaire de la TV allemande « Die Story im Ersten: les entreprises de plaignent – nous payons », du 19 octobre 2015, 31 min, en allemand seulement). On trouve également des standards de protection comparables dans l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) qui ont débouché sur le paiement compensatoire le plus élevé à ce jour, également concernant un droit d’eau (AbitibiBowater vs. Canada, 2010, CAN $130 millions). Par cette porte dérobée, le CETA pourrait introduire en Allemagne une nouvelle direction vers des ressources en eau étant de facto dans des mains et des structures privées au lieu d’être un bien public.

Du point de vue du stadtwerke de Karlsruhe en tant qu’opérateur public d’eau, ces privilèges accordés aux investisseurs étrangers ne vont pas d’emblée affecter ses propres intérêts. Néanmoins, la situation pourrait changer aussitôt qu’un investisseur commercial étranger déjà implanté commencerait à entrer en compétition pour une source d’eau souterraine spécifique déjà exploitée par le stadtwerke – un scénario des plus réalistes. Il existe bien d’autres scénarios sur les effets néfastes pour le stadtwerke de Karlsruhe de ces privilèges accordés aux investisseurs étrangers. Par exemple, la désignation de zones de protection de captage d’eau, la procédure de protection est aujourd’hui déjà un sujet délicat, avec plus de zones de protection abolies que de zones créées. Le stadtwerke de Karlsruhe ne peut pas espérer que la désignation de zones de protection puisse continuer à être applicable dans les mêmes conditions si un investisseur étranger trouvait moins rentables ses propres investissements dans cette zone et amorçait une procédure de litige.

De plus, le stadtwerke de Karlsruhe doit suivre le droit des marchés européen pour ses propres activités d’approvisionnement. Les soumissionnaires écartés peuvent avoir recours à des solutions juridiques, dont la réclamation de compensations. La protection des investissements du CETA leur permettrait d’invoquer les règles supplémentaires de protection des investissements. Les décisions du stadtwerke de Karlsruhe seraient de ce fait menacées par de nouvelles formes de recours en justice.

L’élargissement de la protection des investissements pour les seuls investisseurs étrangers par le CETA entrainerait des désavantages potentiellement importants pour le stadtwerke de Karlsruhe en tant qu’opérateur d’eau. Il n’y a aucune nécessité d’introduire ces droits supplémentaires (voir la déclaration de l’Association européenne des magistrats du 9 novembre 2015 sur le système de règlement des conflits sur l’investissement du TTIP, qui a également été inclu dans le CETA).

Enfin, la protection des investissements dans le CETA pourrait avoir des implications pour les processus de remunicipalisation et les rendre plus difficiles. Pour le TTIP, l’UE a publié une offre pour la protection des investissements le 12 novembre 2015 qui est pour une large part comparable aux provisions pour investissements du CETA.

2. Protection insuffisante de l’approvisionnement en eau dans le TTIP et le CETA

Dans son offre au TTIP pour les services et les investissements du 31 juillet 2015, l’UE a placé l’approvisionnement en eau dans la liste positive pour l’accès au marché des services transfrontaliers (annexe III/ liste positive, planification dans le secteur des services de l’énergie, « D. Collection, purification et distribution de l’eau (ISIC rev 3.1: 410) », p. 126). Bien que cela ne permette pas la présence commerciale d’entreprises étrangères à l’intérieur de l’UE (à savoir des entreprises états-uniennes ou des multinationales ayant des succursales aux Etats-Unis), cela crée de nouveaux engagements concernant l’approvisionnement en eau par comparaison avec l’AGCS (Accord global sur le commerce et les services) de 1994.

Par ailleurs, l’approvisionnement en eau est placé deux fois dans l’annexe II aussi bien dans la rubrique « services liés à l’environnement » (p. 87) que dans la rubrique « services liés à l’énergie » (p. 111) – associé avec différents engagements: il manque des réserves dans la programmation « services liés à l’énergie » pour la « clause de la nation la plus favorisée », les « exigences de performance » et « cadres supérieurs et conseils d’administration ». De plus, aucune réserve n’est émise pour les standards de protection des investissements « traitement juste et équitable » et « expropriation » (voir No. 1 ci-dessus).

Seules des listes négatives sont prévues dans le CETA, ce qui représente avant tout une obligation de libéralisation générale. Pour ce qui est de l’approvisionnement en eau, il y a une réserve pour l’accès au marché et le traitement national (p. 1297) mais toujours pas de réserve pour la clause de « nation la plus favorisée » et la protection des investissements. Ceci est démontré dans une étude sur le CETA menée par l’Etat fédéral de Baden-Württemberg sur les implications du CETA sur le droit de réglementer des états fédéraux et des autorités locales (Prof. Nettesheim, 8 janvier 2016, p. 27, seulement en allemand). Les mesures existantes de protection des réseaux publics de distribution d’eau à différents niveaux de gouvernance doivent également être programmées dans l’annexe I du CETA, mais cela n’est fait, ni dans la Directive Cadre sur l’Eau de l’UE, ni dans la législation de l’UE sur les ressources en eau, ni dans cette même législation au niveau des états fédéraux allemands.

3. Incertitude en ce qui concerne l’attribution de concessions

Dans la majorité des grandes villes allemandes, comme à Karlsruhe, les réseaux publics de distribution d’eau sont confiés à des entreprises municipales par l’attribution de concessions de services. Lorsque ces entreprises municipales n’appartiennent pas entièrement à ces communes, mais sont uniquement contrôlées par elles, on peut actuellement se trouver devant une grande incertitude juridique. La directive européenne sur les concessions (2013, voir No 0 ci-dessus) tendait à accroître cette incertitude juridique au détriment des communes, mais après les fortes protestations des communes allemandes et de la population, l’eau a été exclue du champ d’application de cette directive européenne sur les concessions. Toutefois, la Commission européenne est appelée à reconsidérer cette exclusion et à donner son avis jusqu’au 18 avril 2019. Il faut examiner attentivement si les accords sur le libre-échange et les investissements actuellement en préparation vont à nouveau accroître cette incertitude juridique au détriment de l’autonomie des communes, du principe de subsidiarité et des opérateurs d’eau contrôlés par les communes. Ceci pourrait principalement être la conséquence de règles inscrits dans les chapitres sur les marchés publics[3] du CETA et du TTIP. Dans son étude « Impact des accords de libre-échange sur l’autonomie des autorités locales – L’approvisionnement en eau potable par des services municipaux en Allemagne comme étude de cas » (pp. 351-370, in: Krajewski, 2015) Britta Kynast soulève la possibilité que des règles détaillées sur l’attribution de concessions de services dans le chapitre du TTIP sur les marchés publics risqueraient de devoir être appliquées même si une réserve correspondante existait dans le chapitre sur les services et les investissements.

Il n’existe pas d’exception distincte dans le CETA pour les concessions de services de l’UE dans son chapitre sur les marchés publics[4] alors qu’il y en a une du côté canadien (note 1.(g), p. 413, voir aussi pdf-page 36 d’une étude autrichienne sur le CETA de juillet 2015, seulement en allemand). L’UE se montre prête à aller ensuite plus loin que cela (note 3, p. 506): « Si la révision actuelle de la législation sur les marchés publics devait résulter en un élargissement du champ d’application des services et des concessions de services couverts par cette législation, l’UE est prête à entrer en négociations avec le Canada pour étendre la couverture mutuelle des services et des concessions de services de ce Chapitre. » Cependant, dans le programme d’accès aux marchés des services de l’UE dans le chapitre « marchés publics », un listing positif exhaustif est utilisé qui ne comprend pas les services d’approvisionnement en eau. Par conséquent, il est peu probable que les concessions de services pour l’approvisionnement en eau soient couvertes par les marchés publics du CETA – du moins aussi longtemps qu’il existe une exclusion pour l’approvisionnement en eau dans la directive européenne sur les concessions.

Pendant les négociations en cours sur le TTIP, la volonté de l’UE d’inclure les concessions de services est apparue de manière répétée. Lors du 6ème round, on a parlé de concessions et de PPP (Partenariat Privé Public), Lors du 9ème round, il était question de concessions de services. Lors du 12ème round en février 2016, un échange d’offres d’accès aux marchés a été proposé pour les marchés publics, et depuis un texte définitif est en préparation. L’offre de l’UE sur les marchés publics n’a pas encore été publiée. Il est indispensable, en particulier pour les opérateurs d’eau contrôlés par les communes, de suivre d’aussi près que possible les négociations du TTIP dans le domaine des marchés publics. C’est aussi ce que recommande le Prof. Krajewski dans son étude pour l’association allemande des entreprises municipales (VKU, 18 novembre 2013, dernier point du résumé final, seulement en allemand).

De nouvelles raisons d’inquiétude ont vu le jour après un discours du Ministre des affaires économiques allemand au parlement allemand remettant en question l’autonomie communale en matière d’approvisionnement en eau (27 novembre 2014, pp. 6622-6625, seulement en allemand).

4. Protection insuffisante du principe de précaution de l’UE

En mars 2015, l’Agence fédérale allemande pour l’environnement a publié l’explication suivante au sujet du principe de précaution de l’UE, dans une prise de position intitulée « La protection de l’environnement et le TTIP » (pp. 4-5) :

Il existe de nombreuses zones dans le domaine de la protection de l’environnement sur lesquelles les normes de l’UE et des Etats-Unis diffèrent. Dans certains secteurs, les normes des Etats-Unis sont plus exigeantes, par exemple en matière d’efficacité énergétique pour les moteurs électriques, certaines normes sur la qualité de l’air et les normes d’émissions qui s’y rattachent. Dans beaucoup d’autres domaines, cependant, les normes de l’UE sont plus exigeantes, comme le démontrent les exemples suivants :

  • Pesticides et biocides: contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis, aussi bien les substances persistantes, bio-accumulatives et toxiques (PBT) que carcinogènes, mutagènes et tératogènes (CMT) ne sont plus autorisées dans l’UE ; […]

L’application de normes différentes est souvent due à une manière fondamentalement différente d’aborder les risques pour l’environnement et la santé. Dans l’UE, la réglementation des risques est basée sur le principe de précaution, qui demande qu’on démontre pour chaque substance qu’elle ne présente aucun danger avant qu’elle puisse être approuvée. Aux Etats-Unis, l’approche est exactement à l’opposé: selon le principe « basé sur le risque », l’utilisation d’une substance est autorisée tant qu’un danger considérable n’a pas été détecté. Il en résulte qu’un nombre important de matériaux et de substances sont interdits dans l’UE alors qu’ils sont autorisés aux Etats-Unis. Ceci ne concerne pas seulement l’approbation de produits chimiques, de pesticides et de biocides faisant l’objet du règlement REACH de l’UE sur les produits chimiques, mais également, par exemple, l’établissement de limites d’émissions maximales pour les industries et les usines de traitement des déchets.

Ainsi, le pesticide atrazine est interdit dans l’UE, mais toujours en vente aux Etats-Unis (en 2013, 33 millions de kilos ont été utilisés dans l’agriculture aux Etats-Unis[5]). Dans de nombreuses usines de potabilisation en Allemagne, l’élimination de l’atrazine est une opération coûteuse. Au Canada également, le principe de précaution n’a pas la même portée que dans l’UE ou en Allemagne. S’assurer que le principe de précaution soit pris en compte par le CETA et le TTIP représente donc un défi majeur. Dans la perspective d’une protection des ressources en eau progressiste, le renforcement du principe de précaution comme principe directeur pour l’avenir est d’une importance capitale.

Karlsruhe, le 1er juin 2016.

[1] Alors que le « traitement local » standard en matière d’investissements du CETA garantit déjà aux investisseurs étrangers des droits équivalents à ceux des investisseurs locaux (art. 8.6, p. 45) le nouvel accord CETA irait bien au-delà de ces standards et en attribuerait deux de plus aux investisseurs étrangers: le standard de « traitement juste et équitable » (art. 8.10, p. 47 et la protection contre les expropriations (directes ou « indirectes ) (art. 8.12, pp. 48-49 avec annexe 8-A à la p. 331) (voir Krajewski | Hoffmann, 2016, p. 5 et pp. 11-12,seulement en allemand).Il n’y a pas de protection dans le CETA pour l’approvisionnement en eau concernant ces deux standards supplémentaires de protection des investissements.

[2] Art. 1.9, chapitre 1, « dispositions initiales » concernant les « Droits et obligations en matière d’eau » (p. 8); art. 8.9, protections des investissements (pp. 46-47); annexe 8-A no. 3 concernant les expropriation (p. 331).

[3] Appelés « Government Procurement », marchés gouvernementaux, dans le CETA

[4] Chapitre 19, pp. 127-149, et annexe 19-1 à annexe 19-8 « Agenda pour l’accès aux marchés de l’UE », pp. 429-515

[5] Voir reportage à la radio allemande Deutschlandfunk, 2 août 2015 (seulement en allemand)

merci à http://europeanwater.org/fr/actions/focus-par-pays-et-ville/658-comment-l-approvisionnement-en-eau-serait-affecte-en-allemagne-par-ceta-ttip-tisa


WikiLeaks lève un voile sur la dérégulation des services

L’accord Tisa vise des domaines comme la santé, l’environnement, les télécoms… L’organisation d’Assange livre, notamment avec «Libération», de nouveaux documents sur les négociations en cours.

Il y a le Tafta, le traité de libre-échange transatlantique, auquel la France menace – tardivement – de dire «non». Il y a aussi le Ceta, conclu entre l’Europe et le Canada, et que le Parlement wallon ne veut pas ratifier (lire pages 14 et 15). Et puis il y a le Tisa, l’accord sur le commerce des services. Moins connu, il réunit 23 parties, dont les Etats-Unis, le Canada, le Japon ou l’UE au nom de ses 28 Etats membres. Les négociations ont commencé en mars 2013. Depuis, elles se déroulent dans l’opacité totale. Ou presque.

En juillet 2014, WikiLeaks levait un coin du voile en publiant une première annexe au Tisa, celle consacrée aux services financiers. Depuis, l’organisation de Julian Assange et ses partenaires, médias et ONG, ont révélé diverses versions de travail relatives au texte cadre de l’accord comme nombre de ses annexes (commerce électronique, énergie, services environnementaux, télécoms…). Alors que s’ouvre ce jeudi un 18e round de négociations (lire ci-contre), de nouveaux documents permettent d’en savoir un peu plus, sur l’évolution du contenu du projet d’accord et sur la manière dont il se construit.

A quoi sert le Tisa ?

L’objectif de l’accord sur le commerce des services est limpide : réduire autant que possible, au nom des opportunités (théoriques) de croissance et d’emploi, les barrières à la concurrence. Et ce, via à la fois «des dispositions sur l’accès au marché, avec plus de secteurs ouverts à des opérateurs étrangers, et des dispositions de « traitement national », c’est-à-dire des engagements à traiter les opérateurs domestiques et les opérateurs étrangers de la même façon», résume à Libération Amélie Canonne, coprésidente de l’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs (Aitec) et l’une des animatrices du collectif Stop Tafta/Ceta. Cette volonté de «libéralisation progressive» figurait dans l’accord général sur le commerce des services (AGCS), une des annexes à l’accord de Marrakech qui, en 1994, a créé l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais son cycle de Doha sur la libéralisation des échanges, lancé en 2001, n’a jamais abouti et son échec a laissé le champ libre à la multiplication d’accords commerciaux bilatéraux et régionaux.

Ce n’est pas un hasard si le Tisa se négocie à Genève, à l’OMC. «L’ouverture totale des marchés, le libre-échangisme sans limites censé être bénéfique à tous, selon ses promoteurs, est en panne, diagnostique Frédéric Farah, professeur d’économie à Paris. Mais il faut comprendre que le Tisa, comme le Tafta, vise à contrer la puissance de la Chine sur la scène économique internationale. Il faut envisager l’hypothèse selon laquelle une fois acté l’accord Tisa, ses protagonistes exigent qu’il soit adopté par les membres de l’OMC, dont la Chine fait partie. Il s’agit de donner le « la », de former une masse critique qui s’imposera au reste du monde.»

Que contiennent les nouveaux documents ?

Les documents rendus publics mercredi par WikiLeaks et ses partenaires – dont Libération et Mediapart en France, L’Espresso en Italie et Público en Espagne – sont de deux ordres. D’abord, neuf annexes au Tisa, dans des versions datées de juillet à octobre 2015, et des analyses d’experts. Sept de ces annexes avaient déjà été révélées par WikiLeaks dans des versions antérieures. On peut ainsi suivre les évolutions des textes, sans que la logique générale en soit bousculée. Ainsi de l’annexe «réglementation nationale», qui concerne les conditions réglementaires entourant l’activité d’une entreprise de services sur un marché domestique – licences, autorisations, statut légal… – et vise à limiter les contraintes imposées par les Etats aux opérateurs étrangers. «Ce type de disposition a une portée très importante dans des secteurs comme les mines, l’énergie, la santé, les grandes infrastructures, avertit Amélie Canonne. On parle de secteurs stratégiques, dont le contrôle devrait relever du débat public et de choix démocratiques.»

L’annexe intitulée «Nouvelles dispositions applicables à tous les services» est, elle, une version remaniée d’une proposition américaine dévoilée en décembre 2014 par l’Associated Whistleblowing Press. Il s’agit des conditions de «localisation» que pourraient exiger les parties à l’accord. Là encore, l’idée est de les limiter. «Cette proposition empêcherait un pays partie prenante à Tisa d’exiger d’une entreprise d’une autre partie qu’elle ait un bureau ou une filiale locale pour fournir un service», détaille Sanya Reid Smith, juriste pour l’ONG Third World Network. A moins que le pays en question n’ait explicitement prévu une exception avant l’entrée en vigueur de l’accord… De quoi rendre bien plus difficile l’application d’un droit national – ou des règles européennes – en matière de droit du travail, de protection des données personnelles ou de fiscalité.

Quant à l’annexe concernant les entreprises publiques, elle était jusqu’ici inédite. Le texte prévoit que ces dernières agissent «sur la base de considérations purement commerciales, quand elles achètent ou vendent des services», résume dans son commentaire la Néo-Zélandaise Jane Kelsey, professeure de droit à Auckland. Et notamment qu’elles appliquent un «traitement non discriminatoire» dans leurs activités commerciales : «pas de préférence en faveur de fournisseurs locaux ou de clients locaux, par exemple pour donner une priorité d’approvisionnement à des entreprises locales ou nationales», poursuit Amélie Canonne. La fin du texte prévoit en outre que si les entreprises publiques d’un Etat partie au Tisa, ou candidat pour le rejoindre, pèsent pour plus de 30 % dans son économie, un autre pays peut demander aux parties à l’accord de ne pas fournir auxdites entreprises publiques une «aide non commerciale» – en clair, une annulation de dette, un don, un prêt préférentiel… – susceptible d’avoir des «effets négatifs» sur ses propres intérêts. Difficile de ne pas y voir, comme Jane Kelsey, une «munition anti-Chine des Etats-Unis» au cas où cette dernière rejoindrait l’accord.

L’autre catégorie de documents éclaire, elle, les coulisses des négociations : il s’agit de calendriers, d’agendas détaillés, de compositions des délégations, qui courent de novembre 2013 à 2016. On y repère, à partir de septembre 2014, les discussions sur les services de santé, dont un document préparatoire a été divulgué en février 2015 par l’Associated Whistleblowing Press. Enfin, un courrier, non daté, de l’ambassadeur américain à l’OMC, Michael Punke, détaille aux négociateurs en chef une proposition sur les «procédures pour le traitement des documents échangés». Procédures qui doivent garantir la confidentialité des informations, réservées aux responsables gouvernementaux ou aux personnes «ayant à en connaître», jusqu’à quatre ans après l’entrée en vigueur de l’accord, ou après le dernier round de négociations en cas d’échec.

Faut-il avoir peur du Tisa ?

Si, depuis le début des négociations, les promoteurs du Tisa insistent sur ses bienfaits supposés, syndicats et ONG ne l’entendent pas de cette oreille. Et des parlementaires européens ont commencé à demander des comptes. Suffisamment pour que la Commission européenne déclassifie, en mars 2015, son mandat de négociation. La proposition initiale de l’Union européenne prévoit des exceptions pour l’audiovisuel, le transport aérien, ou une «exception horizontale» pour les services publics. Suffisant ? Loin de là, juge Amélie Canonne : «Beaucoup de services publics ne sont pas financés à 100 % par le secteur public. Or la règle, que l’on retrouve dans le Ceta ou le Tafta, c’est qu’au-delà d’un minimum de financement privé, un service est considéré comme fourni sur une base concurrentielle et échappe à la protection de la terminologie « service public » de l’accord.»

Parmi d’autres, l’ONG les Amis de la Terre ou l’Internationale des services publics, une coalition regroupant plus de 650 syndicats dans 154 pays, ont dénoncé à plusieurs reprises un accord taillé pour faire la part belle aux multinationales du secteur des services, et lourd de menaces de dumping social. Sans parler du processus de discussion, qui n’offre même pas les maigres règles de transparence des négociations menées par l’OMC…


Tafta, TISA, Ceta… Quèsaco ?

Le Tafta (Trans Atlantic Free Trade Agreement, aussi connu sous le nom de TTIP, Transatlantic Trade and Investment Partnership ) est un projet d’accord qui vise à libéraliser davantage les échanges et les investissements entre les Etats-Unis et l’UE en démantelant les droits de douane et en s’attaquant à la plupart des normes.

Le Tisa (Trade in Services Agreement), lancé en 2013, vise à réduire au maximum les barrières empêchant les entreprises d’un pays de mener leurs activités de service dans un autre pays.

Le Ceta (Canada-EU Trade Agreement) est un accord de libre-échange qui déjà été négocié entre l’UE et le Canada.

Amaelle Guiton


Doit-on autoriser les multinationales américaines à traduire les États européens devant des tribunaux supra nationaux ?

Même amendé, le mécanisme qui permettrait aux entreprises étrangères de porter plainte contre un État quand elles estiment qu’il a failli aux engagements pris dans un traité d’investissement est illégitime, estime le collectif de juristes qui signe ce texte.

« RDIE », pour règlement des différends entre investisseurs et États : derrière ce nom barbare, propre à décourager tout débat citoyen, se cache un mécanisme qui permet aux entreprises étrangères de porter plainte contre un État quand elles estiment qu’il a failli aux engagements pris dans un traité d’investissement. Le RDIE s’est fait connaître peu à peu du grand public en raison des excès récents commis par certains investisseurs.

Une proposition qui ne lève pas les inquiétudes

Le projet d’inclure un RDIE dans le Partenariat Transatlantique de Commerce et d’investissement, en négociation depuis 2013 entre l’Union européenne et les États-Unis (appelé TTIP, TAFTA en anglais), a suscité une mobilisation telle, que la Commission Européenne a été contrainte de mettre sur la table une proposition révisée en novembre 2015 : le système juridictionnel des investissements.

Cette réforme est-elle suffisante pour répondre aux inquiétudes ? Certainement pas. Même si elle a perdu de son tranchant, une épée de Damoclès reste suspendue au-dessus de nos démocraties. Jugeons-en plutôt.

Les améliorations institutionnelles et l’instauration bienvenue d’un tribunal d’appel, ne modifient pas l’équilibre général du dispositif qui offre une voie de recours privilégiée pour les investisseurs étrangers pour contester une décision de politique publique. Ces derniers disposeraient ainsi de la liberté de choisir entre l’arbitrage ou les tribunaux nationaux et par conséquent le droit applicable qui leur est le plus favorable, contrairement aux entreprises domestiques, rompant ainsi avec le principe d’égalité devant la loi. Un dispositif, parallèle aux systèmes judiciaires existants, dont la compatibilité même avec le droit européen et les règles du marché unique n’est pas garantie et sur lequel la Cour de Justice de l’Union européenne devrait être invitée à se prononcer avant d’entamer des discussions plus approfondies avec les États-Unis.

Des garde-fous insuffisants

Quant aux garde-fous proposés pour assurer le respect du droit des États à instaurer des règles sociales, environnementales, financières ou fiscales, ou pour prévenir les conflits d’intérêts des arbitres et pour encadrer les recours, ils sont encore largement insuffisants pour mettre un terme aux dérives observées au cours de ces dix dernières années. Entre 2005 et 2015, ce sont plus de 400 plaintes qui ont été déposées dans le monde par des investisseurs étrangers touchant à des domaines de plus en plus sensibles des politiques publiques. L’énergéticien suédois Vattenfall réclamerait ainsi 4,7 milliards d’euros à l’Allemagne, suite à sa décision de sortie du nucléaire. Le cigarettier Philip Morris a attaqué l’Uruguay et l’Australie, s’estimant lésé par les effets des politiques de prévention du tabagisme et exige des compensations dont le montant n’est pas connu. Si la requête n’a pas abouti contre l’Australie, le pays aurait déboursé quelque 50 millions d’euros d’argent public dans la procédure. Quant au pétrolier américain Lone Pine, il demande 250 millions de dollars au Canada, suite au moratoire sur la fracturation hydraulique. Et en janvier, c’est l’entreprise TransCanada qui a annoncé qu’elle poursuivait les États-Unis et exigeait 15 milliards de dollars de compensations après le rejet du projet de pipeline Keystone XL. De l’aveu de certains lobbyistes, la seule évocation de poursuites peut permettre de décourager les États de renforcer des législations visant à protéger l’environnement, respecter les droits humains ou préserver la stabilité financière.

La capacité d’attirer des capitaux pas démontrée

Ce RDIE est-il même vraiment nécessaire ? La corrélation entre l’instauration d’un tel dispositif de protection des investissements et la capacité d’attirer des capitaux n’est pas démontrée. Et l’existence de systèmes juridiques performants aux États-Unis et dans l’Union européenne rend d’autant plus perplexe face au besoin prétendu d’un tel mécanisme supra juridictionnel. Insensible à cet argument, Bruxelles cherche à tout prix à faire accepter le principe. L’adoption d’un RDIE reformé dans l’accord négocié avec le Canada ouvrirait, s’il était ratifié, la possibilité à environ 80 % des entreprises américaines opérant dans l’Union Européenne de porter plainte à l’égard des États membres via leurs filiales canadiennes.

L’action de la France en faveur de la réforme du dispositif de RDIE dans les négociations du Traité transatlantique a certes permis d’ouvrir le débat mais seules des améliorations cosmétiques ont été proposées pour le moment. Et à ce stade, la solution la plus sage pour préserver le droit des États à adopter des règles démocratiques reste sans conteste celle proposée à plusieurs reprises par l’Assemblée Nationale et le Sénat de l’élimination pure et simple de ce mécanisme illégitime dans les négociations.

Signataires :

Rainer Geiger, avocat, anc. Professeur associé de droit public, Université de Paris I

William Bourdon, Avocat et Président de Sherpa

Maître Tessonnière et Maître Lafforgue, du Cabinet TTLA, avocats au barreau de Paris

Eric Alt, Magistrat, vice président d’Anticor

Paul Allies, Professeur émérite à l’Université de Montpellier-Faculté de Droit et science politique

Emmanuel Daoud, Avocat au barreau de Paris, membre du Conseil de l’Ordre, cabinet VIGO, membre du Groupe d’action judiciaire de la FIDH.

Bertand Warusfel, Professeur à l’Université Lille 2, avocat au barreau de Paris

Antoine Comte, Avocat au barreau de Paris

Jean-Pierre Dubois, Professeur de droit public à l’Université de Paris-Sud

Chantal Cutajar, Directrice du GRASCO – Université de Strasbourg

Alexandre Faro, avocat au Barreau de Paris, Cabinet Faro & Gozlan

Source : http://www.la-croix.com/


La plateforme luxembourgeoise Stop TTIP appelle le gouvernement et le parlement luxembourgeois à s’opposer clairement au (TTIP), lors d’une manifestation devant la Chambre des députés

Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères, devant la Chambre des députés où la plateforme Stop TTIP a organisé une manifestation contre le TTIP (Source : Plateforme Stop TTIP)

Le 28 avril 2015, une entrevue a eu lieu à la chambre des députés du Luxembourg sur l’Accord sur le commerce des services (TiSA) et le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats (RDIE ou ISDS) entre Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères et trois commissions parlementaires (Finances et Budget, Affaires étrangères et européennes ainsi que Economie). L’eurodéputée luxembourgeoise et ancienne commissaire européenne Viviane Reding, qui plaide pour une Cour internationale d’arbitrage, y a également participé.

Cette entrevue était l’occasion pour la plateforme luxembourgeoise Stop TTIP, composée d’ONG et de syndicats luxembourgeois, d’organiser une manifestation devant la Chambre de députés lors de laquelle les organisateurs ont appelé le gouvernement et le parlement luxembourgeois à s’opposer clairement au Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP).

Il est « inacceptable » que le gouvernement et le parlement luxembourgeois ne prennent pas de position, et cela depuis des mois, alors que la résistance de la société civile ne cesse de croître, écrivent les organisateurs dans un communiqué. Pour la plateforme Stop TTIP, le TTIP, le TiSA et l’accord de libre-échange avec la Canada (CETA) constituent un « danger pour la démocratie et l’Etat de droit ainsi que la protection de l’environnement, des travailleurs et des consommateurs ».

Quant au TiSA, la plateforme met en garde contre une « fin des services publics » en Europe, car une libéralisation des services serait irréversible. Elle critique le fait que seulement des services énumérés sur une « liste négative » peuvent être exclus d’une libéralisation, ce qui augmenterait le risque de libéralisation pour de nouvelles branches.

La plateforme appelle le gouvernement et le parlement luxembourgeois à prendre position contre l’ISDS, en rappelant que plusieurs commissions du Parlement européen se sont exprimées contre l’ISDS. La plateforme appelle également les six eurodéputés luxembourgeois de s’engager pour une suspension des négociations du TiSA et du TTIP et contre le CETA. Pour rappel, la commission « au fond » au Parlement européen, celle du commerce international (INTA), doit voter un rapport sur le TTIP le 28 mai 2015, en tenant compte des avis des autres 13 commissions parlementaires.

La plateforme rappelle encore que l’initiative européenne citoyenne (ICE) pour un arrêt des négociations sur le TTIP, lancée par l’initiative « Stop TTIP » et rejetée par la Commission européenne, a récolté jusqu’à présent plus de 1,7 million de signatures, dont 6 300 proviennent du Luxembourg.

L’eurodéputée luxembourgeoise et ancienne commissaire européenne Viviane Reding a plaidé pour une Cour internationale d’arbitrage, d’autant plus que « le Luxembourg a conclu 1400 accords bilatéraux » dans ce sens. Elle a insisté sur le fait que seulement les grandes entreprises seraient à même de payer les frais d’un tel procès, selon ses propos retransmis sur les ondes de 100,7.

Le député luxembourgeois Justin Turpel s’est félicité du fait que le rôle des ONG et de la société civile et les ONG ait été « reconnu » lors de cette entrevue. Ceux-ci pointent du doigt les vrais problèmes du TTIP alors que les négociations se dérouleraient « en secret »,


JOURNÉE MONDIALE le 18 avril 2015 * Stop TAFTA, CETA, TiSA* et tous les autres

Le 18 avril 2015 est la journée mondiale contre les traités des multinationales [1].

À Paris et partout en France, les citoyens et citoyennes marcheront, danseront, et agiront de 1000 et une manières pour dire non à TAFTA, CETA, TiSA, aux APE (accords de « Partenariat Économique », qui devraient plutôt s’appeler accords d’ oPpression Économique) avec l’Afrique de l’Ouest, et à tous les autres traités de commerce et d’investissement.

Citoyen(ne)s, parlez-en tout autour de vous : voisins, amis, associations, contactez un Collectif local StopTAFTA ( —> https://stoptafta.wordpress.com/les-collectifs-locaux/ )

Le 18 avril, rejoignez la lutte partout en France et dans le monde !

En attendant l’appel français, voici l’appel international, écrit avec nos camarades européens, nord et sud américains, asiatiques, africains et australiens.

***

Appel international à une journée d’action pour mettre en échec les traités de libre-échange et d’investissement

Les peuples et la planète avant les profits !

Nous, mouvements sociaux et écologistes, syndicats, paysans, jeunes, femmes, mouvements indigènes, militantes et militants des quatre coins du monde, appelons à une Journée d’action Internationale le samedi 18 avril 2015 pour mettre en échec les traités des multinationales et promouvoir une économie qui soit au service des peuples et de la planète.

Depuis des décennies, les gouvernements et les multinationales poussent à la négociation en secret d’accords de libre-échange et d’investissement qui sapent nos droits et détruisent l’environnement.

Depuis des décennies, nous luttons pour la souveraineté alimentaire, les biens communs, l’emploi, pour défendre nos terres, les libertés numériques, et pour reconquérir la démocratie. En chemin, notre mouvement a grandi, nous avons fait entendre nos voix et nous avons remporté des victoires.

Ensemble, nous pouvons arrêter les accords en cours de négociation et renverser les effets néfastes des accords passés. Nous pouvons faire avancer nos alternatives, qui placent les droits humains avant les profits des multinationales.

Nous appelons les organisations, collectifs et citoyen-nes à rejoindre cette mobilisation en organisant des actions décentralisées sur les cinq continents, dans le respect de notre diversité. Nous invitons à multiplier les actions à travers le monde, en solidarité, afin de faire connaître nos campagnes, d’impliquer et de mobiliser plus largement les populations sur tous les territoires, pour un nouveau modèle économique et commercial qui serve les droits des peuples et respecte l’environnement.

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*** 03 – GANNAT

9g00 à 11h00

un point info anti-traité transatlantique sur le marché de Gannat avec un chamboule tout .

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*** 04 – MANOSQUE :

10h00 – rond-point du supermarché Leclerc : « filtrage-tractage »

+ des quiz-débats dans les communes du département

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*** 05 – BRIANCON

le matin : information et signature de l’ICE auto-organisée à Briançon (rue centrale)

et à Villeneuve la Salle (bas de la Casse du Boeuf) à l’occasion du Challenge des Moniteurs

de 20 à 23h : soirée informative et festive à Briançon, salle du Prorel, av. Froger :

Projections de vidéos suivies d’un débat : 2 généralistes (celle du CADTM belge et Abdel) avec un premier débat
puis une vidéo sur l’ISDS et celle de Fakir sur les bénéfices promis par la Commission Européenne avec un 2ème débat
Une partie informative suivra sur le TISA, le Traité UE-Afrique de l’Ouest, l’état des négociations et la lutte (10 mns par thème)
un moment gourmand et convivial avec Artisans du Monde
une fin de soirée en swing et en chansons
collectif citoyen stop tafta 05
18 avril briançon
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*** 06 – NICE

15h00

place Garibaldi

une action de rue dénonçant les dangers que ces traités font peser sur notre alimentation. Les citoyens tenteront d’empêcher les vaches de se faire piquer aux hormones et les poulets d’être lavés à l’eau chlorée.

La journée se conclura par une soirée débat à Grasse.

Collectif StopTafta 06

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*** 06 – GRACE

19h00

Soirée Débat  » Tafta, Ceta, Tisa… et les autres « 
Espace Evaléco – Z.A St Marc – 127 chemin de Saint-Marc – GRASSE (La Paoute, à côté de Pôle Emploi)
Prix Libre et collation partagée
Voir l’affiche
Espace évaléco – Z.A St Marc – 127 chemin de Saint-Marc – GRASSE (La Paoute, à côté de Pôle Emploi)

18 avril grace

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*** 07 – AUBENAS

10h00

Place de la Rotonde

Stand sur le marché d’Aubenas pour informer les citoyens, avec banderoles, projections vidéo, distribution de tracts.  Des équipes vont également tracter dans le marché,

Collectif StopTafta Ardèche méridionale

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*** 07 – VILLENEUVE DE BERG

14h00

Rue Principale

Stand d’information avec diffusion de tracts et de matériel

Collectif StopTafta Ardèche méridionale

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*** 07 – LES VANS

10h00

Stand d’information avec diffusion de tracts et de matériel

Collectif StopTafta Ardèche méridionale

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*** 07 – SAINT MAURICE D’IBIE.

10h00

Stand d’information avec diffusion de tracts et de matériel

Collectif StopTafta Ardèche méridionale

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*** 08 – CHARLEVILLE MÉZIÈRES

14h30

Place Ducale

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*** 09 – SAINT GIRONS

10h00

POUR LA CÉRÉMONIE DE NON MARIAGE ENTRE MISS UE ET ONCLE SAM !

Le collectif Stop TAFTA 09 appelle à un rassemblement d’information et d’action pour mettre en échec les traités des multinationales et promouvoir une économie au service des peuples et de la planète le 18 avril à partir de 10H sur le marché de Saint-Girons.

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*** 10 – BOURGES 16 avril à 20h00

 Maison des syndicats, Bd Clémenceau

Le tribunal du Grand Marché transatlantique : un danger pour la démocratie

Conférence sur le tribunal arbitral prévu dans le Traité transatlantique, animée par Jan Robert Suesser (LDH)

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*** 10 – TROYES

10h00

Criée et Concert de rue contre TAFTA

Grand rassemblement des sympathisants du collectif Stop Tafta Aube samedi 18 avril à 10h à la Brasserie des Halles (derrière le marché des Halles de Troyes) pour un défilé avec banderolle et musique sur le marché et dans les rues, ponctué de criées et de distribution de tracts dénonçant le Grand Marché Transatlantique.

Voir en ligne : http://stop-tafta-aube.over-blog.co…

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*** 11 – CASTELNAUDARY

10 heures

sur le cours de la République. Le collectif Stop GMT Lauragais  L’objectif du collectif est d’interpeller les élus et d’informer le public des négociations en cours sur le TAFTA

collectif Stop GMT Lauragais

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*** 12 – MILLAU

10h00

Table d’informations, la distribution de tracts et des échanges avec les passants intéressés par le sujet.

Collectif StopTafta Sud Aveyron

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*** 13 – AIX EN PROVENCE : 

15h00 (allées provençales – Darius) :

départ d’une déambulation festive, prise de parole, tractage, musique et citoyenne dans les rues contre les traités de libre échange concoctés par les multinationales pour nous appauvrir et faire le max de profits.

Le mariage union européenne et usa sera célébré (peut être? ) place de la mairie.

18 avril aix

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*** 13 – MARSEILLE

15h00
place du Général de gaulle devant la Chambre de Commerce.

Grand rassemblement
Ici une flashmob et une prise de parole + table avec matériel et tracts .
16h00 –  déambulation avec batukada banderolles et panneaux divers en direction du vieux port puis de la mairie de Marseille.
16h30, – devant la Mairie nouvelle flashmob (célébration du mariage UE/EU sous l’égide des grandes multinationales les 28 Etats étant témoins.
Puis 5 brèves prises de paroles sur les conséquences sectorielles des ALE (TAFTA, CETA and co)

RDV entre 13h45 et 14h sous les arcades de la Canebière, face à la rue St Ferréol (face à la Cure Gourmande), avec distribution d’accessoires pour ceux qui le souhaitent!

collectif StopTafta de Marseille

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*** 13 – MARTIGUES

18h00 – JEUDI 16 AVRIL

18 avril martigues

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*** 14 – BURCY (les 11 et 12 avril)

Biopôle en fête à Burcy
Stand stop TAFTA, Marché local bio et artisanal

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*** 15 – AURILLAC

8h30

place des Droits de l’Homme.

Le collectif local Stop TAFTA 15 qui prend part à la mobilisation mondiale contre le traité de libre-échange du Grand marché transatlantique (TAFTA), tiendra un stand d’information

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*** 17 – LA ROCHELLE

15h00

StopTafta sur le Vieux Port de LA ROCHELLE.

Rassemblement sur la place de la Motte Rouge devant l’Office du Tourisme pour former en direction du vieux port une sorte de chaîne humaine puis se poser en 4 endroits pour discuter avec pancartes et affiches : soyez créatifs pour vos dossards, baudriers en carton ou autres signes visuels improvisés Stop Tafta. Des bateaux « militants et décorés » tourneront  dans le vieux port dès que la marée sera favorable (haute à 17h30, donc à hauteur des parapets de 16 à 18 h30 !) avec banderoles et cartons visuels Bienvenue à tous pour participer y compris aux marins volontaires  pour se  relayer sur les bateaux ! Deux grandes banderoles seront installées, peut être de la musique aussi….l’objectif étant d’attirer l’attention du public pour informer sur TAFTA

Collectif StopTafta La Rochelle

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*** 17 – SAINTES

Votation citoyenne sur le TAFTA

Un stand consacré au TAFTA – sur le marché Saint Pierre le matin, rue Alsace-Lorraine l’après-midi – permettra aux Saintais-es d’être enfin informé-e-s sur ces tractations peu médiatisées entre Washington et Bruxelles, dont l’objectif est l’accroissement dérégulé des profits des grandes entreprises transnationales. Les passant-e-s seront ensuite invité-e-s à voter pour ou contre le TAFTA en déposant leur bulletin dans une urne. Le dépouillement public et la proclamation des résultats auront lieu à 17h30, sur le stand, au croisement de la rue Alsace-Lorraine et de la place de l’Échevinage. L’ensemble de la presse est cordialement invité à venir assister à ces opérations.

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*** 22 -LANNION

1hh0

devant la mairie

13 h à 17h

Les membres des collectifs proposent un stand d’information aux citoyen-nes devant la mairie.

18 avril lannion

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*** 24 – PERIGUEUX

10h00

Devant l’ancienne mairie de Périgueux

INVITATION au mariage entre Mme « l’Union Européenne » et Mr « les Etats Unis »

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*** 25 – MONTBELIARD

11h00

Boutique Artisans du Monde 18 Grande rue 25400 Audincourt

Le collectif STOP TAFTA et la boutique Artisans du Monde à Audincourt vous invitent à participer à un évènement unique et effroyable ! –  Le mariage entre la nymphe Europe et l’oncle Sam

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*** 25 – BESANÇON

14h30 place de la Révolution Défilé carnavalesque, 10931414_785114784918577_2279040295912664146_n.jpg Collectif StopTAFTA Besançon

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*** 29 – BREST 14h30 – place de la Liberté Rassemblement et manifestation en musique, en chanson et en ballon … Nous appelons les organisations,collectifs et citoyen-nes à rejoindre cette mobilisation en organisant des actions décentralisées sur les cinq continents, dans le respect de notre diversité. Nous invitons à multiplier les actions à travers le monde, en solidarité, afin de faire connaître nos campagnes, d’impliquer et de mobiliser plus largement les populations sur tous les territoires, pour un nouveau modèle économique et commercial qui serve les droits des peuples et respecte l’environnement. Tafta-brest Brest : Journée d action Stop-Tafta samedi 18 avril Collectif Stop TAFTA du pays de Brest
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*** 29 – MORLAIX 10h00 à 13h00 sur le Marché Place Allendé
Table d’information, avec documentation et explication sur les traités, signature pétition, déambulation avec distribution de tracts, Jeux avec carte du Monde,
Boissons chaudes offertes pour un moment de convivialité en discutant ! Collectif SoptTafta  morlaisien
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*** 29 – QUIMPER 11h00, place Terre au Duc à Quimper. Prises de parole, diffusion d’un tract, chanson… Pour le collectif STOP TAFTA Collectif StopTafta Quimper
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*** 30 – LE VIGAN 09h00 – 12h00 manifestation contre TAFTA – Le stand : Contre la Maison de Pays ou Syndicat d’initiatives, il y a des arcades, l’une de ses extrémités, un panneau électique où se branchent les forains. Le BUT : Faire signer par internet la pétition. Une liaison WI-FI existe. Si l’un de vous désire amener un ordi portable, très bien.
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*** 31 – TOULOUSE 09h30 au matin, une manifestation à vélo, et plus largement, avec tout ce qui roule. Le parcours pourrait être le suivant : rassemblement aux Arènes avec départ vers 10h puis passage par Patte d’Oie pour aller vers Roguet/Saint Cyprien (marché). Puis départ vers Héracklès pour rejoindre Jeanne d’Arc en passant par Arnaud Bernard. Arrivée vers 11h45. -Camion, avec animation musicale, prises de parole et distribution de tracts, tout au long du parcours, avec des arrêts, en particulier aux marchés de St Cyprien et de Jeanne d’Arc.
La visibilité de l’initiative sera assurée également par un cortège à vélo qui suivra le camion.
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*** 31 – SAINT GAUDENS 10h00 place Jean Jaurès Tenue d’un stand , distribution de tracts , panneaux… Participent à cette matinée le collectif des Résistances en Comminges, Attac Comminges, CGT Comminges, Sud Solidaires *** 33 – BORDEAUX

Les membres du collectif Stop TAFTA 33 participent à la journée internationale d’action et propose des stands d’information

le matin au marché des Capucins

l’après-midi place Saint-Projet et Utopia

On lâche rien ; ça avance….

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*** 34 – POUSSAN

vendredi 17 avril à 19h00 à la MJC de Poussan 1, rue des Horts Rencontre débat autour du film  »  TRANSATLANTIQUE ARNAQUE :  LE CASSE DU SIECLE » -entrée libre- (boissons et restauration sur place) collectif Pays de Thau Hors TAFTA

.*** 34 – MEZE

10h00 à 11h00

Distribution de tracts et rencontre avec la population sur le premier rond-point en entrant dans la ville depuis Sète, Manifestation déclarée en préfecture. Se munir si possible d’un gilet jaune fluo de sécurité et rendez-vous à partir de 9h45 sur place.

collectif Pays de Thau Hors TAFTA

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*** 34 – SETE

15h00 à 17h00

Distribution de tracts et rencontre avec la population au carrefour piétonnier des rues De Gaulle et Gambetta (aux abords de l’esplanade Aristide Briand à quelques pas du cinéma le Comoedia) .

collectif Pays de Thau Hors TAFTA

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*** 34 – MONTPELLIER

14h00 – Place de la Comédie

— Un groupe est investi sur le thème  » Pour l’agriculture paysanne  » animation, dégustation … table – tracts — Une table pour l’ICE auto-organisée avec signature de la pétition européenne (déjà 1 650 000 signatures en ligne) — Déambulation : de la Comédie à la préfectures et retour … etc : des tracts et des affiches seront à disposition — Une animation musicale a été proposée et sera la bienvenue pour animer l’après-midi STOPTAFTA

.*** RENNES

10h30

Marchés des Lices et du Blosne

le collectif citoyen STOP TAFTA de Rennes denoncera les accords de libre-échange et leurs négociations secrètes, répondra aux questions des citoyens, et se livrera à une distribution de tracts

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*** 38 – BOURGOIN JALLIEU

14h00

Halle au bord de la rue piétonne

Manifestationn avec le char qui sert d’estrade et de support pour les décorations, affiches, caricatures, drapeau…des porteurs de parole pour accoster les passants et la distribution de tracts
18h00 Nous inviterons les citoyens à nous rejoindre à 18h dans une salle pour la projection du film de M M Robin « les déportés du libre-échange » complété par un diaporama et un débat Collectif Stop^Tafta Nord Isère

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*** 39 – LONS LE SAULNIER VENDREDI 17 AVRIL 20h30 centre social Lons-le-Saunier (2 rue Pavigny ): nous passerons certaines vidéos courtes du collectif « stop TAFTA » avec des pauses entre chaque vidéo pour pouvoir échanger avec les personnes présentes SAMEDI 18 AVRIL 15h00 étant la journée mondiale d’action contre le grand marché transatlantique, nous proposons une mise en scène, place de la liberté, à Lons  pour informer un public plus large : l’idée est que nous allons tous être condamnés par le TAFTA – nous serons une dizaine de bagnards en procession avec une pancarte autours du cou, avec écrit dessus « condamné par le TAFTA » (les costumes de bagnards ont été commandés à ATTAC France)
 – il y aura une personne déguisée en poulet au chlore, une autre déguisée en boeuf aux hormones
 – il pourrait également y avoir des guichets en carton représentant les services publics qui vont se trouver en danger
– les bagnards avanceront sur un rythme scandé par un tambour
la procession des bagnards sera emmenée par un « aboyeur »-garde-champêtre » qui lira un texte s’adressant aux citoyens sur les conséquences concrètes du tafta

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*** 40 – MONT de MARSAN

a partir de 10h00 : « action-statues » a) On investit la rue principale ( Gambetta) aux pieds de 4 statues, chacune sur un thème : 1. santé-environnement – 2. services publics – 3. normes du travail et droits sociaux – 4. agriculture. Thèmes déclinés par chaque groupe, habillage des statues, animation. b) « cohorte itinérante: thème « démocratie », qui passe de statue en statue, et déambule au centre ville ( place St-roch notamment), avec slogans et chansons animation parallèle par les jeunes de l’ecolieu jeanot place St Roch avec interpellation des passants sur le TAFTA c) table de presse et animation place de la mairie ou place St-Roch d) rassemblement général ( st-Roch ou mairie) vers 12 h. avec chaîne humaine aux lettres de « Non au grand marché transatlantique » + chansons, + « j’accuse » qq phrases lancées par chacun des signataires du collectif+ apéro populaire NB possible participation de collectifs voisins

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*** 42 – SAINT ETIENNE 14h00 Bourse du Travail à l’Hôtel de Ville
« Concert de Casseroles » – N’oubliez pas vos ustensiles sonores et gilets fluo !
Grand vote populaire avec collecte des ’cartes électorales stop TAFTA’ devant la mairie Collectif StopTAFTA Saint Etienne / CAC 42 18 avril saint etienne
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*** 43 – LE PUT EN VELAY 12h00 Le collectif StopTafta 43 appelle à un grand pique-nique samedi sur la place du Breuil, . Nous serons accompagnés de quelques musiciens et artistes pour rendre l’évènement festif. En cas de mauvais temps un repli est prévu à la Maison de la Citoyenneté, rue des Chevaliers St Jean. Une distribution de tracts se déroulera le matin sur le marché.
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*** 44 – SAINT-NAZAIRE 15h00 à 17h00 en bord de mer à Saint- Nazaire  Boulevard Albert 1er face à l’avenue Ferdinand Lesseps (quartier Sautron) pour informer les promeneurs et promeneuses sur le TAFTA , sur la conférence du 23 avril avec Frédéric Viale à l’Immaculée et faire signer la pétition. Nous tiendrons un stand avec panneaux explicatifs sur les enjeux du TAFTA et distribuerons des tracts. Collectif StopTafta 44 Saint-Nazaire
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*** 45 – ORLEANS 15h00, place de la République – Stand d’information  – banderole – farandole – signature de la pétition et tractage sur le Tafta et les traités de libre-échange 18h30, Maison Bourgogne (108 rue de Bourgogne)

« Mais où est passé Robin des Bois?« , spectacle et « conférence désarticulée » de Fred DUBONNET (entrée gratuite, participation libre aux frais)
Mais où est passé Robin des bois ? On nous parle toujours du moral des ménages, mais le moral des méninges, il en est où ? Les pauvres s’appauvrissent et se multiplient, la crise n’en finit plus de faire des ravages, mais où est Robin des bois ? En le cherchant, un personnage, un peu déluré, va décortiquer les discours économiques et politiques. Ce n’est pas comique et pourtant… Il va arbitrer, caricaturer les débats actuels dans un dialogue où les points de vues vont se confronter. Le chômage, l’impôt, le TAFTA, comment vont-ils se sortir de cette crise ? Aurons-nous du beurre dans les épinards surgelés ? Vous le saurez en assistant à ce spectacle…
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*** 45 MONTARGIS
action  » diffusion de tracts « 
– place Mirabeau de diffusion de tracts le samedi 11 avril
– une action de tractage est envisagée vendredi 17 avril prochain en gare de Montargis
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*** 46 – BRETENOUX
09h00
Marché – Place des consuls
Tenue d’un stand d’information, rencontre avec les citoyens et signature de la pétition.
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*** 49 – ANGERS

Place du ralliement

Houla, marins d’eau douce ! Rendez-vous à bord pour une seconde croisière. Nous larguerons une nouvelle fois les amarres. Il vous reste un peu de temps, moussaillons pour apprendre les paroles de la chanson et préparer vos marinières, vos bottes, vos cirés et vos seaux… Embarquez compagnons ! Le TAFTA, on en a ras l’pompon !

A l’appel du Collectif StopTafta 49 – action de sensibilisation et d’information auprès du grand public à la problématique de ce nouvel accord de libre échange en cours de négociation entre les États-Unis et l’Union européenne : banderole, affichages, prises de parole, distribution de tracts et animation musicale.

Si l’aventure vous tente, une tenue « façon marin » ( marinière, casquette, ciré, bottes, seau… ) fera très bien l’affaire. La petite saynète que nous jouerons ensemble est visible sur C’est à la baille qu’on met l’TAFTA ! A bord moussaillons, le TAFTA on en a ras l’pompon !

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*** 50 – AVRANCHES 11h00 place d’Estouteville Avranches (50) pour la déambulation festive après avoir traversée le marché Lobby et Multi introniseront la« Reine Tafta » le tout en musique (sous réserve de musicien ;)
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*** 51 – REIMS 15h00 place d’Erlon, autour de la fontaine de la solidarité. Informations, animations et échanges autour du TAFTA sont prévus.
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*** 54 – THIONVILLE

Départ du Pays-Haut (54) pour aller à la manifestation de Bruxelles
Pour les habitants du Pays-Haut, on a choisi d’aller à Bruxelles avec nos camarades Belges du Sud, par le train au départ d’Arlon. Coût du voyage 15,20€ aller-retour. - Départ du train à Arlon le samedi à 7h32 , soit RV pour le covoiturage à 6h45 sur le parking du Vauban à Longwy-Haut - retour en soirée
Au programme : des ateliers le matin, et grande manif l’a-midi
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*** 57 – METZ

09h00 – 18h00 Stand d’information Place Saint-Louis
14h00 Cortège
Place Saint-Louis
Place d’Armes
Place de Chambre
Rue des Clercs
Rue Serpenoise
Place Saint-Louis
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*** 58 – ROUY 12h30 Table d’information sur le marché du Ciolibri dans le village de Rouy
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*** 59 – LILLE 14h30,-  Grand’Place  ( Place Charles de Gaulle) Convergence des organisations et des citoyen.ne.s du Nord et du Pas de Calais
Marche ludique, parodique et militante au travers des rues de Lille, à la rencontre des sièges des multinationales et des lieux de pouvoir. Chacun de nos arrêts sera le prétexte pour rappeler la puissance de ces multinationales, leurs intérêts cachés pour ce Grand Marché Transatlantique mais aussi l’impact très négatif sur la population.
Les lieux de pouvoir ne seront pas oubliés qu’ils soient publics ou privés. Collectif StopTafta Nord
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*** 59 – DUNKERQUE 10h00 Parc de la Marine
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*** 62 – BOULOGNE SUR MER 11h00 à 13h00 rassemblement avec distribution de tracts est prévu à l’angle rue Thiers et Grande Rue Collectif StopTafta  Opale62
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*** 64 – BAYONNE 14h00 Place de la Liberté Rassemblement citoyen, pour démontrer joyeusement que le monde prévu pour les peuples, en catimini, par les gouvernements et les multinationales, ne leur convient pas..
Point d’information – Studio photos pour création d’un « mur » militant sur les réseaux sociaux – Jeux à thème
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*** 66 – PY

manifestation antique TAFTA
Retrouvons nous sur la place pour débattre et refuser avec tout le monde le TAFTA.
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*** 69 – LYON 10h00 à 18h00 Animations participatives  place Sathonay, Lyon 1er, programme d’actions envisagées : – Occuper une place devant la mairie du 1er, qui vient de voter le vœu de zone hors tafta. – Organisation de conférences l’après-midi (dans une salle prêtée par la mairie d’arrondissements – Mise en scène de saynètes de rue, notamment sous la forme de porteurs de parole sur la question « qui décide de ce que vous aurez dans votre assiette ce soir? » – Repas partagé et vente de boissons – Vente de livres de Raoul Marc Jennar, autocollants, badges et mise à disposition de prospectus – Atelier de sérigraphie (pour t shirt/ sac en toile avec logo « citoyen hors tafta » ) Collectif StopTafta Lyon

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*** 71 – VILLEFRANCHE SUR SAÔNE 10:30 à 12h -Marché couvert Le collectif Beaujolais Stop TAFTA édifiera « Le mur du silence » à Villefranche sur Saône en dénonçant ce qui nous attend avec le TAFTA et ainsi manifester lors de la journée d’action internationale contre le projet TAFTA Collectif Beaujolais Stop TAFTA
puis l’après-midi en soutien au Collectif de Mâcon – Médiathèque de Mâcon.
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*** 71 – MACON 10h30 Marché quai Lamartine – 14h00 Médiathèque Saynète sur le tafta et explication, distribution de tracts, pétition ICE
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*** 73 – CHAMBERY 15h00 place Saint Léger Concert de casseroles contre le Grand Marché Transatlantique (GMT/TAFTA) et tous les traités du même type… à l’initiative du collectif STOP-GMT73
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*** 74 – ANNECY 10h00 – salle Pierre Lamy

Conférence de Thomas Porcher et Frédéric Farah, économistes, auteurs de « TAFTA, l’accord du plus fort »
14h00 –
Manifestation de rue festive au départ de la Préfecture – Instruments de musique et déguisements bienvenus
!
Collectif StopTafta 74

18 avril annecy

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*** 75 – PARIS :

14h00-17h00 : Conférence et tables rondes « Du commerce à la Cop21 : TAFTA ou climat, il faut choisir ! » Marie de Montreuil avec Emmanuel Aze (Confédération Paysanne), Christophe Bonneuil (historien des sciences, chargé de recherche au CNRS), Hélène Cabioc’h (Aitec), Amélie Canonne (Aitec), Maxime Combes (Attac), Susan George (Attac), Alix Mazounie (Réseau Action Climat), Clara Paillard (syndicaliste, campagne One million climate jobs), Yash Tandon (ex-directeur du South Center, auteur de Trade is War), Jean Ziegler (auteur, ex-rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation) 18h00 : Manifestation Stop TAFTA et CETA – départ Place de la République 19h00 : Pic-Nique le TAFTA sur la place Stalingrad Repas partagé, auberge espagnole Stands « TAFTA, tout ce que nous ne voulons pas » et stands sur les autres accords de libre échange et d’investissement : accords avec l’Afrique de l’Ouest, avec la Colombie et le Pérou.. 20h30 : Grand bal des vampires – soirée festive ! « Le TAFTA et les autres traités de libre-échange ne prospèrent que grâce à l’opacité qui les entoure. C’est en exposant ces vampires à la lumière que nous les ferons disparaître. Le 18 avril, faisons jouer l ‘« effet Dracula », braquons nos projecteurs sur ces accords ! »

à 20h30 – Place Stalingrad,

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*** 76 – ROUEN
17h00
place de la basse vieille tour, La Halle
Discussion débat : Renverser le capitalisme pour sauver notre environnement
Dans le cadre d’une journée de débats politiques, nous aborderons le thèmes des luttes pour l’environnement. La TAFTA illustre une fois encore la barbarie du système capitalistes qui modèlent les voies légales pour satisfaire la soif de profit d’une minorité au détriment de la majorité de la population et de notre environnement. Venez nombreux discuter avec nous des moyens de lutte à développer pour qu’on puisse enfin vivre en réelle démocratie, dans un monde tolérant où la nature et le bien des hommes seront à al portée de tous !
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*** 83 – LA FARLEDE
14h00
Le groupe stop tafta Toulon et environs jouera des saynètes contre le Tafta et les autres traités transatlantiques lors de la foire bio de La Farlède (à côté de Toulon) qui se tient les 18 et 19 avril. Les saynètes seront jouées les 2 jours. des distributions de tracts auront lieu ainsi que des signatures de pétitions..
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*** 83 – DRAGUIGNAN
10h00
La Chorale va distribuer des tracts stop Tafta et sensibliser les passants . De plus nous allons chanter des chansons anti Tafta durant 1h/1h30 sur la place René Cassin à Draguignan.
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*** 84 – AVIGNON

Manifestons à vélo dans les rues d’Avignon !

Retrouvons-nous et investissons les rues d’Avignon pour mettre en échec les traités de libre-échange et d’investissement et promouvoir une économie au service des peuples et de la planète !

Depuis juin 2013, l’Union européenne et les Etats-Unis négocient en sous-main la mise en place d’un Grand Marché Transatlantique : le fameux TAFTA ! Ensemble, par une vaste mobilisation citoyenne, nous pouvons arrêter les accords en cours de négociation (TAFTA) ou de ratification (CETA : traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada). Le collectif départemental Stop Tafta 84 appelle les citoyens et citoyennes à rejoindre la manifestation cycliste dans les rues d’Avignon. Rendez-vous à 14h au Parking des Italiens. Le collectif prépare des panneaux-sandwichs pour colorer cette manifestation.

Contacter le collectif à l’adresse suivante pour nous prévenir de votre participation, ainsi nous préparerons au mieux le nombre de panneaux : stoptaftavaucluse@gmail.

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*** 85 – LA ROCHE SUR YON

14h30

Le collectif Stop Tafta de Vendée organise une manifestation/interpellation des citoyens  place Napoléon à la Roche-sur-Yon.
Au programme : « chamboule tout » des multinationales et de la finance dans les services publics, les normes sanitaires et environnementales.
Défilé au ralenti avec les pancartes et les slogans des affiches du collectif Stop Tafta. Signatures de la pétition.

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*** 86 – POITIERS

10h00 – 12h30

action au marché Notre-Dame sur le thème de l’alimentation et des modèles agricoles qui en découlent, ou inversement ;-) ; distribution de tracts, saynètes et démonstrations .. Il y aura des porcelets (bio et sur paille) pour faire de l’animation auprès du public (et du « visuel » pour les médias).
• Covoiturage vers Poitiers : Covoiturage prévu à 8 h 45 sur le parking de Bocapole à Bressuire, à 9 h sur le parking du Super U, avenue de Paris à Niort, à 9 h 45 devant la gare de Parthenay. Pour d’autres lieux de départs, voir aussi avec la Confédération Paysanne 79.

Voir en ligne : http://stoptafta79.org/Action-anti-…

A l’appel du Collectif StopTafta Poitiers
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*** 87 – LIMOGES
14h30
place d’Aine à Limoges
contre les projets de traités TAFTA, CETA, TISA… Elle s’inscrit dans le cadre d’une journée mondiale de mobilisation et de nombreuses actions sont également prévues partout en France
Collectif StopTafta 87
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*** 88 – RELANGES
( près de Vittel) dans le cadre de la 10 ème rencontre de l’agriculture bio, des alternatives et de la solidarité ( = RELANGES BIO) les 18 et 19 avril. Signature de pétitions ( Hors TAFTA  – ICE) Conférence débat: Souveraineté des peuples en regard des accords de libre échange Installation de plaques commémoratives des acquis supprimés par une ratification du TAFTA et expression libre pour éviter celà par les visiteurs.

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BRUXELLES
SAMEDI 18 AVRIL
Rue Plétinckx 19, 1000 Bruxelles + Garderie sur demande
10h-12h30
Débats/ateliers
Quel serait l’impact des accords de libre-échange ?
Quelles pistes d’action ? (français, néerlandais)
Agriculture et alimentation (MIG, Via Campesina)
Démocratie versus multinationales et enjeux du numérique(No Transat, CEO)
Dette publique et régulation bancaire (ATTAC, CADTM, CEO, Fairfin)
Développement local  (Acteurs de Temps Présents)
Développement et alternatives (11 11 11 et CNCD-11 11 11)
Emploi et conditions de travail  (les syndicats)
Enseignement, recherche et culture  (TAC, HbH, Hors champ)
Environnement (Greenpeace, Association 21)
Femmes intraitables (Vie Féminine Bruxelles)
Santé et protection sociale (Réseau européen contre la privatisation de la santé, M3M, Plate forme d’action santé et
solidarité)
Services publics (CGSP, CSC Services publics, EPSU)
Souveraineté et aspects juridiques (Constituante, Intal)
12h30-13h30
Assemblée :
Quelles stratégies pour stopper les accords de libre-échange et construire des alternatives ?

14h00

GRANDE MANIFESTATION POPULAIRE

Les 28 déclassifient le mandat de négociation du TISA

La Commissaire au commerce Cecilia Malmström en avait fait une de ses priorités de court-terme, elle est parvenue à convaincre les États membres lors du Conseil des affaires économiques et financières qui s’est tenu aujourd’hui : le mandat de négociations donné à la Commission par les États membres en mars 2013 a été officiellement publié ce matin. Il est accessible ici.

L’opération ajoute une pierre supplémentaire au bel édifice de relations publiques engagée par la Direction générale du Commerce de la Commission européenne après la prise de fonction de la commissaire suédoise.

Mais elle dit surtout deux choses utiles, voire décisives.

Tout d’abord que les arguments mobilisés face aux demandes du public d’une transparence accrue des négociations commerciales, et qui consistent à remuer le spectre du secret d’État et des intérêts supérieurs, sont entièrement fallacieux. Il est légalement et politiquement possible de rendre les textes publics sans ruiner des années d’efforts de pourparlers ni mettre l’économie européenne en péril.

Ensuite que la société civile remporte des victoires ! Partielles et lentes, mais réelles, et suffisantes pour éroder petit à petit la toute puissance de la DG Commerce et des multinationales.

 

 Amélie Canonne   /  https://www.libre-echange.info

 

 


TiSA : Marchander en secret le droit à la santé, un scandale !

Communiqué de Presse –

Accord international sur le commerce des services (ACS)

Marchander en secret le droit à la santé, un scandale ! dénonce le RQIC

Aujourd’hui se termine, à Genève, la dixième ronde de négociations d’un Accord sur le commerce des services (ACS), mieux connu par son acronyme anglais de TISA -Trade in Services Agreement-. Par voie de communiqué, le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC) dénonce le secret qui enveloppe les pourparlers et lance une sérieuse alerte sur le danger de l’ouverture des services de santé à la marchandisation internationale, telle que le propose l’ACS, d’autant plus si elle se conjuguait aux actuelles mesures d’austérité du gouvernement Couillard.Un document coulé la semaine dernière par l’Associated Whistle-Blowing Press, intitulé « Document de réflexion sur les services de soins de santé dans le cadre des négociations sur l’ACS », révèle que les négociateurs des 50 pays impliqués dans l’ACS, dont le Canada, envisagent des réformes de grande ampleur pour les systèmes de santé publics nationaux et qu’ils font la promotion de la délocalisation, dont le tourisme médical, et favorisent la privatisation des services de soins de santé.« Il est tout à fait scandaleux que le démantèlement des réseaux publics de la santé se discute au niveau international, derrière des portes closes, et que ce soit toujours par des fuites que l’on apprenne ce que les gouvernements négocient en notre nom », s’indigne Pierre-Yves Serinet, coordonnateur du RQIC. «C’est là où l’on voit combien l’imbrication des traités internationaux constitue une véritable architecture anti-démocratique qui menace des pans entiers de nos sociétés et la souveraineté de nos décisions collectives », ajoute-t-il.

On peut lire dans le document en discussion qu’il existe « un incroyable potentiel inexploité en matière de mondialisation des services de soins de santé [du fait que] les services de soins de santé sont financés et fournis par l’État ou par des associations d’aide sociale, et qu’ils ne présentent, pour ainsi dire, aucun intérêt pour les concurrents étrangers, étant donné le manque d’opportunités pour développer des activités axées sur le marché ». Le document explique ensuite que le commerce des services de santé peut créer de nouvelles occasions d’affaires et présenter de nombreux avantages pour les partenaires commerciaux et générer des bénéfices pour les entreprises qui y investiraient.

Selon les analyses de l’Internationale des Services publics (ISP) des données tirées de l’Organisation mondiale de la santé, les profits potentiels, pour les grandes entreprises, d’une privatisation des services de santé sont effectivement énormes, évalués à plus de 6 billions de dollars US dans les 50 pays actuellement impliqués, soit 6 000 milliards $.

Mais ce qui pourrait profiter aux multinationales de la santé et aux grandes compagnies d’assurance, plusieurs regroupées au sein de grands groupes de pression, conduirait en fait à une augmentation des dépenses pour les États. Dans son analyse, l’experte australienne en commerce des services, Jane Kelsey, avance que les ressources seront aspirées hors du système de santé national, alors que «le désinvestissement sert d’argument pour justifier le traitement médical outre-mer, poussant les problèmes de système dans un cercle vicieux ». Elle ajoute que les réformes proposées accroîtraient les pressions vers un système de santé à plusieurs vitesses et la possible mise sur pied de « comptes de santé individuels ou de voucher de santé » qui «placeraient les patients et les gouvernements dans l’incertitude et, de retour au pays, face à des coûts additionnels pour les suivis médicaux ».

« La santé est un droit humain, qui n’est pas à vendre ni ne peut être soumis aux règles du marché. Le système de santé a pour mission de garder les familles en sécurité et en santé, et ne doit pas viser à générer des profits pour les grandes entreprises », a affirmé Rosa Pavanelli, secrétaire générale de l’Internationale des Services publics (ISP).

Le RQIC abonde dans le même sens. « Ce qui est le plus alarmant, dans ce tissage et métissage des mesures d’austérité et des accords de libre-échange, c’est que des traités comme l’ACS ou celui entre le Canada et l’Union européenne (AÉCG) ne permettent pas de ramener un service privatisée dans le domaine public si celle-ci s’est avérée inefficace et ne sert pas l’intérêt public», s’inquiète M. Serinet. « Ces accords comportent aussi des clauses qui restreignent la capacité des États de légiférer en matière de protection des travailleuses et travailleurs, des consommateurs, des petites entreprises et de l’environnement, sous prétexte de ne pas entraver la logique du libre marché. Il est plus que temps que se tienne un débat public large et informé sur ces enjeux », conclut le porte-parole du RQIC.

 

source : http://www.csn.qc.ca


TISA : un clone de l’AGCS pour privatiser les services de santé

Les négociations secrètes autour d’un accord sur le commerce des services (ACS, TISA en anglais) porte sur la marchandisation des services de soins et de santé, révèle un document de travail divulgué récemment. Dans le même esprit, le mouvement de privatisation des services de santé et de sécurité sociale en Europe est en marche, ce que révèle aussi un article de la loi Macron.

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Les services publics de soins et de santé ainsi que les systèmes de sécurité sociale obligatoire sont dans le collimateur de plusieurs traités désireux de libéraliser le commerce mondial des services. A quelques variantes près, les mêmes chapitres jalonnent le projet de Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (PTCI, TTIP en anglais) entre les États-Unis et l’Union européenne, popularisé sous le sigle TAFTA par les ONG opposées à ces traités néolibéraux. Il en est de même pour l’Accord économique et commercial global (AECG, CETA en anglais) entre le Canada et l’Union européenne, et l’Accord sur le commerce des services (ACS, TISA en anglais), un accord commercial plurilatéral dont les négociations sont secrètes. Ce dernier est un clone de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS), inscrit dans les statuts de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Cette impressionnante liste de traités en projet ou quasi prêts à être adoptés n’existerait pas sans la volonté de la Commission européenne et du Conseil européen des chefs d’État et de gouvernements d’avancer sur la discrète et controversée mise sur le marché de ces services publics de santé et de sécurité sociale obligatoire. En témoigne en France l’absence de débat parlementaire sur ce sujet majeur qui est pourtant inscrit dans le projet de loi pour la croissance et l’activité du ministre de l’Économie Emmanuel Macron.

La santé dans la loi Macron

Les services de santé dans la loi Macron

Les directives européennes sur les contrats de concessions et la passation des marchés publics adoptées le 26 février 2014, qui doivent être transposées avant avril 2016 dans le cadre de la loi Macron, contiennent les mêmes dispositions concernant les services de santé et de sécurité sociale obligatoire. Il s’agit de l’article 19 (concessions) et de l’article 74 (marchés publics). Il y est clairement indiqué que des marchés peuvent être attribués par les États membres « pour des services sociaux et d’autres services spécifiques » énumérés dans les annexes IV et XIV. Les annexes des directives concessions et marchés publics listent la nomenclature des services « visés » : Les services sanitaires, sociaux et connexes ; les services administratifs, sociaux, éducatifs et culturels et soins de santé (dans lequel sont inclus des services de la sécurité sociale) ; des services de sécurité sociale obligatoire. Ces derniers services comportent une note, qui a été ajoutée pour obtenir un compromis entre le Parlement européen et la Commission européenne. Elle mentionne dans une première phrase que « ces services ne relèvent pas de la présente directive lorsqu’ils sont organisés comme des services non économiques d’intérêt général ». Une deuxième phrase a été ajoutée : « Les États membres ont la faculté d’organiser la fourniture de services sociaux obligatoires ou d’autres services tels que des services d’intérêt général (SIG) ou des services non économiques d’intérêt général (SNEIG) ». Cette disposition confirme que les États membres peuvent attribuer s’ils le souhaitent des marchés de services de sécurité sociale obligatoire, sachant que les SIG sont intégrés dans le marché européen des services et donc soumis à « la concurrence libre et non faussée ». Le législateur n’a pas extrait clairement la sécurité sociale obligatoire du champ de ces directives. Ainsi, les directives ouvrent la porte à la privatisation de services publics de santé obligatoire. C’est pourquoi les articles 19 et 74 existent. Les considérants des directives ne font que préciser : « la présente directive ne devrait pas affecter la législation des États membres en matière de sécurité sociale ». Voilà pourquoi c’est écrit au conditionnel…

Il n’a pas échappé aux cabinets juridiques privés et publics que le projet de loi Macron contient un court article, peu compréhensible pour les néophytes, mais d’un grand intérêt pour les entreprises transnationales. Le gouvernement de Manuel Valls, soucieux de ne pas indisposer sa gauche, a été d’une discrétion de violette sur cet article 57 qui réformera la commande publique et les services publics. En clair, il s’agit de transposer par ordonnances, avant avril 2016, un « paquet » de trois directives européennes adoptées en 2014, qui concernent les contrats de concession, la passation des marchés publics dans les « secteurs classiques » et la passation des marchés publics dans les « secteurs spéciaux » (eau, énergie, transports et services postaux)

Ces directives élargissent le périmètre des services relevant des procédures de partenariat public-privé, de délégation de services publics (DSP) ou de concession. L’attribution de contrats de concession ou de DSP, et donc l’application des règles de concurrence et de libre jeu du marché, s’applique à une longue liste de services sanitaires et sociaux, notamment des services hospitaliers, des services médicaux réalisés par des médecins spécialistes, infirmiers, ambulanciers, des services de crèches et garderies d’enfants, des services sociaux pour les personnes âgées, etc. Il apparaît aussi que des États de l’Union européenne pourront organiser leurs services de sécurité sociale obligatoire à travers des contractants privés

On trouve ainsi dans les pays membres de l’UE la même volonté d’appliquer les principes et obligations de l’AGCS ainsi que des programmes d’austérité qui s’en réfèrent au travers des traités européens. La divulgation, le 3 février, par l’Internationale des services publics (ISP), d’un document de réflexion dans le cadre des négociations secrètes autour de l’ACS vient ainsi conforter ce choix néolibéral aux conséquences désastreuses pour les peuples.

La santé dans l’ACS, clone de l’AGCS

L’ISP révèle le contenu d’une proposition, intitulée « Document de réflexion sur les services de soins de santé dans le cadre des négociations sur l’ACS » (voir le document en anglais), dans laquelle il est écrit qu’il existe « un incroyable potentiel inexploité en matière de mondialisation des services de soins de santé », résultant en grande partie du fait que les « services de soins de santé sont financés et fournis par l’État ou par des associations d’aide sociale, et qu’ils ne présentent, pour ainsi dire, aucun intérêt pour les concurrents étrangers, étant donné le manque d’opportunités pour développer des activités axées sur le marché ».

Selon l’ISP, « cette proposition, qui aurait été mise sur la table par le gouvernement turc, a été discutée en septembre dernier par les États membres de l’UE, lors des négociations sur l’ACS organisées à Genève. Elle prévoit une annexe sur les services de soins de santé dans le cadre de l’ACS, qui permettrait aux patients de se déplacer plus facilement à l’étranger pour bénéficier de services de santé. Le document explique ensuite que le commerce des services de santé peut créer de nouvelles opportunités et présenter de nombreux avantages pour les partenaires commerciaux ».

« Cette proposition conduirait à une hausse des coûts des soins de santé dans les pays en développement et entraînerait une baisse de la qualité dans les pays développés en Europe, en Amérique du Nord, en Australie, comme ailleurs », explique Odile Frank, qui s’est penchée sur ce document pour l’ISP. Une telle proposition viendrait non seulement accroître les coûts pour les gouvernements, mais également les primes des assurances santé. « Il est scandaleux que les propositions visant à démanteler le système de santé publique soient négociées dans le plus grand secret, et que les citoyen(ne)s doivent s’en remettre à des fuites d’informations pour découvrir ce que leurs gouvernements négocient en leur nom », déplore la secrétaire générale de l’ISP, Rosa Pavanelli.

La santé convoité par les transnationales

Selon l’ISP, l’ACS est défendu par certaines des plus grandes entreprises américaines du secteur des services et leurs groupes de pression, notamment l’American Insurance Association, des compagnies d’assurance américaines, telles que AIG et Prudential, ou encore des compagnies d’assurance-santé et invalidité, à l’instar de Liberty Mutual et de Metlife. On peut sans risque affirmer ici que les grandes entreprises européennes soutiennent également l’ACS au travers de l’European Services Forum (ESF), qui souhaite la conclusion d’un accord ambitieux « en 2015 » et que de « nouveaux services » soient couverts par le futur traité. Rappelons que l’ESF est membre de Global Services Coalitions avec la coalition américaine des industries de service (CSI).

Ce n’est un mystère pour personne que la Commission européenne pousse fortement à la libéralisation tous azimuts des services. Dans un communiqué de presse de la Commission européenne, daté du 15 février 2013, demandant le feu vert du Conseil européen des chefs d’État et de gouvernements pour l’ouverture de négociations concernant l’ACS, on peut ainsi lire que « l’accord sera ouvert à tous les autres membres de l’OMC désireux de libéraliser le commerce international des services, dans l’espoir qu’il puisse, à terme, être intégré dans le système de l’OMC. Lors des entretiens préliminaires au lancement des négociations, l’UE a préconisé de façonner le futur accord de telle sorte à le rendre compatible avec l’accord général sur le commerce des services (AGCS) de l’OMC ».

Il est regrettable que ces orientations soient décidées en petit comité et ne fassent l’objet d’aucun débat démocratique.


Libéralisation et casse du service public : la directive européenne 2014/23/UE sur les concessions : avec le TAFTA et le TiSA ce sera pire !

La Commission Européenne vient d’édicter de nouvelles règles en matière d’attribution des contrats de concessions avec la Directive sur l’attribution des contrats de concession – Directive 2014/23/UE. Vous n’êtes pas au courant ? normal si l’UE rédige ce genre de projet avec l’aide des lobbys des monopoles, elle ne tient évidemment pas compte de l’avis des travailleurs. Antidémocratique ? c’est bien le rôle de cette UE supranationale que de supprimer la souveraineté des peuples conditions première de la démocratie, peuples qui n’apprécient guère de se faire tondre la laine sur le dos par les monopoles capitalistes. Et la Commission Européenne est en train de mettre en place une gigantesque zone de libre échange avec les USA, le Grand Marché Transatlantique (GMT, ou TTIP /TISA, TAFTA…) qui va encore plus accroitre les libéralisations en cours aux profits des monopoles capitalistes. Si le mandat de négociation est secret, nous avons un exemple avec cette nouvelle directive de ce que sont les objectifs de l’Union Européenne.

le champs d’application de la directive : en clair, tout.

Près de 30 page de jargon incompréhensible. On ne peut imaginer que cela ne soit fait exprès pour que le bas peuple ne lisent pas, et que si d’aventure, il lisait ce genre de texte, il ne comprenne pas. Des dizaines de pages d’attendus expliquent que la directive ne devrait pas ceci, ne devrait pas cela… A tel point que s’en est suspect. Car les termes réglementaires de la directives sont eux très clairs. Libéralisation et mises en concurrence systématiques sont la règles. Y compris des services publics et des services d’intérets général. Tout doit être confié « aux marchés », c’est à dire à la privatisation des profits par les multinationales pendant que les peuples continueront seuls de financer et de supporter risques et pertes.

Bien sûr les dispositions de cette nouvelle directives ne sont pas nouvelles. Elles ne sont que la reprises pour bonne partie de jurisprudence établies par la Cour Européenne en application des traités. Il ne s’agit pour la Commission Européenne que d’affuter un peu plus ses armes pour mieux faire les poches aux travailleurs.

Alors, la directive ne concerne pas les services de fourniture d’eau potable. Cependant on ne saurait se réjouir trop vite, les interprétations juridiques déjà publiées soulignent que cela n’est que le résultat de l’existence d’une réglementation européenne déjà abondante sur le sujet :

« L’exclusion prévue dans le domaine de l’eau ne se comprend qu’en raison de l’importance accordée à ce domaine par le droit de l’Union européenne. L’exclusion énoncée par l’article 12 de la directive 2014/23/UE doit, de toute évidence, être rapprochée du considérant 40 de son Préambule selon lequel “les concessions dans le secteur de l’eau sont souvent soumises à des arrangements spécifiques et complexes qui doivent faire l’objet d’une attention particulière, compte tenu de l’importance de l’eau en tant que bien public revêtant une importance fondamentale pour l’ensemble des citoyens de l’Union”. Il reste que cette exclusion ne devrait pas remettre en cause les qualifications internes qui rangent les concessions en lien avec le secteur de l’eau dans la catégorie de délégation de service public au sens de la loi Sapin et, dans certains cas,dans celle de concession de travaux. » source

En clair, l’eau demeure elle aussi soumis à la règle de la concurrence libre et non faussée, c’est à dire à la privatisation des profits et la socialisation des pertes.

Mises en concurrence de l’ensemble des services et entreprises publiques et para-publiques

Cette nouvelle directive européenne – qui rappelons le en vertu des traités prime sur nos lois décidées souverainement – prévoie des dispositions on ne peut plus claires au sujet de l’attribution de concession à des entités publiques ou semi-publiques hors du champs concurrentiel définit par cette directive. Concrètement si on prend l’exemple de la France, concessions autoroutières, barrages hydroélectriques ne pourront ainsi être attribuée à des sociétés publiques ou semi-publique sans être mise en concurrence (article 17) et ce même si cette entreprise publique ou semi-publique comporte une part majoritaire de capitaux publics, même si l’état (ou la collectivité locale) exerce un contrôle totale sur cette entité, ou si cette entreprise réalise plus de 20% de son activité en dehors des missions confiés par l’état, la collectivité locale ou un regroupement d’entités publique.

De fait, la directive interdit ainsi à l’Etat de confier directement à des SEM (société d’économie mixte) ou à des entreprises publiques semi privatisées (tels qu’est désormais EDF par exemple transformé en société anonyme et dont le capital a été ouvert) des concessions de travaux ou de services, même dans le cadre d’un service public, même s’ils en sont actionnaires majoritaires.

Il serait pourtant logique que – au même titre qu’une entreprise peut librement répartir ses activités entre ses filliales – l’Etat et les collectivités puissent librement recourir à ses services et ses entreprises. Nous avons eu l’occasion de démontrer l’absurde de cette situation avec l’exemple de la privatisation de l’éclairage public à Grenoble (lire ici).

Pire, dans la mesure où la directive restreint les conditions à un contrôle par le seul « pouvoir adjudicateur », l’obligation de mise en concurrence des services publics – y compris 100% public – est quasi-totale. Un EPIC (établissement public à caractère industriel ou commercial, par exemple la SNCF, ou Voie Navigables de France, ou Météo France) et plus largement tout établissement public (par exemple des écoles, des établissements de recherche etc.) sont des pouvoirs adjudicateurs distincts les uns des autres. Les ministères, les collectivités locales sont des pouvoirs adjudicateurs distincts les un des autres. Cette directive empêche une collectivité de recourir directement aux services de l’Etat ( et réciproquement). Cette directive empêche l’Etat de recourir directement à ses entreprises publiques, à ses établissements publics, ou à ceux des collectivités locales et réciproquement. C’est dans ce contexte que le gouvernement Valls-MEDEF, ce gouvernement de droite de moins en moins complexée, vient en application des directives européennes relatives aux secteurs de l’énergie de voter avec la loi de transition énergétique la privatisation des barrages hydroélectriques.. (lire ici).

Libéraliser et privatiser pour que les monopoles privés, les multinationales capitalistes se partagent le gâteau

a75 privatisation autorouteAlors que la privatisation des sociétés exploitant les concessions autoroutières n’en finit pas de faire scandale (lire ici), alors que la privatisation de la distribution de l’eau alimente également constamment cette rubrique depuis des décennies, alors que la privatisation de GDF s’est traduite par une augmentation considérable des tarifs (4 milliards partant directement dans la poche des actionnaires chaque année selon le journal Fakir !) l’Union Européenne contraint les états membres à toujours plus libéraliser, toujours plus privatiser pour faire rentrer dans le domaine du marché – c’est à dire des monopoles privés – nos biens et services publics. Mettant en pièce les conquêtes du Conseil National de la Résistance. Au nom de la « concurrence libre et non faussée » dogme présent dès le Traité de Rome, traité fondateur de l’Union Européenne en 1957, dogme consacrant la main mise de la classe capitaliste sur le pouvoir économique et politique.

Concrètement et pour donner quelques exemples, les termes de cette directive empêchent d’attribuer directement la concession d’un barrage hydroélectriques à EDF, y compris en renationalisant totalement EDF celle-ci réalisant plus de 20% de son activé pour d’autres acteurs que le seul Etat. Et l’exemple vaut également pour tous les autres secteurs d’activité (fourniture de gaz, ports, aéroports, autoroutes, construction et exploitation d’hôpitaux, de stades, de parking…..) concernés par le régime de la concession.

L’Union Européenne, dictature du Capital

UE services publics interdits

Cette directive, écrite directement par les monopoles capitalistes, les marchés financiers qui sont les maitres par construction de cette dictature qu’est l’Union Européenne, est une arme de guerre contre les services publics, contre les entreprises publiques, pour les tailler en pièces et les remplacer par les machines à profits et à exploiter les travailleurs contrôlées par les multinationales capitalistes. Une arme à privatiser et libéraliser les transports, l’énergie et au fond n’importe quel secteur (santé, éducation,…).

Une fois de plus ce texte, un parmi des centaine d’autres mis en œuvre en application des traités instituant ce monstre totalitaire capitaliste qu’est l’Union Européenne, démontre qu’une politique de gauche – une politique défendant l’intérêt des travailleurs et non celui des grands monopoles privés – est impossible dans le cadre de l’Union Européenne. L’Union Européenne du Capital, c’est l’outil du système capitaliste pour mater, pour écraser les travailleurs. Comme on peut le voir en ce moment avec les nouvelles attaques contre la Grèce lancée par la Commission Européenne et la Banque Centrale Européenne ;

Pour s’en sortir, pour la démocratie, pour le progrès social, pour une société au service des travailleurs et non de quelques centaines d’oligarques, au service du bien être commun et non du profit maximal exterminant l’Homme et son environnement, il faut briser les chaînes de l’Union européenne. En sortir pour s’en sortir. En sortir par la porte de gauche, pour construire le socialisme et donner aux 99%, la classe des travailleurs, le contrôle démocratique sur l’ensemble des moyens de production.

JBC pour www.initiative-communiste.fr

Article 17 : concessions entre entités dans le secteur public

1. Une concession attribuée par un pouvoir adjudicateur ou une entité adjudicatrice au sens de l’article 7, paragraphe 1, point a), à une personne morale de droit privé ou public ne relève pas du champ d’application de la présente directive lorsque toutes les conditions suivantes sont réunies :

a) le pouvoir adjudicateur ou l’entité adjudicatrice exerce sur la personne morale concernée un contrôle analogue à celui qu’il ou elle exerce sur ses propres services ; et
b) plus de 80 % des activités de cette personne morale contrôlée sont exercées dans le cadre de l’exécution des tâches qui lui sont confiées par le pouvoir adjudicateur ou l’entité adjudicatrice qui la contrôle ou par d’autres personnes morales que ce pouvoir adjudicateur ou cette entité adjudicatrice contrôle ; et
c) la personne morale contrôlée ne comporte pas de participation directe de capitaux privés à l’exception des formes de participation de capitaux privés sans capacité de contrôle ou de blocage requises par les dispositions législatives nationales, conformément aux traités, qui ne permettent pas d’exercer une influence décisive sur la personne morale contrôlée.
Un pouvoir adjudicateur ou une entité adjudicatrice au sens de l’article 7, paragraphe 1, point a), est réputé exercer sur une personne morale un contrôle analogue à celui qu’il exerce sur ses propres services, au sens du premier alinéa, point a), du présent paragraphe, s’il exerce une influence décisive à la fois sur les objectifs stratégiques et sur les décisions importantes de la personne morale contrôlée. Ce contrôle peut également être exercé par une autre personne morale, qui est elle-même contrôlée de la même manière par le pouvoir adjudicateur ou l’entité adjudicatrice.

2. Le paragraphe 1 s’applique également lorsqu’une personne morale contrôlée qui est un pouvoir adjudicateur ou une entité adjudicatrice au sens de l’article 7, paragraphe 1, point a), attribue une concession au pouvoir adjudicateur ou à l’entité adjudicatrice qui la contrôle, ou à une autre personne morale contrôlée par le même pouvoir adjudicateur ou la même entité adjudicatrice, dès lors que la personne morale à laquelle est attribuée la concession ne comporte pas de participation directe de capitaux privés, à l’exception des formes de participation de capitaux privés sans capacité de contrôle ou de blocage requises par les dispositions législatives nationales, conformément aux traités, qui ne permettent pas d’exercer une influence décisive sur la personne morale contrôlée.

3. Un pouvoir adjudicateur ou une entité adjudicatrice au sens de l’article 7, paragraphe 1, point a), qui n’exerce pas de contrôle au sens du paragraphe 1 du présent article sur une personne morale de droit privé ou public peut néanmoins attribuer une concession à cette personne morale sans appliquer la présente directive, lorsque toutes les conditions suivantes sont réunies :

a) le pouvoir adjudicateur ou l’entité adjudicatrice au sens de l’article 7, paragraphe 1, point a), exerce, conjointement avec d’autres pouvoirs adjudicateurs ou entités adjudicatrices, un contrôle sur cette personne morale analogue à celui qu’ils exercent sur leurs propres services ;
b) plus de 80 % des activités de cette personne morale sont exercées dans le cadre de l’exécution des tâches qui lui sont confiées par les pouvoirs adjudicateurs ou les entités adjudicatrices qui la contrôlent ou par d’autres personnes morales que ces mêmes pouvoirs adjudicateurs ou entités adjudicatrices contrôlent ; et
c) la personne morale contrôlée ne comporte pas de participation directe de capitaux privés à l’exception des formes de participation de capitaux privés sans capacité de contrôle ou de blocage requises par les dispositions législatives nationales, conformément aux traités, qui ne permettent pas d’exercer une influence décisive sur la personne morale contrôlée.
Aux fins du premier alinéa, point a), du présent paragraphe, les pouvoirs adjudicateurs ou les entités adjudicatrices au sens de l’article 7, paragraphe 1, point a), exercent un contrôle conjoint sur une personne morale lorsque toutes les conditions suivantes sont réunies :

i) les organes décisionnels de la personne morale contrôlée sont composés de représentants de tous les pouvoirs adjudicateurs participants ou entités adjudicatrices participantes. Une même personne peut représenter plusieurs pouvoirs adjudicateurs participants ou entités adjudicatrices participantes ou l’ensemble d’entre eux ou d’entre elles ;
ii) ces pouvoirs adjudicateurs ou ces entités adjudicatrices sont en mesure d’exercer conjointement une influence décisive sur les objectifs stratégiques et les décisions importantes de la personne morale contrôlée ; et
iii) la personne morale contrôlée ne poursuit pas d’intérêts contraires à ceux des pouvoirs adjudicateurs ou entités adjudicatrices qui la contrôlent.
4. Un contrat conclu exclusivement entre plusieurs pouvoirs adjudicateurs ou entités adjudicatrices au sens de l’article 7, paragraphe 1, point a), ne relève pas du champ d’application de la présente directive lorsque toutes les conditions suivantes sont réunies :

a) le contrat établit ou met en œuvre une coopération entre les pouvoirs adjudicateurs participants ou les entités adjudicatrices participantes dans le but de garantir que les services publics dont ils doivent assurer l’exécution sont fournis en vue d’atteindre les objectifs qu’ils ont en commun ;
b) la mise en œuvre de cette coopération n’obéit qu’à des considérations d’intérêt public ; et
c) les pouvoirs adjudicateurs ou entités adjudicatrices participants réalisent sur le marché concurrentiel moins de 20 % des activités concernées par la coopération.
5. Le pourcentage d’activités visé au paragraphe 1, premier alinéa, point b), au paragraphe 3, premier alinéa, point b), et au paragraphe 4, point c), est déterminé en fonction du chiffre d’affaires total moyen ou d’un autre paramètre approprié fondé sur les activités tel que les coûts supportés par la personne morale, le pouvoir adjudicateur ou l’entité adjudicatrice concerné visé à l’article 7, paragraphe 1, point a), pour ce qui est des services, fournitures et travaux pendant les trois années précédant l’attribution de la concession.

Lorsque, en raison de la date de création ou de début des activités de la personne morale, du pouvoir adjudicateur ou de l’entité adjudicatrice concerné ou en raison d’une réorganisation de ses activités, le chiffre d’affaires, ou un autre paramètre fondé sur les activités tel que les coûts, n’est pas disponible pour les trois dernières années ou n’est plus pertinent, il suffit de montrer que le calcul des activités est vraisemblable, notamment par des projections d’activités.

http://eur-lex.europa.eu/legal-cont…


TISA: des discussions secrètes qui sapent l’accès aux soins de santé

Un document de discussions secrètes concernant l’Accord sur le Commerce des Services (TISA) – aujourd’hui divulgué par Associated Whistle-Blowing Press – révèle que les négociateurs discutent des réformes des systèmes de santé nationaux en faveur du commerce international et de la commercialisation des soins de santé. Cette proposition de la Turquie a été examinée par les pays européens au cours des négociations sur le TISA qui ont eu lieu à Genève en septembre 2014. Nous avons reçu ce texte par Public Services International.
Il y a un énorme potentiel inexploité pour la mondialisation des soins de santé

Le texte, intitulé «Un document de discussion concernant les services de santé dans les négociations TISA », fait référence à un « énorme potentiel inexploité pour la mondialisation des soins de santé» parce que «les services de santé sont actuellement principalement financés et fournis par les États ou le secteur sans but lucratif, et qu’il n’y a presque pas d’intérêt de la part des investisseurs étrangers dû au manque d’espace laissé aux activités commerciales au sein des soins de santé. « La proposition met l’accent sur les avantages que peuvent tirer les entreprises des services de santé. L’argument principal de l’Union européenne consiste à dire que le TISA créera des emplois et de la croissance économique.

Ce qui ressort fortement du document est la transition idéologique qui s’opère depuis des soins de santé fournis en tant que service social et public vers un modèle commercial où la santé devient une marchandise. En effet, l’accent est mis sur l’ouverture du marché de la santé aux investisseurs commerciaux. Mais qu’en est-il de notre santé? Parce que c’est bien cela dont il s’agit en premier lieu, non? Est-ce que la proposition dans le texte est compatible avec la promesse déclaré de l’accès universel?

Selon la Commission Européenne, les pays qui signent des accords de libre-échange peuvent conserver des monopoles publics et réglementer leurs services publics comme bon leur semble. L’accord TISA ne s’appliquerait uniquement qu’au segment commercial du secteur de santé. Mais ceci ne sera pas sans conséquence pour le secteur de la santé publique et l’accès universel aux soins de santé. En effet, avant que les accords de commerce et d’investissement soient applicables au secteur de la santé,  un marché commercial pour les soins de santé doit exister⁠. Premièrement, cela augmente la pression pour privatiser les soins de santé publique. Deuxièmement, l’existence d’un marché commercial parallèle limitera le secteur public de santé et augmentera les inégalités dans l’accès aux soins de santé. Le plus grand risque consiste donc principalement en la création d’un système de soins de santé à deux vitesses. A savoir, des soins privés, de haute technologie et très spécialisés pour les personnes qui peuvent se les offrir et des soins de santé publique ordinaires pour la population la moins nantie. Cela amplifie l’écart en termes d’accès aux soins de santé.

Dans le texte ayant fuité , il y a également une référence spécifique sur le « tourisme médical » ou sur la facilité pour les patients de se faire soigner à l’étranger. Pour les pays importateurs (pays qui envoient des patients), le danger est que cela donnerait une raison pour moins investir dans les soins de santé et dans la formation des travailleurs de santé. On nous prétend que la libéralisation apportera des revenus supplémentaires. Mais c’est plutôt l’inverse qui se produira: certaines ressources des systèmes nationaux de santé de ces pays disparaitront, dû à la perte d’impôts et de primes d’assurance qui profiteront à l’industrie médicale étrangère du tourisme. Pour les pays exportateurs (pays qui offrent des services touristiques médicaux), souvent des pays en développement qui espèrent avoir de la croissance économique grâce au tourisme médical, le danger est que les gains espérés ne profitent pas à la population locale. En outre, dans les pays en développement, il existe un risque élevé de «fuite interne des cerveaux», où l’industrie médicale, qui fournit des soins principalement dans les grandes villes à des patients étrangers, draine des zones rurales les travailleurs de santé du secteur public. Dans les hôpitaux touristiques des pays en développement, les soins de santé sont souvent impayables pour la population locale, ce qui aggrave fortement l’accès aux soins de santé.

À l’heure actuelle, il y a peu de preuves scientifiques sur l’impact positif précis du tourisme médical. Il y a, cependant, des risques connus pour la qualité et l’universalité des soins de santé. Par conséquent, il est important de respecter le principe de précaution, et de ne signer aucun accord qui sape l’accès aux soins de santé. L’accord TISA est en effet un accord contraignant. Il est donc difficile, voire impossible d’inverser les éventuels effets négatifs.

Il est inacceptable que, sans une large consultation publique, les négociations aient lieu alors qu’elles touchent à une composante fondamentale de la protection sociale tels que les soins de santé. D’autant plus qu’il y a des risques importants liés à la signature de cet accord. Nous exigeons donc que le contenu des négociations TISA soit intégralement divulgué pour pouvoir mener une consultation publique. Par ailleurs, nous appelons à protester contre tout accord qui contienne des risques pour la santé publique et l’espace politique public en matière de santé.

 

Le texte divulgué par Associated Whistle Blowing press

 

Links:

Communiqué de presse par CGSP Wallone et M3M

Analyse par Public Services International

Références:

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The Lancet. 2008; 372:1670- 1675.

Chen, B.Y.Y. & Flood, C.M., 2011. Medical Tourism ’ s Impact on Health Care Equity and Access in Low- and Middle-Income Countries: Making the Case for Regulation. journal of law, medicine & ethics, pp.286 – 300.

Smith R, Martínez Álvarez M, and Chanda R. Medical Tourism: a review of the literature and
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Chanda, Rupa. Trade in health services. Bulletin of the World Health Organisation. 2002, vol.80, n.2

Smith, R.D., Chanda, R. & Tangcharoensathien, V., 2009. Trade in health-related services. Lancet, 373(9663), pp.593–601.


TiSA – Cecilia Malmström invite le Conseil à permettre la publication du mandat de négociation qui a été donné à la Commission

La question de la transparence revient en effet comme un fil rouge dès qu’il est question des accords de libre-échange que l’UE est en train de négocier avec des pays tiers. Cecilia Malmström s’est en effet engagée à œuvrer pour plus de transparence, et ce notamment dans le cadre des négociations de l’accord de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis, le TTIP. Depuis ses promesses de décembre 2014, elle multiplie les gestes en faveur de la transparence, avec notamment la publication en janvier 2015 de toutes une série de documents concernant les positions de l’UE dans différents domaines concernés par le TTIP, ou encore son appel à signer la convention des Nations unies sur la transparence dans l’arbitrage entre investisseurs et États fondé sur des traités.

Le 29 janvier 2015, Cecilia Malmström, nouvelle commissaire en charge du Commerce extérieur, a adressé un courrier à Edgar Rinkevičs, ministre letton des Affaires étrangères, dont le pays assure actuellement la Présidence tournante du Conseil de l’UE, afin que le Conseil permette la publication du mandat de négociation qui a été donné à la Commission dans le cadre de l’Accord sur le commerce des services (plus connu sous son acronyme anglais TiSA). Cet accord vise à libéraliser le commerce des services, et il réunit 23 membres de l’OMC, dont l’UE, qui représentent ensemble 70 % du commerce mondial des services.

Dans sa lettre, dont une copie a aussi été envoyée à tous les ministres de l’UE en charge du Commerce extérieur, Cecilia Malmström commence par rappeler que les ministres ont accepté, en réponse aux inquiétudes de la société civile sur la transparence de l’accord de libre-échange UE-USA, le TTIP, d’en publier le mandat de négociation. Une publication « bien reçue » par ceux qui suivent ces importantes négociations, comme le souligne la commissaire.

Cecilia Malmström indique ensuite que la Commission a aussi pris d’importantes mesures pour renforcer la transparence de l’Accord sur le commerce des services, en publiant notamment, en juillet 2014, toute une série de documents détaillant la position de négociation de l’UE. Une page sur laquelle il est toutefois indiqué, à la date de rédaction de cet article, qu’elle n’est plus à jour.

La commissaire est consciente que « le TiSA a attiré une attention considérable de l’opinion publique, et ce notamment sur des sujets qui suscitent particulièrement l’intérêt de la société civile dans les négociations sur le TTIP, comme le traitement des services publics ». Aussi, elle a « le sentiment, pour des raisons de transparence, qu’il serait très important d’aller plus avant en publiant le mandat du TiSA ».

« Cette étape soulignerait la contribution du Conseil aux efforts de transparence actuellement faits autour des négociations commerciales, et elle répondrait aux demandes du Parlement européen« , explique Cecilia Malmström. La commissaire ajoute que, les Etats-Unis comptant parmi les participants au TiSA, la publication du mandat donné à la Commission dans le cadre des négociations du TiSA « pourrait contribuer de façon positive au débat sur la transparence du TTIP ».

Autre argument avancé par Cecilia Malmström en faveur de la publication de ce mandat de négociation, la spécificité du TiSA qui est une négociation multinationale que l’UE a rejoint justement au vu de son caractère ouvert et de l’objectif de sa future multilatéralisation. La publication du mandat correspondrait au cadre de l’OMC pour la transparence et confirmerait la position de l’UE quant à l’idée d’inclure cet accord au sein du système multilatéral de l’OMC, affirme par conséquent la commissaire.

Cecilia Malmström, qui participe aux négociations au nom de l’UE, assure enfin au Conseil que la publication du mandat ne compromettrait en rien à la position de négociation de l’UE, et qu’elle ne porterait pas non plus préjudice à l’intérêt public de l’Union en matière de relations internationales. La commissaire est au contraire convaincue que cette publication « renforcerait la légitimité de ces négociations ».

L’eurodéputée luxembourgeoise Viviane Reding (PPE), qui a été nommée rapporteur sur le TiSA au sein de la commission du Commerce international (INTA), a aussitôt salué « chaleureusement » la démarche de Cecilia Malmström sur son compte Twitter, en indiquant l’avoir sollicitée en ce sens.


2015 : l’année de la chute des TAFTA, CETA et TiSA ?

Plus de 1 300 000 signatures en Europe pour l’ICE auto-organisée
après le refus de la commission de valider l’ICE initiale … et ce n’est qu’un début
Pour 10 pays le quorum est dépassé : Allemagne, Grande Bretagne, Autriche, Finlande, France, Slovénie, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et l’Irlande … et bientôt la Belgique
Nous pouvons et nous devons faire beaucoup plus pour faire bouger la Commission européenne
La mobilisation contre les Traités Transatlantiques continue !

SIGNER et FAIRE SIGNER est le mot d’ordre
*** Signez l’ICE —> https://stop-ttip.org/fr/signer/
Logo.png

 

*** Déclarez-vous Hors Tafta —> https://www.collectifstoptafta.org/agir/citoyen-nes/article/toutes-et-tous-hors-tafta

 

***  Alertez votre maire, votre député et vos députés européens (en un seul clic) avec la cyberaction  » Protégeons nos communes, départements et régions. Déclarons les Hors Tafta  » —> http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/protegeons-communes-departements-regions-declarons-hors-tafta-750.html


TISA, l’accord qui menace données personnelles, neutralité du net et exception culturelle

Pourrait-on imaginer un jour Pascal Rogard manifester coude à coude avec la CNIL et les membres de la Quadrature du Net ? Ce miracle pourrait avoir lieu au regard des positions américaines exprimées dans le cadre d’un accord de libre-échange nommé « Accord sur le Commerce des Services » (ACS) ou en anglais « Trade in Service Agreement » (TISA)

TISA est négocié depuis 2013 par les 23 membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dont l’Union européenne. Cet accord est fondamental puisqu’il va encadrer tout le commerce entre ces acteurs qui représentent 70 % du marché sur le terrain des services.

Selon la Commission européenne, ce document « vise à ouvrir les marchés et améliorer les règles dans des domaines tels que l’octroi de licences, les services financiers, les télécommunications, le commerce électronique, le transport maritime et les travailleurs qui se déplacent temporairement à l’étranger pour fournir des services ». Bruxelles devine dans cette suppression des barrières une meilleure fluidité des échanges, soit de jolis leviers pour la croissance et l’emploi.

Ces négociations se sont nouées entre les 23 membres de l’OMC  (Australie, Canada, Chili, Hong Kong (Chine), Colombie, Corée, Costa Rica, États-Unis d’Amérique, Islande, Israël, Japon, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Panama, Paraguay, Pérou, Suisse, Taipei chinois, Turquie et Union européenne) .  « L’ACS est ouvert à tous les membres de l’OMC qui souhaitent libéraliser le commerce des services. La Chine et l’Uruguay ont demandé à prendre part aux négociations. L’UE soutient ces demandes parce qu’elle souhaite que le plus grand nombre possible de pays adhèrent à l’accord » ajoute encore la Commission. C’est une démarche aux effets lourds puisque si une majorité valide cet accord, Tisa pourrait être étendu à tous les membres de l’OMC.

Les curieux pourront continuer à creuser pour trouver les documents préparatoires sur les sites officiels. « Comme toutes les autres négociations commerciales, celles portant sur Tisa ne sont pas publiques et les documents concernés ne sont disponibles que pour les seuls participants » leur répond la Commission qui se dit « soucieuse d’être aussi transparente que possible. »

Seulement, c’est par une voie détournée qu’on peut aujourd’hui prendre conscience des vues américaines sur ce texte. Il faut féliciter ici non Bruxelles, mais d’abord Wikileaks qui avait révélé en juin dernier les chapitres financiers en discussion et désormais l’Associated Whistleblowing press qui a publié au grand jour une version des positions américaines datant d’avril 2014.

Une libre circulation des données personnelles, sans barrière

Dans ce document, l’article X.4 prévoit qu’aucun des pays signataires ne pourra « empêcher un prestataire de service d’un autre pays à l’accord, de transférer, accéder, traiter, ou stocker des informations, notamment des données personnelles, à l’intérieur ou en dehors du territoire, où une telle activité est opérée en lien avec celle du prestataire de service ».

Pour les États-Unis, c’est une belle affaire puisque leur statut de Safe Harbor des entreprises américaines est actuellement menacé en Europe. Pour mémoire, la directive 95/46/CE oblige les États membres européens à interdire les transferts de données à caractère personnel vers un pays tiers qui n’assure pas un niveau de protection adéquat. Or, en 2000, la Commission européenne a reconnu que les entreprises US assuraient « un niveau adéquat de protection des données à caractère personnel ». Par ce constat, elles sont devenues un port sûr (ou « Safe Harbor »), ouvrant grandes les vannes à données personnelles vers les estomacs des gros acteurs américains.

Cependant ce statut est menacé d’abord politiquement. En mars 2014, les eurodéputés ont voté une résolution sur les systèmes américains de surveillance massive, réclamant une suspension immédiate du safe Harbog (ou sphère de sécurité). Ils avaient évidemment en mémoire les révélations Snowden sur les défaillances dans la protection des données des citoyens de l’Union. Le Goliath américain peut également craindre une menace judicaire venue d’un David Autrichien. Une action intentée par un étudiant en droit devant la CJUE via l’Irlande et Facebook pourrait remettre en cause ce confortable statut. S’il emporte cette bataille, chaque Etat membre sera remis dans la boucle décisionnelle pour autoriser ou non les transferts outre-Atlantique.

Voilà pour le contexte. Avec l’aide de Tisa, les États-Unis pourraient finalement sortir tête haute de ce fichu pétrin européen. C’est d’autant plus vrai que la liberté de mouvement de la donnée personnelle que cet accord consacre est épaulée par d’autres dispositions importantes.

Elles se nichent spécialement au sein de l’article X.2.1 qui vise à prévenir la mise en place de barrières trop fâcheuses sur les services en ligne. Son point (iii) veut par exemple empêcher les parties signataires d’exiger l’hébergement local des données traitées par les services informatiques. Soit du pain béni pour Google, Facebook, Amazon ou Apple qui pourraient continuer à aspirer nos fumées personnelles à plein poumon, sans trop de souci. La proposition américaine fait d’ailleurs l’économie d’exceptions fâcheuses comme celle liée au respect de la vie privée ou la protection des données personnelles, leviers qui auraient pu freiner ces transferts « open bar » s’ils avaient été explicitement mentionnés.

Du coup, selon une analyse menée par la professeure de droit Jane Kelsey (université d’Auckland, Nouvelle-Zélande) et le Dr Burcu Kilic (Public Citizen, Washington D.C.), la directive sur les données personnelles pourrait être purement et simplement « effacée » en Europe par la gomme TISA. Pas moins !

Détricoter en douceur la neutralité du Net

Ce projet d’accord prévoit également un volet relatif à la neutralité du net. Les Etats-Unis souhaitent que les utilisateurs puissent accéder aux services et aux applications en ligne, mais sous réserve des mesures raisonnables de gestion de trafic. Le texte est silencieux quant à la liste des mesures pouvant malmener la neutralité du Net, laissant le champ ouvert à l’imagination la plus fertile.

De même, notent les deux juristes, les termes évoquent une « obligation douce » en ce sens que les États reconnaîtraient simplement que les consommateurs puissent profiter de cette liberté d’accès sous condition. Cependant, cette technique est connue des praticiens : on ouvre une brèche pour installer un innocent précédent, avant une prochaine séance de musculation et de vraies obligations.

L’exception culturelle en prend également pour son grade

Ce n’est pas tout. Selon ces deux commentateurs, la proposition américaine pourrait également impacter les politiques culturelles nationales jugées un peu trop protectionnistes.

L’article X.7 prévoit en effet une série d’exceptions pouvant éviter ce grand marché. Seulement, les cas sont hyper restrictifs puisqu’ils visent expressément la conservation des espèces et des ressources naturelles ou les questions de sécurité intérieure. Les États-Unis pourraient du coup profiter de cet accord pour prohiber les politiques culturelles volontaristes imposées par exemple aux acteurs en ligne, spécialement via les mécanismes de quotas peu sensibles aux blockbusters de l’Oncle Sam.

La mesure viendrait à contre-courant des engagements pris par ceux également signataires de la Convention sur la diversité culturelle. Dans les pays qui prévoient de telles restrictions d’accès, « un vendeur sur Internet comme Amazon ne serait plus tenu à l’obligation de rendre disponibles des produits culturels nationaux pour vendre dans ce pays » remarquent les deux juristes.

L’accord est toujours en négociation, sans que les parties aient fixé de date butoir à ces échanges.


TAFTA – CETA – TISA : une manifestation lors du conseil communautaire de Saint-Etienne-Métropole

Le collectif CAC-42 Stop-TAFTA (avec Attac-Loire-sud) a interpellé les élus des communes de Saint-Etienne Métropole contre le Grand marché transatlantique, ce 10 décembre 2014 en soir.
Ce collectif veut mettre fin aux négociations actuelles entre l’Europe et les Etats-Unis. Les élus étaient invités à passer sous une banderole à l’entrée du musée d’Art moderne de Saint-Etienne Métropole pour approuver ou non leur action.

Les services publics ne sont pas à vendre / TiSA

TISA • L’accord sur le commerce et les services, qui vise la libéralisation des services publics, se négocie en catimini. Sandrine Salerno, conseillère administrative de la Ville de Genève, fustige le manque de transparence démocratique du processus.

Courant octobre, s’est tenue à Genève une conférence concernant le projet d’Accord sur le commerce de service, plus connu sous son acronyme anglais TISA (Trade in service agreement). Comme son nom l’indique, l’accord TISA porte sur les services publics et vise à déréguler et libéraliser ce secteur en le soumettant aux règles de la concurrence. Un accord inquiétant, à plus d’un titre. Explications.

Un accord négocié en catimini. Les négociations relatives à cet accord ont déjà fait l’objet de plusieurs rencontres à l’ambassade d’Australie sise à Genève. Elles regroupent une cinquantaine de pays dont la Suisse et se déroulent hors du cadre de l’OMC, en raison de l’impasse dans laquelle se trouve le cycle de Doha qui aurait normalement dû régler ces questions. Faute de résultat, certains pays ont décidé de conclure leurs propres accords.

Il est difficile de se faire une idée précise de ce que contiendra ce traité, tant le secret qui entoure les négociations est grand. Il a d’ailleurs fallu attendre des fuites sur Wikileaks pour que des éléments plus concrets soient rendus publics. Mais les rares informations ayant filtré ne sont pas de nature à rassurer celles et ceux qui, comme moi, entendent défendre les services publics.

Un objectif inacceptable. En effet, les services publics (la santé, l’éducation ou la fourniture en eau, par exemple) ne sont pas des biens au même titre que les marchandises et occupent une place à part dans nos systèmes démocratiques. En cherchant à répondre aux besoins sociaux fondamentaux et de manière non lucrative, les services publics jouent un rôle essentiel au bon fonctionnement de nos collectivités. A ce titre, il est normal qu’ils bénéficient d’une régulation particulière et qu’ils ne soient pas soumis tels quels aux mêmes règles de concurrence que les marchandises. Vouloir limiter toujours plus la capacité des Etats à légiférer dans ces domaines, afin de les soumettre aux seules lois du marché et les «réduire» ainsi à de simples objets de consommation, ne peut être accepté.

La population tenue à l’écart. En ma qualité d’élue, je constate chaque jour que des services publics forts et efficaces constituent une plus-value essentielle au bon fonctionnement de notre collectivité. Je sais également que la population est fortement attachée à ces services et qu’elle a pleinement conscience de leur utilité et de leur importance. J’ajouterais qu’en tant que citoyenne d’un pays à la longue tradition démocratique, je suis très attachée aux processus de consultation des citoyennes et des citoyens sur les sujets qui les concernent, et les services publics en font partie.

Il est dès lors particulièrement choquant que de telles discussions soient menées sans que les principaux destinataires de ces services, à savoir la population, ne puissent avoir accès aux informations pertinentes et soient ainsi en mesure de se forger leur propre opinion.

Des règles imposées et au service des seuls intérêts privés. Au final, sous couvert de libéralisation et de dérégulation, on cherche à nous faire croire que la libre concurrence est la panacée. Mais il n’en est rien. Ce que cherchent en réalité les négociateur-trice-s de TISA (et également ceux du TAFTA ou du CETA) ce n’est pas d’avoir moins de règles mais c’est d’avoir leurs règles! C’est-à-dire des règles qui s’imposent aux citoyen-ne-s en dehors des processus démocratiques traditionnels et qui ne visent qu’à servir les intérêts d’acteurs économiques privés.

Pour ces différentes raisons, il est crucial que ces projets d’accords ne se débattent pas en dehors du champ public afin que nous ayons toutes et tous voix au chapitre.

Sandrine Salerno*

 http://www.lecourrier.ch/

* Conseillère administrative, Ville de Genève.


TiSA – de quoi s’agit-il?

Un groupe de 21 Etats négocie à huis clos un nouvel «accord commercial»(TiSA: Trade in Services Agreement ou ACS: Accord sur le commerce des services). Il comprend notamment les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Japon,l’Union européenne ainsi que la Suisse. Ce groupe porte le nom de «ReallyGood Friends of Services» (ou: les vrais bons amis des services). L’intention desnégociateurs est avant tout de défendre les intérêts des grands groupes d’entreprises. Selon cet accord, toutes les prestations de service, notamment celles dudomaine des services publics, devraient être soumises aux obligations d’accès aux marchés mondiaux

TiSA – de quoi s’agit-il?

Pourquoi des négociations secrètes et séparées?
Les négociations ont été menées à huis clos et en dehors des structures de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Même le secrétaire général de
l’OMC a été exclu des négociations sur l’accord TiSA.
Au cours de ces dernières années, les pays du Sud membres de l’OMC ont fait preuve d’une plus grande assurance et ont formulé des revendications envers les pays industrialisés: si on attend d’eux qu’ils ouvrent leurs marchés aux prestations de service des pays industrialisés, ils exigent en contrepartie l’accès aux marchés des pays industrialisés pour leurs produits agricoles. Les pays du Sud posent aussi des exigences concernant la protection des brevets ou en rejetant le brevetage de gènes issus de plantes tropicales par des multinationales pharmaceutiques. Par le biais de négociations séparées, menées en dehors de l’OMC, on a tenté d’écarter les pays du Sud.
L’accord TiSA devrait être élaboré conformément aux desiderata des riches pays industrialisés, et forcer de fait tous les autres pays à appliquer ces règles

Commercialiser le monde?

Catastrophe 1: Listes «négatives» ou listes des services à exclure
Selon l’accord TiSA, chaque Etat partie à l’accord doit dresser la liste de ses services qu’il souhaite soustraire aux obligations d’accès aux marchés.
Cela signifie que pour tous les services ne figurant pas sur la liste des exceptions, l’ouverture du marché est obligatoire. Une source d’énergie aujourd’hui encore inconnue serait donc inévitablement soumise à l’obligation d’accès aux marchés, et il ne serait plus possible de prévoir pour cette dernière un monopole étatique par analogie à l’électricité. D’autres types de prestations de services qui n’existent pas encore et qui, pour cette raison, ne figurent pas sur les listes des exceptions, seraient également soumis aux obligations d’accès aux marchés.
Catastrophe 2: Clause «ratchet» ou clause de «cliquet»
L’accord TiSA prévoit qu’une fois une ouverture de marché effectuée, elle est irréversible. Même si cette ouverture devait se solder par un échec complet, la possibilité d’annuler une déréglementation introduite serait exclue définitivement
Catastrophe 3: Clause «standstill» ou clause du statu quo
Selon l’accord TiSA, le niveau de régulation existant au moment de la signature de l’accord ne pourrait plus être relevé par la suite. Si, par exemple, un canton ne dispose pas de loi limitant les heures d’ouverture des magasins à la signature de TiSA, on ne pourrait plus restreindre au niveau légal les heures d’ouverture des magasins dans le futur.
Ce principe s’applique également à d’autres restrictions, par exemple à celles limitant la vente d’alcool ou de tabac. Dans les magasins de la chaîne américaine Walmart, on peut aujourd’hui déjà acheter des armes.
Cette compagnie s’imagine certainement qu’elle pourrait appliquer le même principe dans des magasins en Suisse, dans le cas d’une implantation de ses activités dans notre pays.
Catastrophe 4: Clause «future-proofing» ou clause de pérennité
Selon l’accord TiSA, toute nouvelle prestation de service qui n’est pas encore inventée aujourd’hui serait automatiquement soumise aux obligations d’accès aux marchés. Mais, les personnes vivant au 18ème siècle, pouvaient-elles prévoir que nous aurions besoin à l’avenir d’un réseau électrique étatique et que nous ferions fonctionner des services publics? Pouvons-nous déjà connaître les prestations des services publics dont nous aurons besoin dans 10 ans, 20 ans, 100 ans? Et savons-nous déjà comment nous voudrons organiser ces services: sous forme de monopoles privés ou de services placés sous la responsabilité des pouvoirs publics?

Si TISA existait déjà..

TISA en 1850:
En 1850, les réseaux d’électricité n’existaient pas encore. Si l’accord TiSA avait été signé à cette époque, il n’aurait pas été possible de construire des réseaux publics, et l’électricité aurait obligatoirement été gérée par des entreprises privées.
Les lignes de chemin de fer n’existaient pas non plus en 1850. Si l’accord TiSA avait été signé cette année, les services publics actuels n’existeraient pas
TISA en 1950:
Durant les années de boom économique qui ont suivi la Deuxième guerre mondiale, il n’y avait pratiquement pas de chômage en Suisse. Dès lors, il n’est pas étonnant que notre pays ne dispose pas encore d’une assurance-chômage obligatoire dans les années 1950. Si l’accord TiSA avait été signé à cette époque, il n’aurait jamais été possible d’introduire l’assurance-chômage que nous connaissons actuellement
TISA en 2003:
En 2004, la population du Paraguay impose par la voie d’un référendum la reprise en gestion publique du système d’approvisionnement en eau jadis
privatisé, ainsi que l’ancrage dans la Constitution de l’accès à l’eau en tant que droit humain.
Si TiSA avait été signé en 2003 par le Paraguay, le référendum sur l’eau n’aurait plus été possible. Des multinationales telles que Veolia Environnement ou Nestlé auraient pu imposer avec succès la privatisation du système d’approvisionnement en eau dans ce pays.
TISA en 2014:
Des coups d’Etat militaires sont encore possibles de nos jours et, moyennant le paiement d’un pot-de-vin de quelques millions, on trouve aussi de nombreux chefs d’Etat corrompus prêts à signer en faveur d’une ouverture de marché.
Si TiSA était en vigueur, de telles signatures ne pourraient plus être annulées, même par un nouveau gouvernement démocratique et non corrompu, élu
ultérieurement. Aussi désespérées que puissent être les situations de plusieurs villes de Grèce ou de Hongrie, où l’approvisionnement en eau a été privatisé sous la pression des programmes d’économies, il ne serait plus possible de faire marche arrière et supprimer ces déréglementations si TISA était déjà appliqué

Si TISA était déjà en vigueur maintenant … en Suisse

2021 – aucune souveraineté sur la protection des données
La Centrale de compensation AVS à Genève veut sauvegarder ses données dans une base «Cloud» externe, en fixant cependant comme condition que le serveur de données soit localisé en Suisse. Le groupe Google dépose plainte contre la Suisse: «La directive selon laquelle le serveur de données doit être localisé en Suisse représente une limitation injustifiée de l’accès au marché.»
2022 – plus de loi sur les heures d’ouverture des magasins
Dans un canton, les citoyens acceptent une initiative populaire cantonale demandant la réintroduction d’une loi sur les heures d’ouverture des magasins, bien qu’une loi similaire ait été abolie quelques années auparavant.
Le groupe Walmart dépose plainte contre la Suisse: «L’introduction d’une loi cantonale sur les heures d’ouverture des magasins constitue une élévation illégale du niveau de régulation».
Il s’agit, certes, des situations inventées, mais néanmoins réalistes dans le cas où la Suisse signait l’accord TiSA qui fait actuellement l’objet de négociations à Genève.

en France ou ailleurs, en serait-il autrement ?


*La commune de Sainte Sévère (16) se déclare Hors GMT / TAFTA et dénonce le CETA et le TISA

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A Trade Storm Is Brewing / TPP – TAFTA – TiSA

A Trade Storm Is Brewing

At the beginning of the year, we warned you about the upcoming trade tsunami. Well hold on to your hats everyone, because another “trade” storm is heading our way.

Trans-Pacific Partnership (TPP) negotiators are meeting in Australia this month and are aiming to finish the massive 12-country “trade” agreement.

Despite mounting evidence that the TPP should not be completed — including the leak of another part of the top-secret text earlier this week — President Barack Obama wants the TPP done by November 11. That is when he will be meeting with other TPP-country heads of state in China at the Asia-Pacific Economic Conference.

With the TPP’s threats to food safety, Internet freedom, affordable medicine prices, financial regulations, anti-fracking policies, and more, it’s hard to overstate the damage this deal would have on our everyday lives.

But the TPP isn’t the only threat we currently face. We are also up against the TPP’s equally ugly step-sisters: TAFTA and TISA. And Obama wants to revive the undemocratic, Nixon-era Fast Track trade authority that would railroad all three pacts through Congress.

The Trans-Atlantic Free Trade Agreement (TAFTA) is not yet as far along as the TPP, but TAFTA negotiations recently took place in Washington, D.C., and more are set for a few weeks from now in Brussels. The largest U.S. and EU corporations have been pushing for TAFTA since the 1990s. Their goal is to use the agreement to weaken the strongest food safety and GMO labeling rules, consumer privacy protections, hazardous chemicals restrictions and more on either side of the Atlantic. They call this “harmonizing” regulations across the Atlantic. But really it would mean imposing a lowest common denominator of consumer and environmental safeguards.

The Trade in Services Agreement (TISA) is a proposed deal among the United States and more than 20 other countries that would limit countries’ regulation of the service sector. At stake is a roll back of the improved financial regulations created after the global financial crisis; limits on energy, transportation other policies needed to combat the climate crisis; and privatization of public services — from water utilities and government healthcare programs to aspects of public education.

TPP, TAFTA and TISA represent the next generation of corporate-driven “trade” deals. Ramming these dangerous deals through Congress is also Obama’s impetus to push for Fast Track. Fast Track gives Congress’ constitutional authority over trade to the president, allowing him to sign a trade deal before Congress votes on it and then railroad the deal through Congress in 90 days with limited debate and no amendments. Obama opposed Fast Track as a candidate. But now he is seeking to revive this dangerous procedural gimmick.

Because of your great work, we’ve managed to fend off Fast Track so far. This time last year, the U.S. House of Representatives released a flurry of letters showing opposition to Fast Track from most Democrats, and a wide swath of Republicans. This is something the other side was not expecting, and they were shocked. We won that round, but Obama and the corporate lobby are getting ready for the final push.

Because Fast Track is so unpopular in the House, Speaker John Boehner has a devious plan to force the bill through Congress in the “lame duck” session after the November elections. We need to make sure our “ducks” are in a row before that.

Some members of Congress are working on a replacement for Fast Track. U.S. Sen. Ron Wyden (D-Ore.) says he will create what he calls “Smart Track.” It is not yet clear if this will be the real Fast Track replacement we so desperately need, or just another Fast Track in disguise.

Sen. Wyden will want to be ready to introduce his Smart Track bill right as the new Congress starts in January 2015. This means we have only a couple of months left to make sure his replacement guarantees Congress a steering wheel and an emergency brake for runaway “trade” deals.

With all these deadlines drawing near, it’s clear that a knock-down, drag-out fight is imminent. But we will be ready. The TPP missed deadlines for completion in 2011, 2012, and 2013 — if we keep up the pressure, we can add 2014 to that list as well. That’s why there will be a TPP/TAFTA/TISA international week of action Nov 8-14 — more details coming soon!


11 OCTOBRE : Les manifestations / les photos / les vidéos

Envoyez vos photos —> stoptafta@gmx.fr

 

 *** AIN

 

Grand marché transatlantique : soutien européen pour la pétition

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TISA /ACS – le 4 juillet 2013, ils ont votés l’autorisation de la négociation ACS/TISA

 *** Le parlement européen l’a fait le 4 juillet 2013.

Depuis plusieurs mois nous avions donné un signal d’alerte –  voir nos articles de décembre 2013 à avril 2014 :

—>  https://stoptafta.wordpress.com/2013/12/01/le-libre-echange-menace-la-democratie-manif-devant-lomc-a-geneve-mardi-3-decembre-%c2%b718h-%c2%b7-esplanade-du-mont-blanc/

—> https://stoptafta.wordpress.com/2014/04/21/geneve-manifestation-non-a-laccord-tisa-gmt-tafta/

—> https://stoptafta.wordpress.com/2014/04/30/des-services-de-moins-en-moins-publics-liberation-via-mediapart/

Heureusement Wikileaks en a parlé :

—>  https://stoptafta.wordpress.com/2014/06/20/wikileaks-publie-le-projet-de-laccord-secret-tisa/

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*** Qui a voté pour, qui a voté contre …

Pour comprendre le vote qui suit. Les eurodéputés français apparaissent en gras. Sont soulignés ceux qui ont été reconduits au Parlement européen. Les votes des eurodéputés sont classés en fonction des groupes politiques auxquels ils appartiennent. A savoir :

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TISA / Wikileaks : traduction de 3ème document : Analysis Article – Secret TISA – Financial Services Annex

Traduction. Source : Wikileaks

document en Pdf en bas de page

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 Analysis Article – Secret Trade in Services Agreement (TISA) – Financial Services Annex

Titre : Memorandum on Leaked TISA Financial Services Text

Note sur le texte exfiltré du TISA Services Financiers,

Par Professeur Jane Kelsey, Faculté de Droit, Université d’Auckland, Nouvelle Zélande

Cette note fournit une analyse préliminaire du chapitre exfiltré, services financiers, de l’Accord sur le Commerce des Services ( TISA )daté du 14 avril, 2014. On y soulève les points suivants :

  • Les documents (faisant l’objet )de la négociation sont tenus encore plus secrets que dans le cas du Partenariat trans-Pacifique (TTPA ) et va à l’encontre d’efforts menés au sein de l’OMC vers plus de transparence.

  • Le TISA est promu par les gouvernements mêmes qui ont mis en place le modèle défaillant de (dé)régulation financière à l’OMC, qui est considéré comme en partie responsable de la crise financière mondiale (GFC ).

  • Ces mêmes états ont bloqué des efforts faits par d’autres membres de l’OMC pour débattre de façon critique sur cette régulation après la GFC en vue de la réformer.

  • Ils veulent étendre et approfondir le régime existant par le biais du TISA, en contournant la série de négociations Doha bloquée à l’OMC et en créant un nouveau modèle pour de futurs accords de libre-échange et finalement, pour l’OMC.

  • Le TISA est conçu pour, et en consultation étroite avec, l’industrie mondiale de la finance, dont la cupidité et l’imprudence sont considérées comme causes des crises successives et qui continuent à monopoliser la régulation dans les institutions mondiales.

  • Un échantillonnage des dispositions de ce texte exfiltré montre que on s’attendra à ce que les gouvernements qui adhèrent au TISA : engagent et étendent leur niveau actuel de dérégulation financière et de libéralisation ; perdent le droit d’exiger que les données soient détenues dans le pays ; subissent des pressions pour qu’ils autorisent des produits d’assurances potentiellement toxiques ; soient exposés à des poursuites s’ils adoptent des mesures pour empêcher ou pour réagir à une autre crise.

Sans avoir accès au texte complet du TISA, toute analyse est forcément Provisoire. Il faut que l’ébauche du texte TISA et les documents d’information soient publiés pour permettre une analyse bien documentée et la prise de décisions.

1 / Un manque de transparence sans précédent change complètement la tendance vers la transparence de l’OMC .

La note explicative note que l’ébauche du texte sera classée secret pendant cinq ans après que le TISA aura été mis en application ou que l’on aura mis fin d’une autre façon aux négociations. On peut supposer que cela s’applique à d’autres documents en dehors du texte final. Cette disposition dépasse les 4 ans prévus dans l’Accord de Partenariat Trans-Pacifique super-opaque (TPPA) ! Elle est également en contradiction avec la transparence remportée de haute lutte à l’OMC, qui publie des documents relatifs aux négociations sur l’Internet depuis un certain nombre d’années. (1)

L’opacité pendant les négociations pour un traité commercial obligatoire et exécutoire est répréhensible et peu démocratique, et invite des décisions mal documentées et partiales. Il est évident que l’opacité après coup est destinée à empêcher que les gouvernements soient tenus comme responsables par leurs législatures et leurs citoyens.

La suppression des documents d’information ( travaux préparatoires) crée également des problèmes de droit. La Convention de Vienne sur le Droit des Traités ( The Vienna Convention on the Law of Treaties ) reconnaît que ceux-ci constituent un outil essentiel pour l’interprétation des textes juridiques. La non-divulgation fait qu’il est impossible pour des décisionnaires, les régulateurs, les agences de supervision non-gouvernementales, les partis d’Opposition, les sociétés de services financiers, les universitaires, et les autres commentateurs de comprendre la signification voulue ou appliquer le texte avec assurance.

2/ Les états qui poussent (pour que cela se fasse) ont été responsables des règles financières pro-industrie de l’OMC.

Les pays qui participent aux négociations sur le TISA sont l’Australie, le Canada, le Chile, le TaÏwan ( Taipai chinois), la Colombie, le Costa Rica, le Hong Kong, la Chine, l’Islande, l’Israël, le Japon, le Liechtenstein, le Mexique, la Nouvelle Zélande, la Norvège, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la Corée du sud, la Suisse, la Turquie, les USA, et l’Union européenne, y compris ses 28 états membres.

Le texte exfiltré montre que les USA et l’UE, qui ont poussé pour la libéralisation des services financiers dans l’OMC, sont les plus actifs dans les négociations sur les services financiers dans le TISA. Le troisième plus actif des participants est le célèbre paradis fiscal, le Panama.

Pour comprendre les implications des propositions du TISA concernant les services financiers, il est nécessaire de comprendre les textes comparables de l’OMC. Ce que l’on appelle communément le Financial Services Agreement (Accord sur les services financiers ) est un composite de textes :

– 1 Le GATS ( Accord général sur le commerce des services ) établit le cadre pour les règles qui gouvernent les transactions en services entre un consommateur dans un pays et un fournisseur dans un autre ; (2)

– 2 L’annexe concernant les services financiers s’applique à tous les membres de l’OMC ; (3)

– 3 Les programmes d’engagement spécifient quels services financiers chaque pays engagé vis-à-vis des règles-clefs en (1) et en(2), et d’éventuelles limitations de ces engagements (4) ; et

– 4 Un Understanding on Commitments in Financial Services ( Entente sur les engagements dans les services financiers) sur la base du volontariat établit des règles plus étendues et a un statut légal ambivalent à l’OMC (6).

Les services financiers sont définis par une liste large et non-exclusive, qui comprend les assurances-vie et autres, la réassurance, la rétrocession, les transactions bancaires, les dérivés commerciaux et les bureaux de change et la gestion de fonds, les indices de solvabilité, les conseils financiers et le traitement des données ( voir ART X2).

Ces règles s’appliquent aux mesures qui « impactent » la fourniture de services financiers par l’investissement étranger direct (établissement commercial) ou fourniture de l’étranger par livraison à distance ou des services achetés dans un autre pays ( trans-frontaliers). Elles visent également à « discipliner » les gouvernements en faveur d’un modèle de régulation financière légère ( s’approchant de) l’auto-régulation.

Les règles importantes ciblent ce qui est vu par l’industrie des services financiers comme des obstacles à ses opérations mondiales souples, y compris :

– des limites concernant la taille des institutions financières ( trop grandes pour tomber) ;

– des restrictions sur les activités ( par exemple, des banques de dépôt qui font du trading pour leur propre compte) ;

– investissements étrangers obligatoirement par le biais de filiales ( régulées par le pays-hôte) plutôt que par des agences ( régulées depuis leur pays d’origine) ;

– les données financières obligatoirement conservées dans le pays ;

– des limites sur les transferts de fonds dans les transactions trans-frontalières ( finance électronique) :

– autorisation de fournisseurs trans-frontaliers ;

– des monopoles d’état pour les fonds de pension et l’assurance contre les désastres ;

– obligation de divulguer des opérations à l’étranger dans les paradis fiscaux ;

– certaines transactions doivent être faites en utilisant des changes publics plutôt que des opérations hors cote invisibles ;

– accord (obligatoire) pour la vente de produits financiers « innovateurs » ( potentiellement toxiques)

– régulation des agences d’indices de solvabilité ou conseillers financiers ;

– contrôle des entrées et sorties de capitaux spéculatifs ;

– nécessité pour une majorité des directeurs d’être domiciliés dans le pays ;

– autorisation et régulation des fonds d’investissements ; etc.

3/ Les états qui sont favorables au TISA ont bloqué les débats critiques à l’OMC post- grande crise financière.

Cette combinaison de la libéralisation des marchés financiers et une régulation financière légère et tolérante des risques a rendu possibles les excès de la puissante industrie financière américaine et européenne et la croissance du système bancaire fantôme. Différents membres de l’OMC ont demandé que les règles soient examinées à nouveau après la crise financière. Par exemple, en mars, 2011, l’ambassadeur à l’OMC de la Barbade a présenté un document à la Commission des Services Financiers dans lequel on pouvait lire :

La crise a servi à mettre en lumière des défaillances dans l’environnement mondial de la régulation et de la conformité qui gênent la mise en œuvre de mesures rectificatives et dans certains cas les exposent à la contestation. A moins que l’on ne considère que de tels problèmes ne se poseront jamais plus, ils font ressortir le besoin d’examiner à nouveau certains aspects des règles mondiales y compris les règles GATS de l’OMC qui encadrent les opérations des pays, pour que l’on puisse prendre des mesures correctives sans courir le risque de les voir considérés comme des infractions aux engagements.(7)

Par la suite, des tentatives menées par l’Equateur pour qu’il y ait débat en Commission ont été éviscérées à tel point que la discussion qui a eu lieu finalement en avril, 2013, n’avait aucun sens.(8)

Des inquiétudes similaires ont été exprimées en dehors de l’OMC. (Les membres de) la Commission mise en place par le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2009 pour examiner la crise financière ( la Commission Stiglitz) ont écrit dans leur rapport provisoire que la libéralisation des services financiers , liée au commerce avait été avancée sous la rubrique de ces accords » sans que soient prises en considération de façon appropriée ses conséquences sur les mouvements financiers bien ordonnés, la gestion des taux d’échange, la stabilité macroéconomique, la dollarisation, et la régulation prudente des systèmes financiers nationaux. »(9) Dans leur rapport final, ils ont demandé que les accords soient revus de façon critique.

Les membres les plus importants de l’OMC, avec, en tête, les USA, le Canada, l’Australie, la Suisse et l’UE ont invariablement refusé d’accepter qu’il y ait un rapport quelconque entre les règles de l’OMC sur les services financiers et la grande crise financière. Au lieu de cela, ils ont continué à négocier des traités bilatéraux de libre échange et d’investissement qui enferment les gouvernements encore plus dans ces systèmes et étendent encore plus leurs obligations.

Dans beaucoup de cas, les grandes puissances ont présenté ces exigences aux pays du sud du monde comme faisant partie du modèle non négociable des accords de libre-échange. Des pays pauvres qui avaient pris soin de ne pas trop s’exposer vis-à-vis des services financiers à l’OMC se sont souvent retrouvés liés par une version plus extrême de ces règles et obligations par le biais d’accords de libre-échange.

4/ Le rôle stratégique du TISA à l’OMC et dans les accords de libre-échange

Les USA ont insisté pour que les négociations sur l’accord sur les services financiers pendant la série GATT en Uruguay, continuent pendant plusieurs années après la fin de la série, tant qu’ils n’ont pas été satisfaits des engagements pris. Il a été estimé que l’accord global final couvrait 95% du commerce international en transactions bancaires, assurance, services d’information et valeurs mesurés en revenus.(10)

En 2000, On a commencé des tentatives pour étendre ces engagements, ainsi que le GATS l’autorisait. Ces discussions ont été incorporées dans la série de négociations de l’OMC à Doha en 2001. Cette série s’est interrompue au milieu des années 2000. Des tentatives faites pour relancer les négociations sur les services par des négociations plurilatérales ont échoué.

Les gouvernements qui poussaient ces négociations sont sortis des frontières formelles de l’OMC pour poursuivre le TISA. Ils se désignent comme les « très bons amis des services » Leur objectif est de faire du TISA la nouvelle plateforme des services financiers. Les USA ont dit qu’ils voulaient établir de nouvelles règles de négociation pour le TISA , encourager suffisamment de pays à s’engager pour permettre que le TISA soit incorporé dans l’OMC, puis faire en sorte que les mêmes règles soient adoptées pour les négociations à l’OMC. (11) La Commission européenne a dit que le TISA utilisera les mêmes concepts que le GATS pour qu’il puisse « faire facilement partie des attributions du GATS ».(12)

La manière dont cela pourrait se passer n’est pas évidente. Ou bien il faudrait que deux tiers ou trois quarts des Membres donnent leur accord pour que le TISA s’intègre sous les auspices de l’OMC, même en tant qu’accord plurilatéral.(13)

Des pays tels que le Brésil et l’Inde se sont montrés très critiques à l’égard du TISA et les USA n’ont pas voulu que la Chine en fasse partie. Mais la pression exercée sur les Membres de l’OMC sera immense. Si le projet aboutissait, de nombreux gouvernements du sud qui ont résisté aux pires exigences du GATS et aux aspects-services de la série Doha découvriront qu’à la fin, ils se retrouveront avec quelque chose de pire.

Si le TISA reste en dehors de l’OMC, il ne couvrira que les signataires. C’est dangereux, ça aussi. Les pays qui étaient au centre des finances mondiales et étaient responsables de la grande crise financière seront obligés de maintenir les règles qui ont permis que la crise ait lieu. Les réformes minimales qu’ils ont adoptées post-grande crise financière deviendront la régulation maximale autorisée. Dans plusieurs documents récents du FMI, il y a eu des références au « refus par les pays riches d’admettre » la possibilité d’autres crises dévastatrices s’ils maintiennent la politique et le régime de régulation actuelles.(14) On y signale également la fait que de nombreux pays en voie de développement , qui ont pris des mesures de prudence après avoir vécu la crise financière asiatiques et des situations traumatiques similaires, sont bien moins exposés.(15) Et pourtant, les architectes du TISA ont l’intention d’obliger ces pays à adopter les règles défaillantes qu’ils n’ont pas contribué à négocier, soit en tant que « meilleures pratiques » nouvelles pour les accords de libre-échange ou par l’OMC.

5/ L’industrie des finances s’est emparée de la régulation mondiale

Le développement des règles mondiales financières sous couvert de « commerce » a été l’invention personnelle de cadres supérieurs d’American Express, Citicorp, AIG et Merrill Lynch à la fin des années 70. Le rôle ( qu’ils ont joué) et celui joué par la suite par un lobby plus large le Financial Leaders Group ( Groupement des leaders du monde des finances ) est bien documenté. L’ancien directeur de la division services de l’OMC a lui-même reconnu, en 1997, que : » Sans l’énorme pression exercée par le secteur des services financiers américains, en particulier des compagnies comme American Express et Citicorp, il n’y aurait pas eu d’accord sur les services. »(16)

Au fur et à mesure que le lobby a évolué, c’était toujours Wall Street qui menait, mais il s’est agrandi , comprenant désormais les institutions bancaires et d’assurances les plus importantes, des banques d’investissement et des fournisseurs de services financiers auxiliaires, des gestionnaires de fonds aux agences d’indices de solvabilité et même l’agence d’actualités Reuters. Plus tard, ils ont été rejoints par la e-finance et l’industrie de paiements électroniques, qui comprend cartes de crédit, les cartes de magasin, les cartes de crédit pré-chargée, la gestion des caisses automatiques, et des opérateurs de systèmes de paiement comme Paypal.

Les lobbyistes de l’industrie ont également fixé les exigences concernant les services financiers dans le TISA. Le Président du Board of the US Coalition of Service Industries ( la Commission de la coalition américaine des industries de services )est le vice-Président du Groupe des Clients institutionnels à Citi. Quand on compare les exigences de l’industrie , telles qu’elles étaient exprimées dans la consultation sur le TISA faite par The US Trade Representative en 2013, avec le texte exfiltré, il devient évident qu’ils risquent d’obtenir la plupart des choses qu’ils ont demandées. Des extraits de leurs conclusions sont listés à la fin de ce document.

6/ Exemples des dangers que représente le TISA

Un certain nombre des dispositions du texte exfiltré figurent déjà dans les instruments du GATTS concernant les services financiers, surtout l’Entente volontaire. Cependant, la Colombie, le Costa Rica, le Pakistan, le Panama et le Pérou, qui participent au TISA, semblent ne pas avoir adopté l’Entente.

Les éléments nouveaux du TISA, bâtis sur le GATS, plus des règles figurant dans l’accord de libre-échange entre la Corée du sud et les USA , et celles proposées dans l’accord de partenariat trans-pacifique et le Partenariat trans-atlantique pour le commerce et l’investissement. Les partis du TISA qui ne sont pas encore liés par de tels accords seraient donc confrontés à de nouvelles obligations particulièrement onéreuses.

La sélection suivante de dispositions montre une partie de ce qui est nouveau et/ou dangereux dans le TISA. Il ne s’agit que d’un échantillonnage des problèmes légaux.

7/ Lier les pays au modèle défaillant du GATS ( ARTX3 et X4)

Le plus grand danger, c’est que le TISA empêchera les gouvernements de rendre plus strictes les règles sur le secteur financier. Ainsi que l’on l’a noté ci-dessus, le risque le plus important, c’est pour les pays qui n’ont pas encore adopté L’Entente sur les services financiers de l’OMC, n’ont pas déjà des engagements importants sur les services financiers avec les USA ou l’UE aux termes d’accord de libre-échange, ou les deux. Mais il s’agit-là d’un risque sérieux pour tous les partis d’un TISA, surtout ceux dont le système de régulation financière est faible.

Quand le GATS a été développé tout d’abord, les gouvernements gardaient un certain contrôle sur la question de savoir dans quelle mesure la régulation des services était assujettie aux règles centrales du GATS. Ces règles centrales couvrent le droit de sociétés financières étrangères de s’établir et d’opérer dans le pays d’acceuil ; la fourniture trans-frontalière de la gamme étendue de services et de produits financiers ; la possibilité pour les habitants du pays d’acheter ces services et produits dans un autre pays ; et le genre de régulations qu’ils pouvaient adopter chez eux.

Il existe différentes façons de permettre aux gouvernements de contrôler de tels engagements.

Le GATS donnait aux gouvernements la flexibilité leur permettant de faire la liste des services qui seraient régis par ces règles centrales, et limiter davantage leur vulnérabilité dans ces secteurs ( une approche « liste positive »).

L’Entente volontaire fonctionnait avec une « liste négative » qui exigeait que les gouvernements spécifient ce qui n’était pas couvert par ses règles supplémentaires. Cette approche est de plus en plus répandue dans les accords de libre-échange, surtout ceux avec les USA.

Quand il s’agit de listes négatives, les gouvernements lient les mains de leurs successeurs, même confrontés à des défis nouveaux et imprévus. Les risques d’erreur sont également élevés. On a résisté aux propositions visant à adopter des listes négatives dans le GATS, y compris lors de la série Doha.

Il n’est pas clair comment exactement les programmes fonctionneront pour les services financiers dans le TISA sans avoir accès aux autres éléments du texte. On pense que le TISA propose « un hybride » constitué de listes positives et négatives. Il se peut que ces règles garantissent l’accès de sociétés étrangères aux marchés des services du pays en utilisant l’approche –liste positive ; cela permettrait à un gouvernement de spécifier quels services et secteurs seront couverts par les règles d’accès aux marchés.

Mais l’obligation de non-discrimination, où un fournisseur de services étranger doit être traité non moins favorablement qu’un concurrent national, suivrait une approche –liste négative. Les gouvernements seraient obligés de déclarer quels services, activités ou lois ne sont pas soumis à cette règle ; on ne permettrait des restrictions spéciales sur les services, les produits ou les mesures étrangers que lorsque ils étaient listés de façon explicite. Cela s’appliquerait même dans des secteurs qui n’étaient pas ouverts sur la liste d’accès aux marchés ( positive ).

Une mise à l’arrêt (standstill) s’appliquerait aussi : les gouvernements seraient obligés de figer leurs niveaux de libéralisation existants sans introduire, à l’avenir, de nouvelles restrictions.

Il y a aussi des signes d’un rochet ( rachet- dispositif qui ne marche que dans un sens ). Quand un gouvernement réduit les restrictions concernant des sociétés financières, les services ou les produits étrangers, ces changements seraient automatiquement vérrouillés.

Finalement, il a été suggéré qu’il se peut qu’il n’y ait pas de disposition pour ajouter de nouvelles réservations aux programmes ; il existe une disposition de ce genre dans le GATS, bien qu’elle soit très difficile à utiliser.

Le texte exfiltré sur les services financiers semble suivre ce chemin.

Accès au marché financier d’un pays

Les USA ont fait des propositions spécifiques concernant la programmation des engagements concernant les services financiers.

Aux termes de ART X.3.1 les partis doivent faire la liste de leurs engagements permettant aux fournisseurs de services étrangers des pays TISA de s’établir dans leur pays.

Leurs engagements permettant la fourniture de services financiers trans-frontaliers ne s’appliqueraient qu’à une liste tronquée de services financiers dans ART X.8. Ceux-ci concernent, pour la plupart, les assurances et une gamme de services auxiliaires, plus des paiements électroniques et des services de gestion de porte-feuilles ; ils n’incluent pas les services principaux concernant la banque et le commerce des produits financiers.

Ces engagements se feraient en accord avec l’Art. 1-3 du texte principal du TISA, dont on suppose qu’il est basé sur une liste positive.

Hong Kong China veut qu’il soit bien clair que les partis peuvent établir des limites à la portée de leur engagement concernant un service financier en particulier, comme l’autorise le GATS. Cette proposition implique que les USA ne veulent pas permettre aux gouvernements d’imposer une limitation quelconque sur un secteur quand ils acceptent qu’il soit couvert par ces règles.

Sans avoir accès au reste de l’accord, il n’est pas clair quelles règles s’appliqueraient si la proposition des USA n’était pas acceptée. On suppose que l’Art 1-3 du TISA s’appliquerait aux services financiers comme à tous les autres services.

La non-discrimination contre des firmes étrangères

La proposition des USA pour l’Art X.3.2 contient des engagements à ne pas discriminer contre les services financiers des autres pays du TISA, pratique connue sous le nom de »préférence nationale ». Ce paragraphe ne s’applique qu’aux services financiers qui sont fournis de façon trans-frontalière. A nouveau, ces services se limitent aux services listés dans l’Art.X.8

Il existe un renvoi à l’Art11-2 du texte principal du TISA qui n’a pas été exfiltrée.

D’après les apparences, il semble que cette disposition limite le traitement en préférence nationale des services financiers à ces services trans-frontaliers, à moins qu’un pays du TISA ne dise qu’elle s’applique aussi aux investissements étrangers directs (l’établissement d’une présence commerciale). Mais c’est impossible à vérifier.

Il semble probable que les engagements concernants la préférence nationale utilisent une liste négative, mais c’est impossible à vérifier.

La mise à l’arrêt (standstill)

Jusqu’à là, cette analyse laisse penser que les partis du TISA peuvent décider quels services financiers ils soumettront à ces règles, mais les USA veulent limiter dans quelle mesure ils peuvent sélectionner et choisir à l’intérieur de ces secteurs.

La disposition cruciale, c’est l’Art X.4, qui imposerait une mise à l’arrêt ( standstill) aux mesures financières existantes du pays qui ne seraient pas conformes aux règles. Cela signifie que les gouvernements doivent fixer leurs niveaux existants de libéralisation pour les investissements étrangers directs concernant les services financiers, la fourniture trans-frontalière de services financiers et le transfert de personnel. Les règles actuelles seront les plus restrictives des services financiers qu’un gouvernement serait autorisé à utiliser. Ils seraient encouragés à y verrouiller une nouvelle libéralisation au-delà du status quo.

L’Australie veut garder plus de flexibilité, avec application de la mise à l’arrêt le jour où le TISA entre en vigueur. Cela permettrait aux gouvernements d’adopter de nouvelles règles avant cette date, en s’assurant ainsi plus d’espace de régulation qu’ils n’ont maintenant. Il y est expressément autorisé la reprise de telles mesures.

Il n’est pas apparent, à en juger d’après le texte exfiltré, si un rochet s ‘applique pour verrouiller toute nouvelle libéralisation des services financiers.

L’Art X.7 ( présence commerciale) et l’ART X.8( commerce trans-frontalier) montrent que l’UE et les USA se montrent durs en disant que ces mesures de programmation définissent les engagements d’un pays par rapport à un service ou un secteur financier. L’Australie veut une capacité plus étendue pour faire la liste des conditions et des qualifications concernant les services listés dans le programme ( cela ressemble à ce que proposait Hong Kong China dans l’Art X.3.1).

Les implications sont importantes. L’objectif est d’obtenir des niveaux d’engagement beaucoup plus élevés qu’il n’en existe dans le GATS, ou qu’ont été promis dans la série Doha ; ou même qui existent dans la plupart des accords de libre-échange. Cela obligerait les gouvernements à maintenir le système actuel, défaillant, de régulation financière. Un parti du TISA pourrait se voir poursuivi s’il cherchait à renforcer des règles financières qui ont été mises en place au cours des trois dernières décennies, qui ont été caractérisées par une libéralisation ou une dérégulation imprudente ou mal conçue. Dans le domaine des services financiers, c’est très risqué.

8/ Disponibilité accélérée des assurances ( ART. X.21)

L’article X.21exige que les procédures de régulation soient conçues pour faciliter la tâche aux assureurs sous licence qui veulent proposer des services assurances trans-frontaliers et dans le pays. On trouve parmi les ( moyens de) facilitation une date limite pour refuser un produit d’assurances, après laquelle le produit doit être approuvé ; l’exemption de la nécessité d’obtenir l’approbation du produit pour différentes sortes d’assurances ; le fait d’accepter de nouveaux produits sans limites..

La Grande Crise Financière ( GFC) illustre les implications. Les échanges de dettes toxiques (Credit default swaps, ou CDS) constituaient un des produits innovateurs au cœur de la crise. Les échanges fonctionnent comme une forme d’assurance : l’acheteur de la dette accepte le risque qu’un emprunteur ne paie pas et si c’est le cas, il paie ( à sa place). En retour, il reçoit des revenus. D’après les estimations, 80% étaient des CDS « nus », où l’investisseur qui prend l’assurance ne possède même pas le bien assuré (17)- en fin de compte, ils pariaient sur la possibilité que des biens assurés appartenant à quelqu’un d’autre puissent faillir. En 2008, environ 60 trillions de dollars étaient bloqués dans des dettes toxiques. AIG, instigateur-clef des règles sur les services financiers, détenait pour 440 milliards de dollars de CDS quand la bulle a éclaté, et a été renfloué par le contribuable américain.

ART.X.21 ouvre la porte à des désastres similaires. Comme l’a montré la Grande Crise Financière, les gouvernements sont parfois lents et peu disposés à réguler des produits financiers, surtout si ceux-ci sont complexes et si l’assureur ou l’industrie toute entière fait pression sur eux. Les dispositions de transparence, décrites ci-dessous, augmentent leur prise. Souvent les régulateurs ne découvrent les dangers d’un produit d’assurance que quand c’est trop tard. Il y a de plus en plus de pression pour que l’on passe d’une régulation qui accepte volontiers et qui tolère la prise de risques vers une régulation qui juge des fournisseurs de services financiers et ces services selon leurs mérites. Cette disposition contribuerait à protéger les produits d’assurance contre cette tendance.

9/ Le Traitement et le Transfert des Données ART. X.11

Le lobby des services tout entier veut empêcher les gouvernements d’exiger que les données soient traitées et stockées localement. Les firmes qui dominent la technologie de stockage des données à distance sont majoritairement basées aux USA. Des firmes américaines dominent également le secteur de la technologie de l’information et des communications en général. Le droit de stocker des données ailleurs est particulièrement important pour l’industrie financière parce que la finance, CE SONT des données. Les industries américaines d’assurances et de cartes de crédit ont été particulièrement robustes dans leur opposition aux exigences de « localisation ».

ART X.11 contient deux propositions. L’une vient de l’UE et le Panama et est exprimée en termes négatifs : un parti n’empêchera pas de tels transferts. Le droit qu’a un état de protéger les données personnelles, la vie privée et la confidentialité est limité par une obligation ( qui lui est faite) de ne pas utiliser ce droit pour contourner les dispositions du TISA. C’est une situation inextricable : le gouvernement ne peut adopter des mesures sur la vie privée, etc. si on peut arguer que celles-ci violent des dispositions du TISA. Mais ils auraient pu prendre de telles mesures de toute façon !

La proposition des USA est beaucoup plus directe. Les USA veulent un droit couvre-tout pour un fournisseur de services financiers d’un parti du TISA de faire entrer ou sortir des informations sous forme électronique ou autre du territoire d’un autre parti du TISA pour en traiter les données quand ce traitement constitue une partie ordinaire de leur activité. Il est difficile de trouver une forme de service financier où le traitement des données ne fait pas partie de l’activité. Cette obligation est déclarée sous une forme positive et sans entraves. On n’y prétend pas que l’état ait un droit quelconque de protéger la vie privée et les données.

A première vue, cette protection pourrait se trouver dans l’ART.X.18, tel que le proposent l’UE et les USA. Mais la disposition est exprimée de façon négative : rien ne sera compris comme l’obligation faite à un parti de divulguer des informations concernant les affaires et les comptes de consommateurs individuels. Cela signifie que le TISA n’impacte pas la possibilité pour les états d’exiger la divulgation d’informations, sans doute au gouvernement, concernant les individus. Il ne s’agit pas ici de protéger la vie privée ou d’empêcher ceux qui détiennent les données personnelles d’en faire un mauvais usage pour des raisons politiques ou commerciales.

Quand les données sont stockées à l’étranger, il devient presqu’impossible pour les états de contrôler l’utilisation des données et imposer la responsabilité légale. La nécessité de protéger les données d’un mauvais usage par les états est devenue particulièrement importante depuis les révélations faites par Snowden au sujet de l’utilisation par les américains de lois ou de pratiques du pays pour avoir accès aux données personnelles dans le monde entier.

10/ Une Régulation efficace et transparente ( ART 16)

A nouveau, il y a deux propositions, l’une de l’UE et le Trinidad, et une version plus étendue des USA. Les deux exigent une consultation préalable à propos de toute régulation nouvelle «  dans la mesure du possible » pour « tous les partis concernés » ou, pour les USA plus explicitement « des personnes et des partis ( états) concernés ».

En plus de faire en sorte qu’elles aient une occasion raisonnable de faire des commentaires, les USA disent que la décision finale devrait, dans la mesure du possible, aborder par écrit les commentaires importants faits par des personnes intéressées à propos des régulations proposées. De même, dans le cas où la demande faite par un fournisseur de services financiers voulant fournir un service financier a été rejetée, il faudrait l’informer de la raison.

Tant que l’on ne le met pas en contexte, tout ceci a peut-être l’air assez raisonnable. Rappelez-vous comment l’emprise de l’industrie des finances sur les agences de régulation et de supervision et sur d’autres agences publiques de surveillance a contribué à la grande crise économique. (19). Le modèle de régulation financière basée sur le risque et les normes Basel 2 pour la régulation prudente des banques ont permis à l’industrie elle-même de devenir un régulateur de première ligne. Les ressources et la capacité des agences de régulation ont été réduites de beaucoup, ainsi que leurs connaissances et la confiance (nécessaire) pour entreprendre une régulation active.

Les USA veulent aussi que toute régulation financière soit administrée de « manière raisonnable, objective et impartiale ». Mais il s’agit là de critères hautement subjectifs qui fournissent un terrain fertile pour la contestation et, si nécessaire, un différent.

La transparence doit être vue comme faisant partie d’un spectre plus large de l’influence de l’industrie. La pression exercée sur les régulateurs, inondés d’arguments et d’études, et de demandes d’explications, est renforcée par des demandes de consultation de la part des états d’origine, et, si nécessaires, des menaces de différent. L’objectif est de » réfrigérer » ou étouffer le régulateur. Si l’on considère que l’intervention est assez importante et nécessaire, l’industrie peut pousser son état d’origine à déclencher un conflit.

Le fait de donner plus de pouvoir à l’industrie rendra très difficile la restauration d’une régulation plus directe , y compris pour des raisons de précaution. C’est la raison pour laquelle l’industrie veut ces dispositions. Les avenues par lesquelles les gens de l’industrie ou leurs états d’origine pourront exercer des pressions ne sont pas évidentes, mais il est probable que le TISA fournira des examens par des spécialistes de l’extérieur et un mécanisme grâce auquel ils demanderont des consultations, ainsi que des mécanismes de mise en application.

11/ Les Mesures de Prudence ( ART X.17 )

Il s’agit d’une disposition standard dans les accords sur les services financiers. Les défenseurs de l’accord GATS sur les services financiers et les partisans du TISA la qualifient de «  carveout », ( réorganisation partielle d’une grande société par la vente d’actif non stratégique) qui protège la capacité du gouvernement de réguler pour des raisons de prudence. Mais cela ne marche pas. Il ne s’agit que d’une défense faible qu’un gouvernement peut présenter en cas de conflit. Il y a beaucoup de problèmes d’ordre pratique quand la charge de la preuve leur incombe.

Plus problématique est le fait que l’article est composé de deux phrases qui se contredisent. Si un gouvernement prend une mesure de prudence qui n’est pas conforme à l’accord ; il ne peut le faire comme moyen d’éviter ses engagements aux termes de l’accord ! Donc toute mesure de prudence doit être conforme aux autres dispositions de l’accord.

Les négociations pour le TISA fournissaient l’occasion de revoir cette exception et de fournir une protection significative pour le droit des gouvernements de réguler pour des raisons correctives et de précaution. Au lieu de cela, le TISA expose encore plus les pays aux règles et puis utilise le même discours qui tourne dans le vide.

12/ L’Harmonisation de la Régulation Financière

Il semble qu’il y ait un conflit entre l’UE et les USA sur (la question de savoir) dans quelle mesure la régulation financière devrait être harmonisée. L’UE, soutenue par l’industrie financière trans-atlantique, veut un système harmonisé. Celui-ci ferait reculer certains des changements post-GCF de la régulation aux USA, tels que les nouvelles conditions et restrictions s’appliquant à l’industrie financière aux termes de la loi Dodd-Franks ( officiellement : Loi Dodd-Franks sur la réforme de Wall Street et la protection des consommateurs ).

Cette semaine, on a exfiltré la proposition de l’UE sur les services dans ses négociations sur le Traité Trans-atlantique sur le Commerce et l’Investissement ( TTCI ). Dans la note explicative de la Commission Européenne, on lit :

L’ébauche de la proposition TTCI ne contient pas d’engagements concernant les services financiers. Ce (fait) reflète la vue qu’il devrait y avoir un parallélisme étroit dans les négotiations sur l’accès au marché et les aspects de régulation des services financiers. Etant donné l’opposition ferme des USA (à l’idée d’)inclure la coopération sur la régulation des services financiers dans le TTCI on considère qu’il convient, à cette étape, de ne pas inclure des engagements quelconques concernant les services financiers dans la proposition d’accès au marché de l’UE. Cette situation pourrait changer à l’avenir si les USA se montrent disposés à s’engager solidement sur la coopération dans la régulation des services financiers dans le TTCI. (20)

Autrement dit, l’UE emploie la manière forte dans le TTCI pour forcer la main des USA. Il est probable que ce qui finit par paraître dans le TTCI se trouvera aussi dans le TISA.

13/ Extrait des exigences de l’industrie américaine

US Securities Industry and Financial Markets Association (21)

L’industrie américaine des valeurs et l’Association des marchés financiers

– Les fournisseurs devraient pouvoir choisir la forme de leur compagnie commerciale ( par exemple, une filiale à 100%, une branche ou une joint-venture) et être traitée aussi favorablement que les fournisseurs du pays ( c-à-d, préférence nationale).

– D’autres mesures, telles que la protection des transferts et mouvements de données trans-frontaliers, et l’inclusion d’engagements sur l’isds ( règlement des différends investisseurs-états), la possibilité de stocker et traiter des données dans une location régionale centrale, plutôt que d’établir une installation locale est essentielle.

– L’achat et la vente trans-frontaliers de produits financiers, la participation à des transactions, à leur structuration, et la possibilité de donner des conseils sur les investissements, sans établir une présence commerciale et sans être soumis à des conditons séparées de licence et d’approbation qui s’appliquent généralement à des firmes présentes commercialement dans un marché.

– Permettre aux consommateurs voyageant en dehors de leur territoire d’utiliser n’importe quel service concernant les marchés du capital dans la juridiction de l’autre Parti.

– Consentir à ne pas adopter ou maintenir des mesures qui empêchent ou restreignent des transferts d’information ou le traitement d’informations financières, y compris les transferts de données par des moyens électroniques, ou qui empêchent les transferts d’équipements, là où de tels transferts d’informations, traitement des informations financières, ou transferts d’équipements sont nécessaires pour qu’un fournisseur de services financiers puissent travailler normalement.

– Chaque Parti devrait permettre l’entrée temporaire sur leur territoire de personnes qui fournissent des services liés au marché des capitaux pour qu’elles puissent travailler avec des clients ou faire partie du personnel d’une présence commerciale.

– Au minimum, faire en sorte que des engagements dans un quelconque accord général sur le commerce et l’investissement reflètent le niveau d’accès aux marché permis aux termes des lois du pays.

– La compétitivité des firmes offrant des services financiers dépend de leur capacité à innover, souvent rapidement, pour satisfaire les besoins spéciaux des clients en développant et en offrant de nouveaux produits et services. Faire en sorte que les régulateurs permettent aux firmes privées de satisfaire ces besoins, tout en maintenant une supervision prudente appropriée.

– Les régulateurs devraient : (1) proposer des régulations sous forme d’ébauche et donner aux partis intéressées l’occasion de commenter sur les dites régulations, le cas échéant : (2) mettre à la disposition du public les conditions que doivent remplir les fournisseurs pour fournir un service : et (3) de mettre en application les lois et les régulations de façon non-discriminatoire, d’après des critères équitables et transparents.

– Il est vital qu’il y ait un chapitre robuste sur les investissements, qui s’applique aux fournisseurs de services financiers de façon équitable, y compris en ce qui concerne des protections centrales et (un mécanisme de) règlement des différends état-investisseur. Parmi ces protections centrales, il faudrait qu’il y ait le fait de faire en sorte que des fournisseurs puissent établir une présence commerciale, la protection contre l’expropriation, le règlement des différends, et le transfert libre du capital.

– Le TISA pourrait inclure une consultation (faite) parmi les participants aux marchés de capital et autorités chargées de la régulation qui pourrait conduire au développement d’une liste d’obstacles dus à la régulation où on pourrait développer des dispositions de reconnaissance.

14/ US Chamber of Commerce (22) La Chambre de commerce américaine

Services financiers

– Etablir le droit qu’auraient des firmes étrangères fournissant des services financiers d’investir dans un autre Parti du TISA en utilisant le genre d’établissement commercial qu’ils choisissent, sans restriction sur l’établissement d’une présence commerciale nouvelle ou l’acquisition ( en partie ou complètement) d’une entreprise qui existe dans un autre pays du TISA.

– Garantir une préférence nationale pour des compagnies étrangères dans le secteur des services financiers pour faire en sorte que les Partis du TISA donnent aux entreprises et aux investisseurs étrangers le même traitement qu’aux investisseurs du pays en ce qui concerne la régulation et d’autres choses.

– Accorder aux firmes étrangères fournissant des services financiers le droit de fournir des services trans-frontaliers sans établir une présence commerciale et sans être soumises aux conditions séparées de licence et d’approbation qui s’appliquent généralement aux firmes ayant une présence commerciale sur un marché.

– Permettre la dissémination et le traitement ( dans le pays et de façon trans-frontalalière ) d’informations financières pour fournir aux clients les services nécessaires à une activité commerciale normale.

– Permettre aux consommateurs de voyager à l’étranger pour obtenir des services liés au marché des capitaux.

Assurances

– Rendre obligatoire que les responsables pour la régulation et la supervision donnent un accès total et un traitement national à toutes sortes d’assurances, y compris personnelle et commerciale.

– Garantir que la régulation nationale des assurances soit rendue applicable, de façon équitable, à toutes les compagnies sur un marché donné, sans tenir compte de la nationalité.

– Etablir des disciplines claires pour que la compétition soit équitable, entre des entités d’assurances affiliées au gouvernement et le marché privé dans un laps de temps raisonnable, y compris en ce qui concerne la fiscalité, les subventions, ou la fourniture par le gouvernement de tout autre avantage économique et commercial, et que les dites entités d’assurance affiliées au gouvernement soient soumises à la supervision par la même autorité de régulation que les compagnies privées.

– Interdiction de déléguer de façon incorrecte le pouvoir de régulation à des entités non-gouvernementales qui diluent la protection de la confidentialité et du processus assurées par les procédures administratives gouvernementales.

– Soutenir la création d’un dialogue annuel régulier sur les assurances et la mise en application.

– A condition qu’il y ait les niveaux de protection raisonnables, obtenir le droit de transférer trans-frontalier des données sur les clients et sur les employés pour des raisons commerciales légitimes y compris pour fournir un service plus efficace et rentable.

US Coalition of Services Industries Coalition américaine des fournisseurs de services : …. Nous reconnaissons la nécessité de certaines régulations ( par exemple, pour la sécurité nationale , la protection des données, des raisons de précaution), il faudrait qu’il y ait des paramètres et des limitations à leur application. Par exemple, les carve-outs de précaution devraient limiter la portée de mesures de précaution permissible à des mesures non-discriminatoires qui sont soumises à une règle (du genre) «  qui faussent le moins le commerce et l’investissement » ( ou quelque chose de ce genre ). De même, des conditions de capital ne devraient pas être utilisées comme des barrières déguisées à l’entrée ou la concurrence avec les fournisseurs de services comparables du pays. ( ex. services financiers, assurances )

Le traitement des données : quand une loi, une politique ou pratique de l’autorité concernée cherche à restreindre les transferts ou le traitement de données trans-frontaliers, cette autorité doit montrer que cette restriction n’est pas une limitation superflue du commerce ou de l’investissement à la lumière de moyens alternatifs grâce auxquels on peut atteindre l’objectif de protéger l’identité des clients, la sécurité des données ou la mise en œuvre d’une surveillance prudente. (23)

L’American Insurance Association L’Association américaine des assureurs veut 100% d’accès au marché pour les fournisseurs d’assurances d’un Parti du TISA sur les marchés de toutes les autres Partis, y compris l’absence de traitements discriminatoires, l’absence de limitations quantitatives et de restrictions sur l’investissement, la liberté de choisir le type d’entité légale grâce auquel ils opèrent dans une juridiction donnée et la possibilité de fournir des assurances sur une base trans-frontalière. Cela implique des disciplines robustes concernant les mesures de l’autre côté de la frontière qui restreignent indirectement ou limitent l’accès au marché , y compris des entreprises nationalisées, et des mesures discriminatoires et des projets de régulation qui fonctionnet comme des restrictions cachées sur le commerce. Les mesures de précaution doivent être non-discriminatoires et pas plus restrictives qu’il ne faut pour atteindre les objectifs de précaution.(24)

Visa veut faire en sorte que l’industrie des paiements électroniques ait l’accès aux marchés étrangers, et que les gouvernements étrangers maintiennent un marché compétitif par le biais d’une régulation transparente, et que les fournisseurs de paiements électroniques maintiennent le contrôle et la liberté de mouvements trans-frontaliers des informations. (25)

Bloomberg Financial Information Services pensent que la nouvelle approche aux engagements de programmation étendra leur niveau d’accès aux marchés des pays et ne veulent pas d’exemptions pour les services d’informations financières et de traitement de données.( 26)

Trad. Maureen Johnson

1 http://www.wto.org/english/tratop_e/serv_e/finance_e/finance_e.htm

2 http://www.wto.org/english/docs_e/legal_e/26-gats_01_e.htm

3 http://www.wto.org/english/tratop_e/serv_e/10-anfin_e.htm

4 http://wto.org/english/tratop_e/serv_e/serv_commitments_e.htm

5 http://www.wto.org/english/tratop_e/serv_e/21-fin_e.htm

6 As of 2009, the 33 countries whose current schedules reference the Understanding include: Australia, Austria, Bulgaria, Canada, Czech Republic, Finland, Hungary, Iceland, Japan, Liechtenstein, New Zealand, Norway, Slovak Republic, Sweden, Switzerland, and the United States, as well as the European Communities members as of 1994 (Belgium, Denmark, France, Germany, Greece, Ireland, Italy, Luxembourg, Netherlands, Portugal, Spain and the United Kingdom.) The only developing nations that utilized the Understanding were Aruba, Netherland Antilles, Nigeria, Sri Lanka (for banking not insurance), and Turkey. Additionally, eight countries (Cyprus, Estonia, Latvia, Lithuania, Malta, Poland, Romania, and Slovenia) were in the process of revising their commitments to match the EC schedule.

7 WTO Committee on Trade in Financial Services, ‘Communication from Barbados: Unintended Consequences of Remedial Measures taken to correct the Global Financial Crisis: Possible Implications for WTO Compliance’, JOB/SERV/38, 18 February 2011, para 3; discussed in ‘Remedial actions to tackle crisis not WTO-compliant?’, SUNS, No. 7116, 25 March 2011

8 Committee on Trade in Financial Services, Report of the Meeting held on 20 March 2013, S/FIN/M/76, 19 April 2013

9 Report of the Commission of Experts of the President of the United Nations General Assembly on Reforms of the International Monetary and Financial System, Preliminary Report, 2009, 87

10 Pierre Sauvé and James Gillespie, ‘Financial Services and the GATS 2000 Round’ in Brookings-Wharton Papers on Financial Services 2000, 2000, http://www.brookings.edu/research/journals/2000/financial-services2000 430

11 US Trade Representative Ron Kirk, Remarks to the Coalition of Service Industries 2012 Global Services Summit, 19 September 2012

12 European Commission, “Negotiations for a Plurilateral Agreement on Trade in Services”, Memorandum, 15 February 2013. Online at: http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-13-107_en.htm?locale=FR

13 The Agreement Establishing the WTO would require either a two-third or three quarters majority of Members to secure an amendment of this kind.

14 Carmen Reinhart and Kenneth Rogoff, ‘Banking crises: An equal opportunity menace’, Journal of Banking and Finance, 37, 2013, 4557-4573; Carmen Reinhart and Kenneth Rogoff, Financial and Sovereign Debt Crises: Some Lessons Learned and Those Forgotten, IMF Working Paper WP/13/266, December 2013

15 Phakawa Jeasakul, Cheng Hoon Lim, Erik Lundback, Why Was Asia Resilient? Lessons from the Past and for the Future, IMF Working Paper WP/14/38, February 2014, 9

16 David Hartridge, ‘What the General Agreement on Trade in Services (GATS) Can Do’, speech to the Clifford Chance Conference on ‘Opening Markets for Banking Worldwide: The WTO General Agreement on Trade in Services’, London, January 1997

17 Zhou Xinxi, ‘AIG, Credit Default Swaps, and the Financial Crisis’, Risk Management Society, 18 May 2013, http://clubs.ntu.edu.sg/rms/researchreports/AIG.pdf

18 Bank for International Settlements, ‘OTC Derivatives Market Activity’, November 2008, 6, Table 1, http://www.bis.org/publ/otc_hy0811.pdf

19 Stijn Claessens and Laura Kodres, The Regulatory Responses to the Global Financial Crisis: Some Uncomfortable Questions, March 2014, WP/14/46, 12, fn 16

20 European Commission, Draft EU Services Offer, 26 May 2014, http://www.scribd.com/doc/230241360/Draft-EU-offer-on-trade-in-services-for-TTIP

21 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0032

22 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0018

23 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0027

24 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0013

25 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0051

26 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0048

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https://stoptafta.wordpress.com/?attachment_id=4159


Non au mécanisme de règlement des différends Investisseur-Etat – avant le 13 juillet

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NON AU MÉCANISME DE RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS INVESTISSEUR-ÉTAT : NI ICI, NI MAINTENANT, NI POUR NOUS

FAITES ENTENDRE VOTRE VOIX ET SIGNALEZ A LA COMMISSION EUROPÉENNE QUE VOUS REJETEZ L’ATTRIBUTION DE PRIVILÈGES SPÉCIAUX AUX INVESTISSEURS PRIVES !

La seule chose que vous avez à faire est de cliquer sur le bouton A vous d’agir !

Bien que les accords de commerce et d’investissement aient toujours eu des impacts significatifs sur pratiquement tous les aspects de la vie quotidienne des citoyens, employés et consommateurs, la Commission européenne préfère les négocier en secret. Les syndicats et les organisations de la société civile n’ont pas la possibilité de participer de manière active aux négociations commerciales. C’est notamment le cas pour les négociations en cours pour un Partenariat transatlantique de Commerce et d’Investissement (aussi connu sous les acronymes TAFTA ou TTIP) – le plus grand accord bilatéral de commerce et d’investissement jamais négocié – entre l’Union européenne et les Etats-Unis.

Une mise à mal de la démocratie injustifiable et inacceptable

L’un des éléments les plus contestés est le « Mécanisme de Règlement des Différends entre Investisseurs et Etats (RDIE) ». Ce mécanisme est une provision qui donne le pouvoir aux investisseurs étrangers de poursuivre les Etats dans lesquels ils ont investis à travers des tribunaux internationaux secrets. Ce qui les autorise à contester les mesures réglementaires qui réduisent leur potentiel d’investissement (y compris leurs profits attendus). Cela a le potentiel de limiter la capacité des démocraties de légiférer pour répondre à des préoccupations d’intérêt public légitimes, tels que les droits du travail, la protection sanitaire et environnementale, ou les Droits humains. Par ailleurs, les arbitrages entre investisseurs et Etats sont décidés à huis clos par des avocats d’affaires (autrement dit, des arbitres intéressés financièrement), qui n’ont pas de comptes à rendre pour leurs décisions et qui ont un intérêt commercial à maintenir le système en vie – ce qui crée un conflit d’intérêt significatif. L’arbitrage entre investisseurs et Etats met donc les entreprises privées et les gouvernements au même niveau. D’un point de vue démocratique, ceci est tout autant injustifiable qu’inacceptable.

Négociations à huis clos ; citoyens, syndicats et société civile maintenus à l’écart

Les arguments contre le règlement entre investisseurs et Etats sont bien connus depuis des années ; malgré tout, la Commission européenne tente de faire passer cette dangereuse clause en silence dans les négociations en cours avec les Etats-Unis. C’est seulement à l’issue de protestations majeures et continuelles de la part des citoyens et des groupes de la société civile qu’elle a décidé de lancer une consultation public en relation avec le mécanisme. Cependant cette consultation – initialement présentée par la Commission comme une manière d’impliquer les citoyens, les syndicats et la société civile – se révèle n’être qu’une simple caricature.

En premier lieu, la consultation ne demande pas du tout au public s’il est oui ou non favorable à l’inclusion du mécanisme de règlement des différends Investisseur-Etat dans l’accord transatlantique. De plus, les citoyens ordinaires se retrouvent submergés par un questionnaire qui est très long et hautement technique. Pour rendre les choses encore plus compliquées, le public est obligé d’utiliser le questionnaire électronique de réponse qui est peu adapté à l’utilisateur. Les soumissions par lettre ou emails ne sont pas permises. Cela contredit l’essence même des consultations publiques et rend cette consultation particulièrement problématique d’un point de vue démocratique.

Pour l’ensemble des raisons mentionnées ci-dessus, AK Europa (le bureau bruxellois de la Chambre fédérale du travail autrichienne), ÖGB Europabüro (le bureau bruxellois de la Fédération autrichienne des syndicats), et Friends of the Earth Europe (la plus grand réseau activiste environnemental en Europe), souhaitent mettre à disposition de quiconque souhaitant signaler son opposition à l’arbitrage entre investisseurs et Etats – ainsi que les négociations commerciales secrètes et opaques qui sont en cours – un outil simple de réponse. Nous sommes convaincus que les privilèges spéciaux pour les investisseurs doivent être exclus de l’accord transatlantique. C’est pourquoi nous rejetons la proposition de la Commission qui vise à « améliorer » le mécanisme actuellement prévu. La seule solution viable est la suivante : PAS DE MECANISME DE REGLEMENT DES DIFFERENDS ENTRE INVESTISSEURS ET ETATS DU TOUT !

Il est absolument crucial d’envoyer un message fort et clair à la Commission européenne. Participez à la consultation et aidez-nous à faire reculer l’attribution de privilèges injustifiés aux investisseurs aux dépens des citoyens et des sociétés en général !

La seule chose que vous avez à faire est de cliquer sur le bouton A vous d’agir !

 source : No to ISDS

 


Tisa, ces négociations commerciales secrètes qui visent à accélérer privatisations et dérégulations

par Agnès Rousseaux 25 juin 2014

C’est un accord commercial dont personne ne parle, négocié dans l’opacité la plus totale. 50 pays, parmi les plus fervents défenseurs de la libéralisation, discutent en ce moment de l’ouverture du « marché des services » à la concurrence internationale. Éducation, santé, transports, télécommunications, services financiers… Tout est sur la table des négociations. Sans que les citoyens ou parlementaires aient leur mot à dire. Les négociateurs – soumis à la forte pression des lobbys – sont cette semaine à Genève pour le 7ème round de ces pourparlers internationaux, qui pourraient gravement menacer les services publics et les tentatives de régulation du secteur financier. Enquête.

Ce pourrait être la fin des services publics, de l’eau, de l’éducation ou de la santé, la fin de toute volonté de réguler les marchés financiers ou de protéger les données des citoyens. Bref, une entrave encore jamais vue à l’exercice de la démocratie et au fonctionnement des politiques publiques. L’Accord sur le commerce des services (ACS) ou Trade in Services Agreement (TISA) est actuellement en cours de négociation entre une cinquantaine de pays [1], dont ceux de l’Union européenne. Il a été lancé par les États-Unis et proposé à des pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), baptisé le groupe des « Vrais bons amis (des services) » (Really Good Friends).

« Apaiser la frustration des entreprises »

Ces négociations se déroulent hors du cadre de l’OMC, avec les pays les plus partisans de la libéralisation des services, contrariés par l’impasse des négociations de Doha lancées en 2001 [2]. Ces pays représentent plus de deux tiers du commerce mondial des services. De nombreux domaines sont concernés : éducation, transports, poste et télécommunications, services de comptabilité et d’audit, ingénierie et logistique, santé, assurance, nouvelles technologies et transfert de données, recherche, banque et services financiers… Objectif : ouvrir encore davantage les services à la concurrence internationale et empêcher toute intervention publique.

« Ces négociations sont l’opportunité la plus prometteuse en deux décennies pour promouvoir le commerce des services à l’échelle internationale », s’enthousiasme le lobby de l’industrie des services aux États-Unis. La Coalition internationale des industries de service (GSC), dont fait partie le Medef, est encore plus explicite : cet accord a été conçu « pour apaiser la frustration des entreprises, en raison de l’impasse du Cycle de Doha en matière de services », écrit-elle [3].

Interdire toute intervention des États

« Il s’agit d’une tentative de secrètement étendre les aspects les plus néfastes de l’infâme accord AGCS qui a suscité dans le passé des protestations mondiales », répond Rosa Pavanelli, secrétaire générale de l’Internationale des services publics (ISP). Selon cette organisation, qui fédère les syndicats du secteur et représente 20 millions de travailleurs, l’ACS limiterait la capacité des gouvernements à légiférer dans certains domaines, comme la sécurité des travailleurs, l’environnement ou la protection des consommateurs. « L’ACS s’inscrit dans cette nouvelle vague inquiétante d’accords commerciaux et d’investissement, reposant sur des pouvoirs juridiquement contraignants qui institutionnalisent les droits des investisseurs et interdisent toute intervention des États dans un large éventail de secteurs indirectement liés au commerce », décrit l’organisation internationale dans un rapport détaillé.

Plusieurs aspects de l’accord sont vivement critiqués par les organisations syndicales et non-gouvernementales. En premier lieu, tout secteur qui n’est pas explicitement exclu, protégé par chaque pays, pourrait être concerné par l’accord. Avec tous les dangers que cela comporte. Ces accords ouvriraient notamment la porte à un afflux d’entreprises privées dans le secteur éducatif européen, alerte la fédération internationale des syndicats d’enseignants. Une clause de statu quo viendrait figer les niveaux actuels de libéralisation des services dans chaque pays, rendant impossible toute remunicipalisation des services de l’eau par exemple, ou compliquant la création ou le rétablissement de monopoles publics dans des domaines actuellement ouverts à la concurrence [4]. Autre principe : la « clause à effet de cliquet » (sic), qui viendrait figer toute future libéralisation d’un service donné. Une partie de l’assurance chômage est privatisée, comme au Royaume-Uni ? La retraite est démantelée au profit de fonds de pension ? Impossible de revenir en arrière ! Une atteinte aux libertés démocratiques fondamentales, dénonce la fédération syndicale internationale, qui voit dans ce futur accord un moyen de « rendre pérenne et irréversible un système de privatisations pour toutes les générations à venir ». Des gouvernements complètement liés par les décisions de leurs prédécesseurs : voilà qui porterait gravement atteinte au fonctionnement des démocraties !

Verrouiller les privatisations

Autre problème : l’accord pourrait imposer aux autorités publiques une « obligation de neutralité économique » entre prestataires de services publics et privés, dénonce l’ISP. En clair, tout soutien financier apporté aux services publics devrait être ouvert au secteur privé. « Si dans un domaine, des services privés existent à côté des services publics (par exemple hôpitaux, écoles), les deux auraient droit aux mêmes subventions, au nom de la « concurrence libre et non faussée », explique le collectif Stop-Tisa. Ainsi, par exemple, une université américaine pourrait s’établir en Suisse demandant un financement à la hauteur des universités publiques, aux frais du contribuable. » Un État qui subventionne la construction d’un hôpital public devra-t-il bientôt financer également une clinique privée dans les environs ? Autant de critiques reprises dans un document de la Commission européenne, qui fait la synthèse d’une consultation sur le sujet auprès des « décideurs et ONG ».

Les négociations ont débuté en février 2012 et devraient se terminer en 2015. Les négociateurs des pays concernés se réunissent régulièrement à Genève, sous la conduite des États-Unis et de l’Australie [5]. En juin 2013, un communiqué lapidaire annonce que « les membres de l’OMC explorant de nouvelles approches visant à faire progresser la libéralisation du commerce des services sont satisfaits des progrès des discussions sur un accord sur le commerce des services (Tisa) ». Ils invitent les autres pays membres de l’OMC qui partagent ces objectifs à les rejoindre. La Chine, soutenue par la Commission européenne, a demandé à participer aux négociations. Ses divergences avec les États-Unis sur d’autres accords commerciaux ne lui ont pas permis d’être admise pour le moment à la table des discussions.

Des négociations très secrètes

En novembre 2013, les participants ont estimé que l’accord était suffisamment « mûr » et ont lancé l’étape « d’échange d’offres initiales » : chaque pays doit préciser les secteurs qu’il souhaite inclure dans l’accord, et les modalités qu’il propose concernant « l’ouverture » à la concurrence internationale de ces secteurs, selon un cadre pré-déterminé par l’accord. Début 2014, la plupart des pays ont échangé ces propositions, qui sont la base des discussions en cours. Certains comme la Suisse ou la Norvège les ont rendues publiques [6], d’autres pays semblent peu enclins à les diffuser auprès de leurs citoyens.

On ne sait pas grand chose non plus du contenu des négociations et des termes de l’accord général. Elles « se déroulent dans le plus grand secret au mépris des droits démocratiques », souligne Rosa Pavanelli. En février 2013, la Commission européenne a demandé au Conseil, représentant les États membres, de donner son feu vert aux discussions. L’ouverture des négociations a ensuite été validée par le Parlement européen en juillet 2013, par 526 voix pour et 111 contre [7], avec pour la France, les voix du PS et de l’UMP. Front de gauche et écologistes ont voté contre. Dans sa résolution, le Parlement regrette cependant que le Conseil ait accordé un mandat sans prendre en compte l’avis des eurodéputés. Et observe « que le mandat de négociation de l’Union européenne a été proposé par la Commission et adopté par le Conseil sans aucune analyse d’impact ». Ce qui n’a pas empêché une large majorité de députés de voter… Quand les intérêts économiques sont en jeu, la démocratie devient visiblement facultative !

Les lobbies industriels consultés, pas les citoyens

Wikileaks vient de briser un peu de l’opacité qui règne sur ces négociations, en divulguant l’annexe de l’accord concernant les services financiers. D’après ce document, principalement rédigé par les États-Unis et l’Europe, les propositions sont classées confidentielles pendant « cinq années à dater de l’entrée en vigueur de l’ACS ou, si aucun accord n’est trouvé, cinq années après la clôture des négociations ». Le document précise que la divulgation n’est pas autorisée et que le texte doit être « conservé dans un bâtiment, une pièce ou un contenant verrouillé ou sécurisé » (document à lire ici).

Visiblement, les lobbys de l’industrie des services ont davantage accès aux informations que les citoyens et leurs représentants : la Global Services Coalition a envoyé des délégués à Genève lors du round de négociation d’avril 2014. Et se félicite dans un communiqué d’avoir pu y affirmer son soutien sans faille au processus et d’avoir partagé sa vision avec les négociateurs.

Un accord si « palpitant » pour les entreprises

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les multinationales des pays concernés sont très motivées par cette perspective d’accord. « Les retombées de TISA pourraient être énormes » pour les entreprises du secteur des services, explique la Chambre de Commerce des États-Unis. Elle estime que ces négociations présentent « une opportunité unique dans une génération pour abattre les obstacles au commerce international ». « Ce palpitant nouvel accord a le potentiel pour enflammer la croissance économique et la création d’emplois aux États-Unis et à l’étranger », écrit la Chambre de Commerce. Rien que ça ! Un accord tellement « palpitant » qu’il pourrait doubler les exportations de services des États-Unis – soit un gain de 860 milliards de dollars et trois millions d’emplois [8]. Mais cela, c’est la théorie. On attend toujours les centaines de milliers d’emplois que devait permettre l’ouverture à la concurrence de plusieurs secteurs au sein de l’Union européenne !

Que demandent les entreprises et leurs représentants ? Les pays qui signeront l’accord devront d’abord modifier ou éliminer les régulations considérées comme des barrières commerciales. « Si nous reconnaissons la nécessité de certains régulations (pour la sécurité nationale, la protection des données,…), il devrait y avoir des paramètres et des limites à leur application », écrit le lobby américain des industries de service. Sa bête noire : la distorsion de concurrence entre secteur privé et public. « La concurrence déloyale de la part d’entreprises subventionnées ou soutenues par les États, ou d’entreprises publiques ou contrôlées par les États, devient un obstacle de plus en plus important à la fourniture de service par des entreprises états-uniennes sur de nombreux marchés ». Il s’agit de protéger le secteur privé « contre les comportements anticoncurrentiels des entreprises publiques », plaide également la Chambre de Commerce états-unienne. L’accès aux droits, lui, attendra.

Le lobby états-unien du secteur souhaite abolir toute préférence nationale, obligation de localisation ou quotas d’employés locaux. Et libéraliser davantage le secteur des médias et du divertissement. « Aucun pays ne devrait être autorisé à (…) introduire de nouvelles restrictions ou des exceptions, qui dérogent ou affaiblissent les engagements existants de l’AGCS », suggère-t-il aussi [9]. Les représentants des entreprises demandent que l’accord inclue un mécanisme de règlements des différends. C’est-à-dire l’instauration de tribunaux d’arbitrage privés, pour régler les litiges, dans le cadre d’une juridiction extra-nationale, où les intérêts privés font loi [10]. La Suisse a rédigé une proposition en ce sens lors du dernier round des négociations.

Les régulations financières gelées

L’accord concerne aussi les services financiers. Et pourrait avoir d’importantes conséquences sur ce secteur. Malgré la crise bancaire, « les promoteurs de TISA cherchent à déréglementer davantage les marchés mondiaux de services financiers », analyse Wikileaks. L’annexe sur les services financiers, jusqu’ici restée secrète, « est une proposition que seuls les banksters peuvent aimer », dénonce l’avocate Lori Wallach, de l’ONG états-unienne Public Citizen : le principe de statu quo, cité dans cette annexe, empêcherait par exemple de mettre en place de nouvelles réglementations financières, jugées nécessaires par les gouvernements, au motif que cela constituerait des restrictions pour les entreprises concernées. Résultat : l’accord gèlera les régulations financières à leur niveau actuel, qui demeure nettement insuffisant pour prévenir de nouvelles crises bancaires, estime l’avocate. De quoi accroître le risque d’instabilité financière pour les années à venir.

Cette annexe montre également la ferme volonté des États-Unis d’obtenir la libéralisation des flux de données. C’est-à-dire de permettre l’échange sans entrave entre pays des données personnelles et financières. Une menace pour les libertés fondamentales, car certains pays participants à ces négociations sont beaucoup moins exigents que l’Europe concernant la protection des données. Le lobby international des services souhaite d’ailleurs une disposition qui oblige les autorités publiques à justifier toutes les mesures qui viendraient restreindre les transferts de données entre pays [11].

Un accord étendu à toute la planète ?

« Ce qui est terriblement inquiétant, c’est que l’ACS est négocié en dehors du cadre commercial multilatéral par les pays les plus favorables à la libéralisation, qui ne cachent pas leur volonté d’entraîner le reste du monde dans cet accord, une fois ce dernier finalisé », explique Rosa Pavanelli. Les négociateurs cherchent à rendre cet accord compatible avec le cadre de l’OMC. Ou dans le langage de la Commission européenne : « Veiller à ce que la structure de l’accord permette une future multilatéralisation. » Une manière de permettre aux 50 pays signataires de faire ensuite pression sur les autres membres de l’OMC pour qu’ils acceptent ces règles [12]. De quoi affaiblir la position des BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud – pour l’instant exclus de ces négociations, ou des pays d’Afrique, complètement ignorés.

Un comité Stop TISA ! s’est structuré et une pétition a été lancée (voir ici). Une lettre signée par 340 organisations non-gouvernementales exprimant leur opposition aux négociations a été envoyée aux ministres du Commerce, en 2013. Vu les enjeux démocratiques, économiques et politiques, ainsi que l’opacité de ces négociations, la mobilisation pourrait prendre de l’ampleur dans les mois à venir.

Agnès Rousseaux

@AgnesRousseaux

Photo : CC Ludovic Bertron

Pour aller plus loin :

- Le rapport de l’Internationale des Services publics (avril 2014)
- Le site du Collectif Stop-Tisa
- La lettre envoyée par 340 organisations aux ministres du Commerce (septembre 2013).
- Le kit de campagne de l’Internationale des Services publics
- L’annexe concernant les services financiers, révélée par Wikileaks, et son analyse par Jane Kelsey, professeur à l’Université de droit d’Auckland, Nouvelle-Zélande (juin 2014).

- Le Mémo de la Commission européenne sur le sujet (février 2013).
- Le texte de la résolution votée par le Parlement européen le 26 juin 2013, et la proposition alternative déposée par des eurodéputés du groupe Verts/ALE.
- La synthèse de la Consultation lancée par la Commission européenne auprès des « décideurs et ONG ».

- Les positions de Coalition of Service Industries (lobby états-unien)
- Les positions de European Services Forum, la voix des industries de service européennes
- Les positions de la Chambre de Commerce des États-Unis.
- La lettre de la Global Services Coalition, coalition internationale des industries de service, au Commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht.

- Le suivi des négociations en Australie
- Le suivi des négociations en Suisse.
- Le suivi des négociations en Norvège.
- Le suivi des négociations (offre initiale) de l’Islande.

- A lire aussi, notre enquête sur Tafta, un autre accord commercial en cours de négociation : Accord Europe – États-Unis : que nous réserve la plus grande zone de libre-échange du monde ?

Notes

[1Australie, Canada, Chili, Colombie, Corée, Costa Rica, États-Unis, Hong Kong, Islande, Israël, Japon, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Panama, Paraguay, Pérou, Suisse, Taïwan, Turquie, plus les 28 pays de l’Union Européenne.

[2« Le TISA est négocié en dehors du cadre de l’OMC sur la base de l’art. V de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) : Sur la base de l’art. V de l’AGCS, différents pays peuvent sous certaines conditions étendre la libéralisation du commerce des services entre eux au-delà de ce qui est le cas à l’OMC, sans que cette libéralisation préférentielle soit soumise à la clause de la nation la plus favorisée (NPF) de l’AGCS ». Source : Secrétariat d’État à l’Économie suisse.

[3Courrier au Commissaire européen au Commerce, 10 septembre 2013.

[4« It was agreed that commitments on national treatment would in principle be applied on a horizontal basis to all services sectors and modes of supply, i.e. the understanding on national treatment would be closer to the GATT model. Exemptions to this horizontal application would have to be listed in the countries’ national schedule of commitments. Participants in the negotiations might also agree that commitments would in principle reflect actual practice (the « standstill clause ») and that future elimination of discriminatory measures would be automatically locked in (the so-called « ratchet clause ») unless an exemption were listed. » Mémo de la Commission européenne, Negotiations for a Plurilateral Agreement on Trade in services, 15 février 2013, à lire ici.

[5Voir la chronologie des négociations sur les sites des ministères suisse et australien.

[6Voir l’offre de la Suisse, publiée sur le site du ministère de l’Économie (SECO), celle de la Norvège et de l’Islande.

[7Voir le texte voté et le détail des votes. Le Conseil avait donné mandat à la Commission européenne en mars 2013 pour négocier au nom de l’Union européenne.

[8« Eliminating barriers to trade in services could boost U.S. services exports by as much as $860 billion—up from 2012’s record $632 billion—to as much as $1.4 trillion, according to the Peterson Institute. Such a dramatic increase could create as many as three million American jobs. » Source : Communiqué de la Chambre de Commerce des Etats-Unis.

[9Source.

[10Voir à ce sujet notre article sur les négociations de l’Accord commercial transatlantique Tafta / TTIP.

[11« However, the agreement should include a commitment that when an act, policy or practice of a relevant authority seeks to restrain cross-border data transfers or processing, that authority must demonstrate that the restriction is not an unnecessary restraint of trade or investment in light of alternative means by which to achieve the objective of protecting the identity of the customer, security of the data or the performance of prudential oversight. », Commentaires de la Coalition of Service Industries (CSI) suite à la requête de l’Office of the United States Trade Representative’s (USTR) sur l’accord TISA, 26 février 2013. A lire ici.

[12Notamment les 129 pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui ont pris des engagements au titre de l’accord général sur le commerce des services (AGCS).

Source :http://www.bastamag.net/Tisa-ces-negociations-commerciales


TISA / ACS déjà en 2013 : Stop à la rérégulation et au bradage des services au profit d’intérets corporatistes !

Aujourd’hui sur le site Marianne.net

Prévu pour entrer en vigueur en 2015 — sauf échec des négociations — le TISA (ou Accord sur le commerce des services) vise à favoriser une libéralisation toujours plus poussée du commerce des services (santé, transports, énergie, eau, etc.). Une négociation qui se déroule dans le plus grand secret et qui enthousiasme la Chambre de commerce des Etats-Unis qui voit déjà l’Amérique mettre la main sur le marché mondial des services.

Les services publics de l’eau, de l’éducation, de la santé, des transports, mais aussi l’échange sans restriction de données. Tout est sur la table du nouvel accord commercial que négocient dans le plus grand secret, les Etats-Unis, l’Union européenne et une vingtaine d’autres Etats depuis deux ans dans les locaux de l’ambassade d’Australie à Genève.
La négociation porte sur le commerce des services et vise notamment une vaste libéralisation des services publics. Les tractations de cet Accord sur le commerce des services (ACS en français, Trade In Services Agreement en anglais) devaient restées secrètes « jusqu’à cinq ans après la conclusion d’un accord » ou la fin des négociations en cas d’échec. Wikileaks a révélé le 19 juin l’annexe du traité  en préparation consacré aux services financiers

  Selon l’Huma, ces révélations « soulignent, en fait, l’ampleur de l’offensive engagée par Washington, suivi par les Etats membres de l’Union européenne pour permettre aux multinationales de truster, le moment venu, le commerce des produits financiers mais aussi celui de tous les services sur les grands marchés transatlantiques et transpacifiques, dont les négociations avancent dans la plus grande discrétion ».

  C’est suite à la paralysie du cycle de Doha de l’OMC qui visait un accord global sur le commerce des services (l’AGCS) qu’un groupe de pays a décidé en 2012 de démarrer des pourparlers pour un accord sur le commerce des services (l’ACS) proposé au groupe des « Really Good Friends », les « vrais bons amis ». Une simple opération de toilettage et un déménagement d’à peine quelques rues : du siège, sans doute un peu trop voyant, de l’OMC à Genève, les négociations ont été déplacées à l’ambassade d’Australie basée dans la même ville.

  Le document révélé par Wikileaks, mis en ligne par Marianne (voir ci-dessous), correspond au relevé de la négociation du 14 avril dernier sur le commerce des produits financiers et visent notamment à restreindre — le Medef appréciera — la capacité d’intervention de la puissance publique et à faciliter l’autorisation des produits financiers dits « innovants », conçus pour contourner les règles bancaires et  largement considérés comme responsables de la crise de 2008. La banque Lehman Brothers était leader sur ce marché des produits financiers innovants… jusqu’à sa faillite.

  Un traité déjà adoré par la Chambre de commerce américaine 

Entre autres joyeusetés, les firmes Internet américaines plaideraient pour une transmission sans restriction des données de leurs clients. Les grandes multinationales de services, elles, seraient favorables à l’accès sans discrimination aux marchés des pays signataires dans les mêmes conditions que les prestataires locaux, y compris l’accès aux subventions publiques (!)  — autant dire la fin de toute notion de protectionnisme… Les orientations du texte s’opposent également à toute nationalisation d’un service public privatisé. En Grande-Bretagne, impossible, par exemple, de revenir sur la privatisation des chemins de fer… 
  Dans un communiqué diffusé en février 2014, la Chambre de commerce des Etats-Unis ne cachait pas son enthousiasme à propos des perspectives ouvertes par cette négociation : « Il ne fait pas la une des journaux mais ce nouvel accord passionnant a le potentiel d’enflammer la croissance économique américaine. Les services sont clairement une force pour les USA qui sont de loin le plus grand exportateur mondial de services. Le TISA devrait élargir l’accès aux marchés étrangers pour les industries de service. Le TISA ne fera pas les gros titres de sitôt mais sa capacité à stimuler la croissance et l’emploi aux Etats-Unis est plus que significative  ». La chambre de commerce américaine évalue un marché accessible de 1400 milliards de dollars !!!

 Pour la privatisation des services publics

  Selon l’étude de l’ISP (disponible à la fin de l’article), « l’ACS instaurerait un environnement plus favorable à la privatisation des services publics et entraverait la capacité des gouvernements à remunicipaliser (nationaliser) les services publics ou à en créer de nouveaux. L’accord limiterait aussi la capacité des gouvernements à légiférer dans des domaines tels que la sécurité des travailleurs, l’environnement, la protection du consommateur et les obligations de service universel » .

  Seraient concernés les procédures d’autorisation et d’octroi de licences, les services internationaux de transport maritime, les services de technologie de l’information et de la communication (y compris les transferts de données transfrontaliers), l’e-commerce, les services informatiques, les services postaux et de messagerie, les services financiers, le mouvement temporaire des personnes physiques, les marchés publics de services, etc.

  « L’objectif est que chaque Etat participant égale voire dépasse le plus haut niveau d’engagement qu’il a contracté dans le domaine des services lors de la signature de tout autre accord sur le commerce et l’investissement » écrit sur son blog la juriste Magali Pernin.

« La principale menace qui pèse sur les services publics provient de la clause du traitement national. Il semble que les participants au projet d’accord envisagent de retenir le principe de la « liste négative ». Ainsi, l’égalité de concurrence concernerait l’ensemble des secteurs, sauf ceux qui seraient expressément exclus par l’Etat signataire, ce qui signifie que tout soutien financier apporté aux services publics devrait être soit explicitement exclu, soit également ouvert aux prestataires de services privés poursuivant un but lucratif ». 

  Et les négociations progressent : en avril 2014, le journal suisse Bilan écrivait qu‘« au cours de la 13e ronde de négociation, à Genève du 4 au 8 novembre [2013], les participants ont convenu que le texte de l’accord était suffisamment mûr et qu’il était possible de procéder à un échange d’offres initiales ».

  Chaque pays a précisé début 2014 les secteurs qu’il souhaite inclure dans l’accord, et les modalités qu’il propose concernant « l’ouverture » à la concurrence internationale de ces secteurs, selon un cadre pré-déterminé par l’accord. Certains les ont rendus publiques, comme la Suisse. En France, pour l’instant rien à déclarer…

***

16 Septembre, 2013 sur ourworldisnotforsale.org

Our World Is Not For Sale Logo

16 Septembre, 2013 : la déclaration signée par 345 organisations

Chers ministres du Commerce,

Nous, organisations soussignées de la société civile, représentant des millions de membres à travers le monde, vous écrivons pour exprimer notre ferme opposition aux négociations d’un Accord sur le commerce de services (ACS) plurilatéral.

Aux pays membres des « Vrais bons amis [des services] (VBA) »qui participent aux négociations – Australie, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Hong Kong, Islande, Israël, Japon, Mexique, Nouvelle Zélande, Norvège, Panama, Pakistan, Pérou, Corée du sud, Suisse, Taiwan, Turquie, Etats-Unis et les 28 membres de l’Union européenne – nous demandons de les abandonner

 Quant aux pays qui ne participent pas aux négociations, nous vous exhortons à enregistrer votre vive opposition et à vous engager à ne jamais joindre tout potentiel futur ACS

Les négociations de l’ACS suivent en bonne partie l’agenda corporatiste qui consiste à utiliser des accords « commerciaux » pour consolider un agenda de dérégulation et libéralisation extrêmes,qui garantit plus de profits aux entreprises aux dépends des travailleurs, des paysans, des consommateurs et de l’environnement. L’accord proposé est le résultat immédiat du plaidoyer systématique des entreprises transnationales dans les secteurs des banques, de l’énergie, des assurances, des télécommunications, du transport, de l’eau et d’autres services, par l’intermédiaire de groupes de pression tels que la Coalition des industries de services des Etats-Unis (USCI) et le Forum européen des services (FES). En dépit de plusieurs crises financières, économiques, sociales et environnementales, les règles sur les services proposées pour l’ACS répliquent et dépassent largement les même règles qui « disciplinent » les mesures gouvernementales et  limitent l’espace politique nécessaire à règlementer, contenues dans l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) de l’OMC et les accords de libre-échange (ALE) qui ont contribué à ces crises.

Une forte régulation et contrôle des services publics et privés est cruciale pour la démocratie, l’intérêt public et le développement et pour le fonctionnement ordonné du marché des services. Nous craignons que toutes ces valeurs et objectifs soient mis sérieusement en péril par l’ACS proposé.

La démocratie s’érode lorsque les décisions dans des secteurs importants – comme les services financiers (y compris les banques, le commerce des valeurs et de titres, la comptabilité, les assurances, etc), l’énergie, l’éducation, les soins de santé, le commerce de détail, le fret naval, les télécommunications, les services juridiques, le transport et le tourisme  – sont transférés des citoyens, des comités locaux de surveillance et des juridictions locales ou provinciales/étatiques à des négociateurs « commerciaux » qui ne rendent de comptes à personne et qui ont fait preuve d’un fort penchant à entraver les réglementations et à donner la priorité aux profits corporatistes. La dérèglementation du secteur financier et du capital, encouragée en partie par l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) et les ALE des années 1990,a conduit à la récente crise financière globale et à la vague mondiale de récessions qui s’en est suivie. Le fait que des millions de personnes continuent à souffrir du chômage et des mesures d’austérité nous rappelle que la re-réglementation du secteur financier est cruciale pour reconstruire la stabilité et éviter d’autres crises financières et économiques.

Nous dénonçons l’ambition des VBA de consolider encore davantage certains secteurs des services dans des règles de dérèglementation de type AGCS (ex dans l’article XVI sur l’accès au marché et l’article VI sur la réglementation domestique), alors que les législateurs vont dans le sens d’une re-réglementation. Nous rejetons aussi toute intention d’adopter de nouvelles restrictions cross-sectorielles sur les licences, les standards techniques et autres règlementations intérieures (aussi des règlementations qui affectent les entreprises locales et étrangères) qui dépasseraient les règles existantes de l’AGCS et des ALE en restreignant le droit de régulation des gouvernements et des parlements.

Nous condamnons fermement le caractère secret des négociations de l’ACS, où les citoyens, les parlementaires, les syndicats, les agences de réglementation, les utilisateurs de services et autres parties intéressées ont un accès limité ou nul à ceux qui fixent les mandats de négociation, aux négociations, aux documents de négociation, alors que les multinationales fixent l’agenda et ont facilement accès à ces documents. Nous insistons sur le fait que, dans des négociations comme celles de l’ACS proposé, les textes de négociation doivent être publiés et des contributions sollicitées régulièrement de la part des agences de réglementation, des fournisseurs et utilisateurs des services publics, des parlementaires, des fonctionnaires étatiques et locaux et des organisations de la société civile. Les parlements et les législateurs doivent fixer des termes contraignants pour ces négociations, qui ne doivent pas devenir effectives sans un vote complet des élus.

L’ACS proposé est un assaut aux intérêts publics et il ne garantir pas que les investissements étrangers dans les secteurs des services promeuvent véritablement les objectifs publics et des économies durables. Nous sommes particulièrement inquiets de l’érosion additionnelle de services essentiels comme la santé et les assurances, la fourniture d’eau et d’énergie, la distribution postale, l’éducation, les transports publics, les services sanitaires et autres s’ils sont transférés à des multinationales privées et étrangères, motivées uniquement par les profits et si ceux-ci sont accessibles seulement aux personnes qui peuvent payer les prix du marché. Ces services essentiels – y compris ceux qui sont opérés par un mélange public/privé, sont en compétition avec des fournisseurs privés ou sont payants – ne devraient pas faire l’objet de négociations commerciales à huis clos et qui ne rendent aucun compte, comme celles de l’ACS.

Nous dénonçons l’intention, dans l’ACS proposé, de promouvoir la libéralisation du « mouvement temporaire de personnes naturelles », qui sont de fait des travailleurs migrants, sans garantir une protection juridique de leurs droits humains et du travail. Le mouvement de travailleurs est hors de la compétence des accords commerciaux et il doit être géré dans le cadre normatif tripartite de l’Organisation internationale du travail (OIT).

L’ACS proposé constitue aussi une menace pour les pays qui n’y participent pas. L’Union européenne et les Etats-Unis ont dit clairement que leur intention est de « multilatéraliser » les négociations. Nous appelons à la vigilance contre la détermination de l’UE et des Etats-Unis de faire de l’agenda hyper-dérégulateur et de privatisation de l’ACS la « norme » globale et de mettre la pression sur d’autres pays pour qu’ils s’y joignent, notamment des pays qui accèderaient à l’OMC. De surcroît, il n’est pas exclu qu’une fois l’ACS conclu, les pays signataires essaient de fonctionner comme un bloc dans les négociations sur les services (AGCS) à l’OMC, en poussant d’autres pays à adopter le niveau de libéralisation et de dérèglementation de l’ACS, en contredisant ainsi les lignes directrices sur les négociations des services que les membres de l’OMC ont adoptées par consensus. Nous dénonçons aussi l’ACS comme une tentative de faire avancer la liste de souhaits corporatistes des pays développés pour les services, tout en abandonnant les engagements pris dans l’Agenda de développement de Doha de répondre aux demandes des pays en développement, comme réparer les asymétries existantes et les règles inéquitables sur l’agriculture.

Le monde est encore en train de se remettre de la pire crise économique depuis presque un siècle, facilitée par la dérèglementation extrême de l’industrie des services financiers. Il est clair qu’une forte surveillance publique des services est nécessaire pour assurer que l’intérêt public a la priorité sur le profit privé. Nous rejetons l’ACS qui ferait précisément aller nos pays dans la mauvaise direction.

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Analysis Article – Secret Trade in Services Agreement (TISA) – Financial Services Annex

Memorandum on Leaked TISA Financial Services Text

by Professor Jane Kelsey, Faculty of Law, University of Auckland, New Zealand

This memorandum provides a preliminary analysis of the leaked financial services chapter of the Trade in Services Agreement dated 14 April 2014. It makes the following points:

  • The secrecy of negotiating documents exceeds even the Trans-Pacific Partnership Agreement (TPPA) and runs counter to moves in the WTO towards greater openness.
  • The TISA is being promoted by the same governments that installed the failed model of financial (de)regulation in the WTO and which has been blamed for helping to fuel the Global Financial Crisis (GFC).
  • The same states shut down moves by other WTO Members to critically debate these rules following the GFC with a view to reform.
  • They want to expand and deepen the existing regime through TISA, bypassing the stalled Doha round at the WTO and creating a new template for future free trade agreements and ultimately for the WTO.
  • TISA is designed for and in close consultation with the global finance industry, whose greed and recklessness has been blamed for successive crises and who continue to capture rulemaking in global institutions.
  • A sample of provisions from this leaked text show that governments signing on to TISA will: be expected to lock in and extend their current levels of financial deregulation and liberalisation; lose the right to require data to be held onshore; face pressure to authorise potentially toxic insurance products; and risk a legal challenge if they adopt measures to prevent or respond to another crisis.

Without the full TISA text, any analysis is necessarily tentative. The draft TISA text and the background documents need to be released to enable informed analysis and decision-making.

  • Unprecedented Secrecy Reverses WTO Trend of Disclosure

    The cover sheet records that the draft text will not be declassified until 5 years after the TISA comes into force or the negotiations are otherwise closed. Presumably this also applies to other documents aside from the final text. This exceeds the 4 years in the super-secretive Trans-Pacific Partnership Agreement (TPPA)! It also contradicts the hard-won transparency at the WTO, which has published documents relating to negotiations online for a number of years.1

    Secrecy during the negotiation of a binding and enforceable commercial treaty is objectionable and undemocratic, and invites poorly informed and biased decisions. Secrecy after the fact is patently designed to prevent the governments from being held accountable by their legislatures and citizens.

    The suppression of background documents (travaux preparatoires) also creates legal problems. The Vienna Convention on the Law of Treaties recognises they are an essential tool for interpreting legal texts. Non-disclosure makes it impossible for policy-makers, regulators, non-government supervisory agencies, opposition political parties, financial services firms, academics and other commentators to understand the intended meaning or apply the text with confidence.

  • The states driving TISA were responsible for the WTO’s pro-industry finance rules

    The participants in the TISA negotiations are Australia, Canada, Chile, Chinese Taipei (Taiwan), Colombia, Costa Rica, Hong Kong China, Iceland, Israel, Japan, Liechtenstein, Mexico, New Zealand, Norway, Pakistan, Panama, Paraguay, Peru, South Korea, Switzerland, Turkey, the USA and the European Union, including its 28 member states.

    The leaked text shows the US and EU, which pushed financial services liberalisation in the WTO, are the most active in the financial services negotiations on TISA. The third most active participant is the renowned tax haven of Panama.

    To understand the implications of the TISA proposals on financial services it is necessary to understand the comparable WTO texts. What is commonly called the Financial Services Agreement is a composite of texts:

    • the General Agreement on Trade in Services (GATS) sets the framework for rules that govern services transactions between a consumer of one country and a supplier of another;2
    • the Annex on Financial Services applies to all WTO Members;3
    • schedules of commitments specify which financial services each country has committed to the key rules in (i) and (ii), and any limitations on those commitments;4 and
    • a voluntary Understanding on Commitments in Financial Services5 sets more extensive rules and has an ambivalent legal status in the WTO.6

    Financial services are defined by a broad and non-exclusive list, which ranges from life and non-life insurance, reinsurance, retrocession, banking, trading derivatives and foreign exchange to funds management, credit ratings, financial advice and data processing (see Art X.2).

    The rules apply to measures that ‘affect’ the supply of financial services through foreign direct investment (commercial establishment) or offshore provision by remote delivery or services purchased in another country (cross-border). They also aim to ‘discipline’ governments in favour of a light handed and self-regulatory model of financial regulation. The substantive rules target what the financial services industry sees as obstacles to its seamless global operations, including:

    • limits on the size of financial institutions (too big to fail);
    • restrictions on activities (eg deposit taking banks that also trade on their own account);
    • requiring foreign investment through subsidiaries (regulated by the host) rather than branches (regulated from their parent state);
    • requiring that financial data is held onshore;
    • limits on funds transfers for cross-border transactions (e-finance);
    • authorisation of cross-border providers;
    • state monopolies on pension funds or disaster insurance;
    • disclosure requirements on offshore operations in tax havens;
    • certain transactions must be conducted through public exchanges, rather than invisible over-the counter operations;
    • approval for sale of ‘innovative’ (potentially toxic) financial products;
    • regulation of credit rating agencies or financial advisers;
    • controls on hot money inflows and outflows of capital;
    • requirements that a majority of directors are locally domiciled;
    • authorisation and regulation of hedge funds; etc.
  • States promoting TISA blocked critical debates in the WTO post-GFC

    This combination of liberalisation of financial markets and light-handed, risk-tolerant financial regulation enabled the excesses of the powerful US and European finance industry and the growth of the shadow banking system. Various WTO Members called for a review of the rules after the financial crisis. For example, the WTO Ambassador from Barbados tabled a paper in the Committee on Financial Services in March 2011 that said:

    the crisis has served to highlight flaws in the global regulatory and compliance environment which hamper the implementation of corrective measures and in some cases make them open to challenge. Unless it is assumed that such problems will never again recur, they point to a need to review some aspects of the global rules including WTO GATS rules within which countries operate, so as to permit remedial measures to be implemented without running the risk of having them viewed as contraventions of commitments. 7

    Subsequent attempts led by Ecuador to secure a debate in the Committee were eviscerated to the point that the eventual discussion in April 2013 was meaningless.8

    Similar concerns were expressed outside the WTO. The commission established by the President of the UN General Assembly in 2009 to review the financial crisis (the Stiglitz Commission) wrote in its interim report that trade-related liberalisation of financial services had been advanced under the rubric of these agreements ‘with inappropriate regard for its consequences on orderly financial flows, exchange rate management, macroeconomic stability, dollarization, and the prudential regulation of domestic financial systems’.9 Their final report called for the agreements to be critically reviewed. The major players at the WTO, led by the US, Canada, Australia, Switzerland and the EU, consistently refused to accept there is any relationship between the WTO’s financial services rules and the GFC. Instead, they have continued to negotiate bilateral free trade and investment treaties that lock governments more deeply into that regime and extend their obligations even further.

    In many cases, the major powers have presented these demands to countries from the global South as part of a non-negotiable FTA template. Poor countries that carefully limited their exposure on financial services at the WTO have often become bound to a more extreme version of those rules and obligations through the FTAs.

  • Strategic role of TISA in WTO and FTAs

    The US insisted that the negotiation of the Financial Services Agreement during the Uruguay round of the GATT continue for several years after the round had finished, until it was satisfied with the commitments that were made. The final package was estimated to cover 95 per cent of international trade in banking, securities, insurance, and information services as measured in revenue.10

    Moves began in 2000 to expand those commitments further, as provided for in the GATS. Those talks were incorporated into the Doha round of WTO negotiations in 2001. The round stalled in the mid-2000s. Moves to advance the services negotiations through plurilateral negotiations failed.

    The governments that were pushing these talks moved outside the formal WTO boundaries to pursue TISA. They call themselves the ‘Really Good Friends of Services’. Their goal is to make TISA the new platform for financial services. The US has said it wants to establish new negotiating rules in TISA, get enough countries to sign on that will enable it to be incorporated into the WTO, and then have the same rules adopted for negotiations at the WTO.11 The European Commission has said TISA will use the same concepts as the GATS so that it can ‘be easily brought into the remits of the GATS.’12

    It is not clear how that might happen. Either two thirds or three quarters of the Members would need to agree to TISA coming under the WTO’s umbrella, even as a plurilateral agreement.13 Countries like Brazil and India have been very critical of TISA, and the US has not allowed China to join. But the pressure on WTO Members will be immense. If the plan did succeed, many South governments that resisted the worst demands of the GATS and the services aspects of the Doha round will find they end up with something more severe.

    If TISA remains outside the WTO its coverage will be limited to the signatories. That is dangerous itself. The countries that were at the centre of global finance and were responsible for the GFC will be bound to maintain the rules that allowed that to happen. The minimal reforms they have adopted post-GFC will become the maximum permitted regulation. Several recent IMF papers have referred to the ‘state of denial’ among affluent economies about the potential for further devastating crises if they maintain the current policy and regulatory regime.14 They also point out that many developing countries that took prudent steps after their experience with the Asian Financial Crisis and similar traumas are much less exposed.15 Yet the architects of TISA aim to force those countries to adopt the flawed rules they had no role in negotiating, either as the new ‘best practice’ for FTAs or through the WTO.

  • Finance industry has captured global rule making

    The development of global finance rules under the guise of ‘trade’ was the brainchild of senior executives of AIG, American Express, Citicorp and Merrill Lynch in the late 1970s. Their role, and subsequently a broader lobby called the Financial Leaders Group, is well documented. The former director of the WTO’s services division himself acknowledged in 1997 that: ‘Without the enormous pressure generated by the American financial services sector, particularly companies like American Express and Citicorp, there would have been no services agreement’.16

    As the lobby evolved it was still led from Wall Street, but expanded to include the major insurance and banking institutions, investment banks and auxiliary financial services providers, from funds managers to credit-rating agencies and even the news agency Reuters. They were later joined by the e-finance and electronic payments industry, which includes credit, stored value and loyalty cards, ATM management, and payment systems operators like PayPal.

    The industry lobbyists have also set the demands for financial services in TISA. The Chairman of the Board of the US Coalition of Service Industries is the Vice Chairman of the Institutional Clients Group at Citi. When the industry’s demands, as expressed in the consultation on TISA conducted by the US Trade Representative in 2013, are matched against the leaked text it becomes clear that they stand to get most of what they asked for. Extracts from their submissions are listed at the end of this document.

  • Examples of the Dangers of TISA

    A number of the provisions in the leaked text are already in the GATS financial services instruments, especially the voluntary Understanding. However, Colombia, Costa Rica, Pakistan, Panama and Peru, which are participating in TISA, appear not to have adopted the Understanding.

    The new elements of TISA build on the GATS-plus rules in Korea-US Free Trade Agreement, and those proposed in the Trans-Pacific Partnership Agreement (TPPA) and the Trans-Atlantic Trade and Investment Partnership (TTIP). The TISA parties that are not yet bound by such agreements would therefore face especially onerous new obligations.

    The following selection of provisions shows some of what is new and/or dangerous about TISA. They are only a sample of the legal issues.

Binding countries to the flawed GATS model (Art X.3 and X.4)

The biggest danger is that TISA will stop governments tightening the rules on the financial sector. As noted above, this risk is greatest for countries that have not already adopted the WTO’s Understanding on financial services, do not already have extensive financial services commitments with the US or EU under a FTA, or both. But it is a serious risk for all TISA parties, especially those with weak systems of financial regulation.

When the GATS was first developed governments were given some control over the extent to which the regulation of services was subject to the core GATS rules. Those core rules cover the right of foreign financial firms’ to set up and operate in the host country; the cross-border supply of the broad range of financial services and products; the ability of their nationals to purchase of those services and products in another country; and the kind of domestic regulations they could adopt.

There are different ways of allowing governments to exercise control over such commitments.

The GATS gave governments flexibility to list the services that would be subject to the core rules, and further limit their exposure in those sectors (a ‘positive list’ approach).

The voluntary Understanding worked on a ‘negative list’ that required governments to specify what was not covered by its additional rules. This approach is increasingly common in FTAs, especially those with the US.

Under negative lists governments to bind the hands of their successors, even in the face of unforeseen new challenges. There are also high risks of error. Proposals to adopt negative lists have been resisted in the GATS, including in the Doha round.

It is not clear exactly how the schedules will work for financial services in TISA without access to the rest of the text. It is believed that TISA proposes a ‘hybrid’ of positive and negative lists. The rules may guarantee foreign firms’ access to a country’s services market using the positive list approach; that would allow a government to specify which services and sectors will be covered by the market access rules.

However, the requirement of non-discrimination, where a foreign service supplier must be treated no less favourably than domestic competitors, would follow a negative list approach. Governments would have to state what services, activities or laws are not subject to that rule; special restrictions on foreign services, products or measures would only be permitted where they were explicitly listed. This would apply even in sectors that were not opened in the market access (positive) list.

A standstill would also apply: governments would have to bind their existing levels of liberalisation and not introduce new restrictions in the future.

There are also suggestions of a ratchet. When a government reduces restrictions on foreign financial firms, services or products, those changes would automatically be locked in.

Finally, it has been suggested that there may be no provision to add new reservations to the schedules; there is such a provision in the GATS, although it is extremely difficult to use.

The leaked financial services text seems to follow this path.

Access to a country’s financial market

The US has made specific proposals for the scheduling of commitments on financial services.

Under Art X.3.1 parties must list their commitments to allow foreign financial service suppliers from TISA countries to establish a presence in their country.

Their commitments to allow the supply of financial services across the border would apply only to a truncated list of financial services in Art X.8. These mainly relate to insurance and a range of auxiliary services, plus electronic payments and portfolio management services; they do not include mainstream services involving banking and trading of financial products.

Those commitments would be made in accordance with Art I-3 of the main TISA text, which is presumably based on a positive list.

Hong Kong China wants to make it clear that parties can put limitations on the extent to which they are committing a particular financial service, as permitted in the GATS. This proposal implies that the US does not want to allow governments to impose any limitations on a sector they agree will be covered by those rules.

Without the rest of the agreement it is unclear what rules would apply if the US proposal were not adopted. Presumably Art 1-3 of TISA would apply to financial services just like all other services.

Not discriminating against foreign firms

The US proposal for Art X.3.2 involves commitments not to discriminate against financial services from other TISA countries, known as national treatment. This paragraph only applies to financial services that are supplied across the border. Those commitments are again limited to the services listed in Art X.8.

There is a cross-reference to Art II-2 of the main TISA text, which has not been leaked.

On its face, it looks like this provision restricts national treatment of financial services to those cross-border services, unless a TISA country says it also applies to foreign direct investment (establishing a commercial presence). But that is impossible to verify.

It seems likely that the commitments for national treatment use a negative list, but again that is impossible to verify.

Standstill

So far, this analysis suggests that TISA parties can decide what financial services to commit to these rules, but the US wants to limit the extent to which they can pick and choose within those sectors.

The crucial provision is Art X.4, which would apply a standstill to a country’s existing financial measures that are inconsistent with the rules. That means governments must bind their existing levels of liberalization for foreign direct investment on financial services, cross-border provision of financial services and transfers of personnel. The current rules will be the most restrictive of financial services that a government would be allowed to use. They would be encouraged to bind in new liberalization beyond their status quo.

Australia wants to keep more flexibility, with the standstill to apply from the date TISA comes into force. That would allow governments to adopt new regulations before that date, thereby securing themselves more regulatory space than they have now. It also expressly allows for the rollover of such measures.

It is not apparent from the leaked text whether a ratchet applies to lock in any new liberalisation of financial services.

Art X.7 (commercial presence) and Art X.8 (cross-border trade) show the EU and US are taking a hard line by saying that these scheduling arrangements define a country’s commitments on a financial service or sector. Australia wants the broader ability to list conditions and qualifications on the services listed in the schedule (similar to what Hong Kong China proposed in Art X.3.1).

The implications are huge. The aim is to secure much more extensive levels of commitments than exist in the GATS, or were promised in the Doha round, or even exist in most FTAs. It would also commit governments to maintain the current failed system of financial regulation. A TISA party could be sued if it sought to tighten financial rules that were put in place during the last three decades, which were marked by reckless or ill-considered liberalisation or deregulation. In the realm of financial services, this is high risk indeed.

Expedited Availability of Insurance (Art. X.21)

Article X.21 requires regulatory procedures to be designed to expedite the ability of licensed insurers to offer insurance services across borders and in country. Examples of expedition include a time limit for disapproving an insurance product, after which the product must be allowed; exempting various kinds of insurance from requiring product approval; and allowing unlimited new products.

The GFC illustrates the implications. Credit default swaps (CDS) were one of the innovative products at the core of the crisis. Swaps operate as a form of insurance: the buyer of the swap accepts the risk that a borrower might default and pays up if they do, in return for receiving income payments. An estimated 80 percent were ‘naked’ CDSs, where the investor taking the insurance does not even own the asset being insured17 – they were basically betting on whether insured assets owned by someone else would fail. Around $60 trillion was tied up in CDSs in 2008.18 AIG, a key instigator of the financial services rules, held $440 billion exposure to CDSs when the bubble burst, and was bailed out by US taxpayers.

Art X.21 is a license for similar disasters. As the GFC showed, governments can be slow and reluctant to regulate financial products, especially if they are complex and the insurer or the entire industry is pressuring them. The transparency provisions, described below, add to their leverage. Often regulators will only discover the dangers of an insurance product when it is too late. There is growing pressure to shift from regulating in ways that welcome and tolerate risk-taking to regulation that judges financial services providers and products on their merits. This provision would help to shield insurance products from that trend.

Data processing and transfer (Art X.11)

The entire services lobby wants to stop governments from requiring data to be processed and stored locally. The firms that dominate cloud-based technology are mostly US-based. US firms also dominate the information and communications technology sector in general. The right to hold data offshore is especially important for the finance industry because finance is data. The US insurance and credit card industries have been especially vocal in their opposition to ‘localisation’ requirements.

Art X.11 has two proposals. One is from the EU and Panama and is couched in negative terms: a party shall not prevent such transfers. The state’s right to protect personal data, personal privacy and confidentiality is limited by an obligation not to use that right to circumvent the provisions of TISA. This is a catch-22: the government cannot adopt any privacy etc measures if they arguably breach any provisions of TISA. But they could have taken such measures anyway!

The US proposal is much more direct. It wants a blanket right for a financial services supplier from a TISA party to transfer information in electronic or other form in and out of the territory of another TISA party for data processing where that is an ordinary part of their business. It is hard to think of a form of financial service where data processing is not part of the business. This obligation is stated in a positive, unfettered form. There is no pretence of any right for the state to protect personal privacy and data.

At first sight that protection might be found in Art X.18, as proposed by the US and EU. But the provision is negatively worded: nothing shall be construed to require a Party to disclose information regarding the affairs and accounts of individual consumers. That means TISA does not affect states’ ability to require disclosure of information, presumably to the government, about individuals. It is not concerned with protecting personal privacy or preventing those who hold the personal data from abusing it for commercial or political purposes.

When data is held offshore it becomes almost impossible for states to control data usage and impose legal liability. Protecting data from abuse by states has become especially sensitive since the Snowden revelations about US use of domestic laws or practices to access personal data across the world.

Effective and transparent regulation (Art 16)

Again there are two proposals, one from the EU and Trinidad, and a more extensive version from the US. Both require prior consultation on proposed new regulation ‘to the extent practicable’ with ‘all interested persons’ or, for the US more explicitly ‘interested persons and [state] parties’.

In addition to ensuring they have a reasonable opportunity to comment, the US says the final decision should, to the extent practicable, address in writing the substantive comments from interested persons on the proposed regulations. Equally, where an application from a financial service supplier to supply a financial service has been declined, they should be informed of the reasons.

This may sound pretty reasonable until it is put in context. Recall how capture of the regulatory, supervisory, and other public oversight agencies by the finance industry contributed to the GFC.19 The risk-based model of financial regulation and the Basel II standards for prudential regulation of banks allowed the industry itself to become the front line regulators. The resources and capacity of regulatory agencies were depleted, as was their knowledge and confidence to engage in active regulation.

The US also wants all financial regulation to be administered in a ‘reasonable, objective and impartial manner’. But they are highly subjective criteria and provide fertile grounds for contest and if necessary a dispute.

Transparency needs to be seen as part of a broader spectrum of industry influence. Pressure on regulations by deluging them with arguments and studies, and demanding explanations, is reinforced by requests for consultations from their patron states and if necessary threats of a dispute. The aim is to ‘chill’ or stifle the regulator. If the intervention is considered necessary and important enough, the industry can push its patron state to bring a dispute.

Giving more power to the industry will make it very difficult to restore more direct regulation, including for precautionary reasons. That is why the industry wants these provisions. The avenues through which they or their parent states will be able to exercise leverage is not clear, but TISA is likely to provide peer review by other parties and a mechanism for them to request consultations, as well as the enforcement mechanisms.

Prudential Measures (Art X.17)

This is a standard provision in financial services agreements. Defenders of the GATS financial services agreement and advocates of TISA describe it as a carveout that protects governments’ ability to regulate for prudential reasons. But it doesn’t. It is only a weak defence that a government can argue if it is subject to a dispute. There are many practical problems with discharging the burden of proof.

More problematically, the article is comprised of two sentences that contradict each other. If a government takes a prudential measure that is inconsistent with the agreement, it cannot do so as a means to avoid its commitments under the agreement! So any prudential measures must be consistent with the other provisions in the agreement.

The TISA negotiations were an opportunity to revise this exception and provide a meaningful protection for the right of governments to regulate for precautionary and remedial reasons. Instead, TISA extends countries’ exposure to the rules and then repeats the same impossibly circular language.

Harmonising financial regulation

The US and EU appear to be in dispute about the extent to which financial regulation should be harmonised. The EU, supported by the Trans-Atlantic finance industry, wants a harmonised system. That would pull back some of the post-GFC regulatory changes in the US, such as the new requirements and restrictions on the finance industry under the Dodd-Franks Act (formally the Dodd-Franks Wall Street Reform and Consumer Protection Act).

The services offer from the EU in its negotiations with the US for the Trans-Atlantic Trade and Investment Agreement (TTIP) was leaked this week. The explanatory note from the European Commission says:

The draft TTIP offer does not contain any commitments on financial services. This reflects the view that there should be close parallelism in the negotiations on market access and regulatory aspects of financial services. Given the firm US opposition to include regulatory cooperation on financial services in TTIP it is considered appropriate not to include any commitments on financial services in the EU’s market access offer at this stage. This situation may change in the future if the US show willingness to engage solidly on regulatory cooperation in financial services in TTIP.20

In other words, the EU is playing hardball in TTIP to force the hand of the US. Whatever ends up in TTIP is also likely to end up in TISA.

Extracts of demands from the US Industry

US Securities Industry and Financial Markets Association21

  • Suppliers should be able to choose their corporate form (e.g., a 100%-owned subsidiary, a branch or a joint venture) and be treated no less favorably than domestic suppliers (i.e., national treatment).
  • Other measures, such as the protection of cross-border data flows and transfers, and the inclusion of investor-state dispute settlement commitments, the ability to store and process data from a central regional location, rather than establishing a local facility is essential.
  • Buying and selling financial products across borders, participating in and structuring transactions, and providing investment advice, without establishing a commercial presence and without being subject to separate licensing and approval requirements that generally apply to firms commercially present in a market.
  • Permit consumers traveling outside their territories to utilize any capital markets related service in the other Party’s jurisdiction
  • Agree not to adopt or maintain measures that prevent or restrict transfers of information or the processing of financial information, including transfers of data by electronic means, or that prevent transfers of equipment, where such transfers of information, processing of financial information, or transfers of equipment are necessary for the conduct of the ordinary business of a financial service supplier.
  • Each Party should permit temporary entry into their territories for persons who supply capital markets-related services to work with clients or to staff a commercial presence.
  • At a minimum ensure that commitments in any comprehensive trade and investment agreement reflect the level of market access afforded under their domestic laws.
  • The competitiveness of financial services firms depends on their ability to innovate, often rapidly in order to meet the special needs of customers by developing and offering new products and services. Ensure that regulators allow private firms to meet these needs, while maintaining appropriate prudential supervision.
  • Regulators should: (i) propose regulations in draft form and provide interested parties the opportunity to comment on such draft regulations, where practicable; (ii) make publicly available the requirements that suppliers must meet in order to supply a service; and (iii) enforce laws and regulations on a non-discriminatory basis, according to fair and transparent criteria.
  • A strong investment chapter that applies equally to financial services investors, including with respect to core protections and investor-state dispute settlement, is vital. Such core protections would include ensuring that suppliers could establish a commercial presence, protection from expropriation, dispute settlement, and the free transfer of capital.
  • TISA might include consultation among capital markets participants and regulatory authorities which would lead to the development of a list of regulatory obstacles where recognition arrangements could be developed.

US Chamber of Commerce22

Financial services

  • Establish the right of foreign financial services firms to invest in another TISA party using the corporate form of their choice, without restriction on the establishment of a new commercial presence or the acquisition (in part or in full) of an existing enterprise in another TISA country.
  • Guarantee national treatment for foreign companies in the financial services sector to ensure that TISA parties afford foreign enterprises and investors the same treatment as domestic investors for regulatory and other purposes.
  • Grant foreign financial services firms the right to provide cross-border services without establishing a commercial presence and without being subject to separate licensing and approval requirements that generally apply to firms with a commercial presence in a market.
  • Permit dissemination and processing (within country and cross-border) of financial information to provide clients with services necessary for the conduct of ordinary business.
  • Allow consumers to travel outside their home country to obtain any capital markets related service.

Insurance

  • Mandate that regulatory and supervisory bodies allow full market access and national treatment for all lines of insurance, including personal and commercial.
  • Guarantee that domestic insurance regulation is made applicable to all companies equally in a given market, regardless of nationality.
  • Establish clear disciplines to level the playing field between government-affiliated insurance entities and the private market within a reasonable time frame, including with regard to taxation, subsidization, or the provision by the government of any other commercial economic advantages, with such government-affiliated insurance entities subjected to supervision by the same regulatory authority as private companies.
  • Prohibit the improper delegation of regulatory authority to non-governmental entities that dilute confidentiality and process protections accorded through governmental administrative procedures.
  • Support the creation of a regular annual insurance dialogue on implementation.
  • Subject to reasonable levels of protection, secure the right to cross-border transfer of customer and employee data for legitimate business purposes including the provision of more efficient and cost-effective service.

US Coalition of Services Industries: … we recognize the necessity of certain regulations (e.g., for national security, data protection, prudential reasons), there should be parameters and limitations for their application. For example, prudential carve-outs should limit the scope of allowable prudential measures to non-discriminatory measures that are subject to a rule of “least trade and investment distorting” (or something along those lines). Similarly, capital requirements should not be used as disguised barriers to entry or competition with domestic suppliers of comparable services (e.g., financial services, insurance).

Information processing: when an act, policy or practice of a relevant authority seeks to restrain cross-border data transfers or processing, that authority must demonstrate that the restriction is not an unnecessary restraint of trade or investment in light of alternative means by which to achieve the objective of protecting the identity of the customer, security of the data or the performance of prudential oversight.23

The American Insurance Association wants 100 percent market access for the insurance suppliers of a TISA party in the markets of all the other parties, including freedom from discriminatory treatment, the absence of quantitative restraints and investment restrictions, the freedom to choose the form of legal entity through which they operate in a given jurisdiction, and the ability to provide insurance on a cross-border basis. This means strong disciplines on behind-the-border measures that indirectly restrict or limit market access, including state-owned enterprises, and discriminatory measures and regulatory schemes that operate as disguised trade restrictions. Prudential measures must be nondiscriminatory and no more restrictive than necessary to achieve prudential objectives.24

Visa wants to ensure the electronic payment industry’s access to foreign markets, to ensure that foreign governments maintain a competitive marketplace through transparent regulation, and to ensure that electronic payments providers maintain control over, and are able to freely move, information cross-border.25

Bloomberg Financial Information Services believes the new approach to scheduling commitments will expand its level of access to countries markets, and wants no exemptions for financial information and data processing services.26


1 http://www.wto.org/english/tratop_e/serv_e/finance_e/finance_e.htm

2 http://www.wto.org/english/docs_e/legal_e/26-gats_01_e.htm

3 http://www.wto.org/english/tratop_e/serv_e/10-anfin_e.htm

4 http://wto.org/english/tratop_e/serv_e/serv_commitments_e.htm

5 http://www.wto.org/english/tratop_e/serv_e/21-fin_e.htm

6 As of 2009, the 33 countries whose current schedules reference the Understanding include: Australia, Austria, Bulgaria, Canada, Czech Republic, Finland, Hungary, Iceland, Japan, Liechtenstein, New Zealand, Norway, Slovak Republic, Sweden, Switzerland, and the United States, as well as the European Communities members as of 1994 (Belgium, Denmark, France, Germany, Greece, Ireland, Italy, Luxembourg, Netherlands, Portugal, Spain and the United Kingdom.) The only developing nations that utilized the Understanding were Aruba, Netherland Antilles, Nigeria, Sri Lanka (for banking not insurance), and Turkey. Additionally, eight countries (Cyprus, Estonia, Latvia, Lithuania, Malta, Poland, Romania, and Slovenia) were in the process of revising their commitments to match the EC schedule.

7 WTO Committee on Trade in Financial Services, ‘Communication from Barbados: Unintended Consequences of Remedial Measures taken to correct the Global Financial Crisis: Possible Implications for WTO Compliance’, JOB/SERV/38, 18 February 2011, para 3; discussed in ‘Remedial actions to tackle crisis not WTO-compliant?’, SUNS, No. 7116, 25 March 2011

8 Committee on Trade in Financial Services, Report of the Meeting held on 20 March 2013, S/FIN/M/76, 19 April 2013

9 Report of the Commission of Experts of the President of the United Nations General Assembly on Reforms of the International Monetary and Financial System, Preliminary Report, 2009, 87

10 Pierre Sauvé and James Gillespie, ‘Financial Services and the GATS 2000 Round’ in Brookings-Wharton Papers on Financial Services 2000, 2000, http://www.brookings.edu/research/journals/2000/financial-services2000 430

11 US Trade Representative Ron Kirk, Remarks to the Coalition of Service Industries 2012 Global Services Summit, 19 September 2012

12 European Commission, “Negotiations for a Plurilateral Agreement on Trade in Services”, Memorandum, 15 February 2013. Online at: http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-13-107_en.htm?locale=FR

13 The Agreement Establishing the WTO would require either a two-third or three quarters majority of Members to secure an amendment of this kind.

14 Carmen Reinhart and Kenneth Rogoff, ‘Banking crises: An equal opportunity menace’, Journal of Banking and Finance, 37, 2013, 4557-4573; Carmen Reinhart and Kenneth Rogoff, Financial and Sovereign Debt Crises: Some Lessons Learned and Those Forgotten, IMF Working Paper WP/13/266, December 2013

15 Phakawa Jeasakul, Cheng Hoon Lim, Erik Lundback, Why Was Asia Resilient? Lessons from the Past and for the Future, IMF Working Paper WP/14/38, February 2014, 9

16 David Hartridge, ‘What the General Agreement on Trade in Services (GATS) Can Do’, speech to the Clifford Chance Conference on ‘Opening Markets for Banking Worldwide: The WTO General Agreement on Trade in Services’, London, January 1997

17 Zhou Xinxi, ‘AIG, Credit Default Swaps, and the Financial Crisis’, Risk Management Society, 18 May 2013, http://clubs.ntu.edu.sg/rms/researchreports/AIG.pdf

18 Bank for International Settlements, ‘OTC Derivatives Market Activity’, November 2008, 6, Table 1, http://www.bis.org/publ/otc_hy0811.pdf

19 Stijn Claessens and Laura Kodres, The Regulatory Responses to the Global Financial Crisis: Some Uncomfortable Questions, March 2014, WP/14/46, 12, fn 16

20 European Commission, Draft EU Services Offer, 26 May 2014, http://www.scribd.com/doc/230241360/Draft-EU-offer-on-trade-in-services-for-TTIP

21 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0032

22 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0018

23 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0027

24 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0013

25 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0051

26 http://www.regulations.gov/#!documentDetail;D=USTR-2013-0001-0048


Secret Trade in Services Agreement (TISA) – Financial Services Annex

Today, WikiLeaks released the secret draft text for the Trade in Services Agreement (TISA) Financial Services Annex, which covers 50 countries and 68.2%1 of world trade in services. The US and the EU are the main proponents of the agreement, and the authors of most joint changes, which also covers cross-border data flow. In a significant anti-transparency manoeuvre by the parties, the draft has been classified to keep it secret not just during the negotiations but for five years after the TISA enters into force.

Despite the failures in financial regulation evident during the 2007-2008 Global Financial Crisis and calls for improvement of relevant regulatory structures2, proponents of TISA aim to further deregulate global financial services markets. The draft Financial Services Annex sets rules which would assist the expansion of financial multi-nationals – mainly headquartered in New York, London, Paris and Frankfurt – into other nations by preventing regulatory barriers. The leaked draft also shows that the US is particularly keen on boosting cross-border data flow, which would allow uninhibited exchange of personal and financial data.

Read the full press release here.

 


[1] Swiss National Center for Competence in Research: A Plurilateral Agenda for Services?: Assessing the Case for a Trade in Services Agreement, Working Paper No. 2013/29, May 2013, p. 10.

[2] For example, in June 2012 Ecuador tabled a discussion on re-thinking regulation and GATS rules; in September 2009 the Commission of Experts on Reforms of the International Monetary and Financial System, convened by the President of the United Nations and chaired by Joseph Stiglitz, released its final report, stating that « All trade agreements need to be reviewed to ensure that they are consistent with the need for an inclusive and comprehensive international regulatory framework which is conducive to crisis prevention and management, counter-cyclical and prudential safeguards, development, and inclusive finance. »



Des services de moins en moins publics ?

Libre-échange.

Cinquante pays négocient à Genève l’ouverture à la concurrence des services publics.

 C’est une réunion un peu particulière entre ceux qui s’appellent entre eux les «vrais bons amis des services» (VBA) qui a débuté hier à Genève à l’ambassade d’Australie.

Une discussion en toute discrétion, à une cinquantaine de pays – dont les vingt-huit membres de l’Union européenne -, et en marge de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Un raout où, à l’occasion de ce septième round de débats, ces VBA vont tenter de faire aboutir, d’ici à 2015, l’Accord sur le commerce des services (ACS).

«Santé». « L’objectif est d’ouvrir à la concurrence internationale la plupart des services publics, comme la santé, l’éducation, l’accès à l’eau ou à l’énergie, les transports comme la distribution postale », s’alarme Rosa Pavanelli, secrétaire générale de l’Internationale des services publics. Pour la responsable de cette coalition syndicale, rassemblant 20 millions de travailleurs de 154 pays, cette ouverture au marché à coups de dérèglementation risque de « miner la qualité des services, saper l’autorité des administrations et, in fine, de favoriser encore plus les intérêts privés au détriment de l’intérêt général ».

Elle estime ainsi « qu’au nom de la concurrence libre et non faussée,, une université américaine pourrait s’établir en France en demandant le même financement qu’une fac publique ».

Syndicats et ONG fustigent aussi le secret qui nimbe les discussions, sans consultation ni divulgation, alors qu’elles ont pourtant été lancées dès 2012, à l’initiative des Etats-Unis et de l’Australie. Depuis le blocage des négociations du cycle de Doha à l’OMC, qui achoppent toujours sur l’agriculture, les accords régionaux se multiplient, qu’ils soient bilatéraux ou thématiques. Le projet de création d’une zone de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis, le TIPP (Transatlantic Trade and Investment Partnership, ex-Tafta), suscite une opposition de plus en plus structurée, notamment via des collectifs comme Stop Tafta. La lutte contre les barrières tarifaires et non tarifaires (normes techniques, restrictions réglementaires, etc.) se poursuit aussi sur le front pacifique, avec le TPP, le Trans Pacific Partnership, qui se joue entre 12 pays, dont les Etats-Unis et le Japon

 Société civile. L’ACS, lui, aboutirait pour les syndicats et les ONG à une marchandisation des services publics essentiels.

Plus de 300 organisations de la société civile ont interpellé, en septembre, les ministres du commerce. « En dépit de plusieurs crises financières, économiques et environnementales, écrivent-elles, les règles proposées par l’ACS sur les services amplifient les règles précédentes qui ont contribué à ces crise. » Car elles « limitent l’espace politique pour la règlementation » et « érodent la démocratie » en favorisant les entreprises transnationales. « Comme dans ce qui se profile avec le TTIP, le recours aux tribunaux d’arbitrage se généralisera », s’inquiète Rosa Pavanelli. « Et les Etats pourront se voir infliger des amendes en cas de non-respect des nouvelles règles libérales. »


– Le «libre» échange menace la démocratie – MANIF devant l’OMC à Genève – mardi 3 décembre ·18H · Esplanade du Mont Blanc

Quinze ans après l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI), accord bloqué par une vague mondiale de protestations, des négociations secrètes en marge de l’OMC tentent à nouveau un véritable coup d’état mondial.

Négociés en secret, de nouveaux traités permettraient aux multinationales d’attaquer en justice tout Etat dont les décisions pourraient nuire à leurs profits. Des amendes se chiffrant par milliards – imposées par des tribunaux extrajudiciaires composés d’avocats d’affaires – obligeraient les Etats à privatiser leurs services publics, puniraient un droit du travail trop contraignant ou encore une législation environnementale trop cohérente.

OMC, TiSA, APT…
Un traité peut en cacher un autre!
Le 3 décembre, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se réunit à Bali. Les prétentions exorbitantes des multinationales, ont bloqué les négociations depuis une douzaine d’années, d’où le recours à ces négociations parallèles et secrètes pour imposer un fait accompli:
— L’Accord sur le Commerce des Services (TiSA) actuellement négocié à Genève entre 27 pays dont les Etats-Unis, l’EU et la Suisse, imposerait la dérégulation de tous les services (notamment financiers!) et la privatisation des services publics. En effet, les Etats devraient subventionner autant les écoles et les hôpitaux privés que ceux du public, au nom d’une soi-disant «neutralité concurrentielle»! Nos impôts financeraient leurs bénéfices!
— L’Accord de Partenariat Transatlantique (APT) entre l’Amérique du Nord et l’EU (et qui s’imposerait à la Suisse via les bilatérales) attaquerait la souveraineté des Etats et des citoyens dans tous les domaines, notamment l’agriculture et l’alimentation . Ceux-ci ne pourraient plus interdire les OGM (ni même les étiqueter!) ou les additifs alimentaires toxiques, ni garantir la protection des données sur Internet, ni réglementer la finance. Même une municipalité n’aurait plus le droit de choisir le type d’aliments pour ses cantines scolaires, car les Etats devraient veiller à la « mise en conformité de leurs lois, de leurs règlements et de leurs procédures » avec le traité.
Sous couvert de stimuler une économie en crise, il s’agit en réalité d’éliminer toute règle pouvant limiter les bénéfices des transnationales…
…et de livrer au capital financier des biens communs fruits de tant de luttes et sacrifices. Il s’agit des immenses «marchés» mondiaux des services publics, tels que la santé ($6460 milliards) ou l’éducation ($2500 milliards).

De la politique fiction? NON!
Déjà, une multinationale réclame des milliards à l’Allemagne pour sa sortie du nucléaire ; une autre 1 milliard à la France pour le retrait d’un permis pour les gaz de schiste ; une troisième attaque un Etat qui a relevé son salaire minimum! L’OMC a même condamné les Etats-Unis pour des boîtes de thon labellisées «sans danger pour les dauphins»! Les traités bilatéraux récemment signés entre la Suisse et la Chine, comme avec la Colombie, font fi des aspects sanitaires et environnementaux de production, comme des libertés syndicales…

Une fois adoptés, ces traités seraient imperméables aux alternances politiques et aux mobilisations populaires, car ils ne pourraient être amendés qu’avec le consentement unanime des pays signataires.
C’est la souveraineté populaire, le principe même d’un contrôle du politique (et des tribunaux) sur l’économie et la société qui est en jeu!
On comprend alors le secret qui entoure ces négociations. Alors que des centaines de multinationales y participent, rien ne doit filtrer aux journalistes et citoyens. Ils seront informés lorsqu’il sera trop tard.

Mais comme pour l’AMI, les peuples peuvent encore bloquer cette forfaiture des élites, s’ils sont informés! De par la planète, les mouvements sociaux appellent à une journée mondiale d’action lors de l’ouverture de la conférence interministérielle de l’OMC le 3 décembre prochain. À Genève aussi, nous manifesterons.

Pour les droits des peuples, contre le «libre» échange !
MANIF mardi 3 décembre ·18H · Esplanade du Mont Blanc

ATTAC Genève, Vaud, Pays de Gex, Haute Savoie · Communauté Genevoise d’Action Syndicale
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